L'absence de contrôle met en danger la santé du consommateur. Le circuit de la collecte de lait est désorganisé. Sur les 2,2 milliards de litres de lait produits, seulement 220 millions sont collectés légalement. Le reste est pris en charge par le secteur informel. Ce dernier occupe 90% du circuit. Une situation qui peut mettre en danger la santé du consommateur. «Il y a un effort à faire en matière d'investissement dans ce créneau», a déclaré, hier, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Chelghoum Abdeslam. Il a participé à une rencontre débat sur la production laitière organisée par la Confédération des industries et producteurs algériens (Cipa). Cette rencontre a connu la présence du président-directeur général de la Badr, du président de la Chambre nationale de l'agriculture, d'un représentant du ministère du commerce et du président de la Fédération nationale des industries agroalimentaires. Ce dernier, M.Ziani, a révélé que la réorganisation de la collecte de lait permettra d'économiser 600 millions de dollars. Le facture d'importation de la poudre de lait est évaluée, selon le représentant du ministère du Commerce, M.Yahiaoui, à 800 millions de dollars par an. Près de 650 millions de dollars sont destinés à la production de lait en sachet. L'autre problème évoqué par les participants concerne l'élevage des bovins. En 2000, notre pays comptait 720.000 vaches laitières. Actuellement, elles sont 866.000. Un nombre jugé très faible par rapport aux besoins de la population (3 milliards de litres par an). «Nos besoins sont estimés à des centaines de milliers de vaches laitières», soulignera M.Chelghoum. Il poursuivra que des étrangers sont intéressés pour investir dans cette filière. Selon lui, un Canadien a proposé à l'Etat algérien de créer une pépinière de génisses. Ce dernier, qui a 50 ans d'expérience, a été orienté vers les fermes pilotes. En outre, le ministère de l'Agriculture a élaboré un programme pour le développement de ce créneau. Il s'agit, entre autres, de soutenir le forage vert (5000DA/ha) et de bonifier les taxes d'importation du bétail (4%). L'enveloppe financière de ce programme est évaluée à 298 milliards de dinars. Le soutien de l'Etat est de 150 milliards de dinars. Ce plan vise à atteindre une collecte de 2 milliards de litres de lait en 2012. «Le développement de l'investissement dans la sphère de l'élevage réduira la facture d'importation de la poudre de lait», a indiqué M.Chelghoum. Pour sa part, le P-DG de la Badr, Boualem Djabbar, a présenté un exposé chiffré sur cette filière. En matière de financement, la banque a pris en charge 18 projets du secteur public avec un coût de 25 milliards de dinars, et 21 projets du privé pour 1,73 milliards de dinars. Pour la subvention, 48 dossiers de producteurs et transformateurs de lait ont été déposés au niveau de la banque. Le montant de la subvention est de 978 millions de DA. Ils sont 41 dossiers traités pour un montant de 874 millions de DA. Le soutien de l'Etat est actuellement de 15DA/litre. Les producteurs privés estiment que la subvention est insuffisante. Ils comptent saisir le chef du gouvernement, dans ce sens, pour élever la subvention à 25DA/litre. Surtout que le prix de la poudre de lait est très élevé et connaîtra une hausse considérables dans les prochains mois à en croire le secrétaire général du ministère de l'Agriculture.