Face aux producteurs qui réclament une hausse des prix, en affirmant que le prix de revient s'élève à 32 dinars l'unité, le ministre de l'Agriculture est catégorique : «La révision du prix du lait subventionné n'est pas à l'ordre du jour. Il restera à 25 DA.» Karim Aimeur - Alger (Le Soir) – «Je vous l'annonce de manière formelle, il n'y aura pas d'augmentation du prix du lait en sachet subventionné. Il demeurera à 25 dinars.» C'est le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, qui l'a déclaré, hier dimanche, lors de son passage à l'émission «l'Invité de la Rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale. M. Henni répond ainsi aux producteurs qui réclament une révision des prix du lait en sachet en affirmant, dans des déclarations médiatiques, que le prix de revient s'élève à 32 dinars, et rassure les ménages qui craignent une hausse des prix de ce produit de large consommation, surtout avec l'annonce de la révision de la politique nationale des subventions. Mais en attendant l'entrée en vigueur effective des dispositions de la loi de finances 2022 qui prévoit la création d'un dispositif national de compensation au profit des ménages qui y sont éligibles, la tension sur le lait en sachet, dont la disponibilité n'est pas toujours assurée, persiste. A Alger et dans d'autres wilayas, il est difficile de s'en approvisionner. Une chose est sûre donc : les prix ne seront pas revus à la hausse et la question est complètement écartée, selon le représentant du gouvernement. «C'est une question de politique publique et l'avenir nous le dira plus (...) Nous parlons d'une subvention ciblée pour les familles dans le besoin, mais, pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour et le lait restera à 25 dinars le sachet», a-t-il insisté. Interrogé sur la pression sur le lait conditionné fabriqué à partir de la poudre importée, M. Henni a souligné que le gouvernement a été alerté par les producteurs depuis la suspension des autorisations d'importation. Il a ajouté que le marché reprenait suite à la libération des autorisations d'importation à partir du 22 décembre, précisant que l'Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (ONIL) importe annuellement, à lui seul, près de 180 000 tonnes de poudre de lait pour satisfaire les besoins du marché. En effet, après plusieurs jours de pénurie et de tension sur le lait en paquet, ce dernier a commencé à revenir sur le marché mais avec des prix plus élevés. Satisfaire les besoins importants du marché national nécessite le développement de la filière laitière et le gouvernement mise notamment sur le repeuplement des bâtiments d'élevage en vaches laitières à travers l'importation de vaches laitières. L'invité de la Chaîne 3 de la Radio nationale a indiqué que l'importation de génisses pleines destinées à la production de lait a été relancée durant le mois en cours, appelant au strict respect des mesures instaurées dans le nouveau cahier des charges régissant ces opérations. Il a rappelé dans ce sens que l'abattage des vaches laitières de moins de sept ans est «strictement interdit» et que des instructions fermes ont été données pour assurer cette disposition. Il s'agit de suivre les animaux importés au niveau des centres de quarantaine où ils seront vaccinés contre la fièvre aphteuse, ainsi que les lieux d'élevage qui seront contrôlés par les services vétérinaires. Et d'affirmer que nombre des génisses pleines destinées à la production de lait qui devront être importées sera déterminé en fonction de la demande des opérateurs privés. Il devrait s'élever au minimum à 20 000 têtes par an, «si tout se passe bien», selon le ministre. Concernant les primes relatives à la collecte du lait, M. Henni a annoncé qu'elles font actuellement l'objet d'une étude par son département ministériel en vue d'une éventuelle augmentation. Elles sont actuellement fixées à 12 dinars pour le producteur, 4 dinars pour le collecteur et 5 dinars pour le transformateur. K. A.