La grève enclenchée par les avocats depuis jeudi dernier pour des revendications socioprofessionnelles est suivie massivement, provoquant le report de tous les procès. C'était le cas, hier lundi, au tribunal de Sidi-M'hamed où toutes les affaires programmées sont renvoyées. La plus importante et la plus attendue par l'opinion publique est l'affaire impliquant l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, en fuite à l'étranger, l'ancien P-dg du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, et son adjoint, Abdelhafidh Feghouli. En l'absence des avocats, le juge du Pôle pénal spécialisé dans la lutte contre les crimes financiers et économiques de ce tribunal a annoncé le report du procès au 24 janvier en cours. Plusieurs anciens cadres du groupe Sonatrach et plusieurs entreprises étrangères activant dans le secteur de l'énergie sont poursuivis dans cette affaire qui concerne la réalisation du complexe de gaz naturel d'Arzew (Oran). Les accusés sont poursuivis pour octroi de privilèges injustifiés, abus de fonction et conclusion de marchés en violation de la législation et des lois. Dans cette affaire, le groupe Sonatrach et le Trésor public se sont constitués partie civile. Plusieurs personnes poursuivies dans ce dossier sont en détention, alors que l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, est en fuite aux USA. Pour les mêmes raisons (grève des avocats), le procès du propriétaire du groupe Amor Benamor, opérateur dans le secteur de l'agroalimentaire, en détention depuis plusieurs mois, prévu pour demain au tribunal de Sidi-M'hamed, sera sans doute renvoyé une nouvelle fois. Les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, sont impliqués dans cette affaire et jugés pour dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, obtention d'indus avantages et exploitation illégale de terres agricoles. Si la grève des avocats fait que les procès sont reportés, ce n'est pas le cas de la prononciation des verdicts dans les affaires déjà traitées. Ainsi, le tribunal de Sidi-M'hamed a rendu, avant-hier, son verdict dans l'affaire Cima Motors. Bilal Tahkout, fils de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, est condamné à une peine de 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500 000 DA. Des peines allant de 2 à 4 ans de prison ferme ont été prononcées contre les autres accusés, en l'occurrence Ali et Hamid Tahkout ainsi que son fils Brahim, outre la représentante juridique de la société Cima Motors. Les accusés sont poursuivis pour «entrave au bon déroulement des investigations judiciaires». Karim Aimeur