Mourad Slatni, l'ex-défenseur central de l'EN lors de la CAN de 1996, a remporté la coupe Cecafa des nations en 2013, en tant qu'entraîneur adjoint de la sélection du Kenya. C'est dire qu'il est bien placé pour analyser les prestations de l'EN, et dans cet entretien, il évoque ce match capital pour la suite de la compétition face aux Ivoiriens. Comment avez-vous vécu la défaite de l'EN face à la Guinée équatoriale ? C'est une défaite amère et inattendue. Le timing était inadapté car l'esprit était encore branché sur la Coupe arabe. Plus de la moitié des éléments qui composaient l'équipe qui a affronté la Guinée équatoriale a participé au sacre de la Coupe arabe avec les rencontres à répétition, les prolongations et tout le reste. Le Soir a titré que «les Verts se sont ratés». Selon vous, qui sont les responsables de ce ratage, le coach national ou les joueurs ? C'est un ratage collectif. Les joueurs ont évolué avec un manque de confiance et quand vous êtes ainsi, la confiance profite à l'adversaire. L'état de la pelouse a gêné nos internationaux ? «Même au niveau du Championnat camerounais, cette pelouse du stade de Douala est contestée et nos internationaux ont l'habitude de jouer sur des pelouses excellentes. Ils ont été gênés, c'est certain. Et cette pelouse a avantagé l'équipe équato-guinéenne qui a surtout défendu ? Non, ils ont aussi attaqué et ils ont bien fermé les côtés avec une défense plate qui s'étendait jusqu'aux lignes de touche en sachant que le danger viendrait de Mahrez et de Belaïli. Et même si Atal a fait un bon match sur son côté droit ,cela n'a pas suffi, car la malchance était de notre côté vu que sur un corner, leur but était vraiment chanceux. L'EN avait besoin d'un «tueur» dans la surface. Andy Delort aurait pu remplir ce rôle ? Non, Delort n'avait pas sa place vu qu'il y a Bounedjah qui est le meilleur buteur dans le Championnat du Qatar et Slimani qui a inscrit des buts en France. Toutefois, quand Bounedjah ne fonctionne pas, c'est Slimani qui le remplace et vice-versa. C'est devenu un problème de stabilité. Et Amir Sayoud, il aurait pu amener un plus notamment sur les balles arrêtées ? Ce sont des choix de Belmadi et il ne faut pas oublier que ce sont les mêmes joueurs qui son restés invaincus pendant 35 matchs, En football, il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer. Et maintenant, il faudra battre la Côte d'Ivoire ou quitter le tournoi ? Oui, on est dos au mur, mais même les Ivoiriens ne doivent pas être rassurés de l'état d'esprit de nos capés et ils doivent regretter amèrement d'avoir concédé le nul face à la Sierra Leone. Et comment voyez-vous ce match décisif ? Dans la situation actuelle, tout est possible, aussi bien une victoire qu'une défaite ou un match nul. Et la Côte d'Ivoire faisait figure de favori aussi dans ce groupe ? Mais l'EN est capable de battre la Côte d'Ivoire, pourvu que sur les occasions qu'elle peut se créer, elle arrive à marquer au moins deux buts. On annonce le retour de Zerrouki. C'est un changement que doit effectuer Belmadi ? Ce n'est pas Zerrouki qui va faire la différence. Si Mahrez et Belaïli n'ont pas pu la faire, ce n'est pas Zerrouki qui la fera. Quels changements devrait opérer Belmadi pour gagner ? Belmadi doit prendre des risques. Par exemple; il pourrait jouer la carte d'un remplaçant et pourquoi pas titulariser Slimani et Bounedjah ensemble et sacrifier un milieu de terrain car nous avons besoin de marquer et de gagner vu que le match nul ne nous arrange pas du tout et si possible, inscrire autant de buts que possible pour tenter de terminer à la première place. Propos recueillis par Hassan Boukacem