Rarement match des quarts de finale de la CAN aura été aussi indécis, aussi haché, installant ce goût insipide et cette impression d'impuissance laissée par des lignes offensives paralysées par des tactiques trop prudentes. Première mi-temps : un penalty puis plus rien. Le Maroc n'a pas convaincu malgré son avantage au score alors que l'Egypte domine cette première mi-temps sans concrétiser. Le seul tir cadré du Maroc est ce... penalty mis en cage par Boufal. Une mi-temps sans saveur avec beaucoup de déchets techniques. On a senti que le Maroc voulait préserver ce maigre avantage et ne pas trop se découvrir. Le regroupement massif en défense lui a permis d'arriver à la fin des premières 45 minutes avec ce précieux score. Mais cette tactique ultra-défensive ne tiendra pas longtemps en seconde mi-temps. Alors que les raids égyptiens se poursuivaient sans arrêt, les Marocains, cantonnés dans leur périmètre, ne faisaient que se défendre. Et ce qui devait arriver arriva. Sur un cafouillage, la balle arrive à Salah démarqué. Et c'est l'égalisation méritée des Egyptiens. Comme prévu, le onze marocain passe enfin à l'attaque. Des actions offensives sans résultat lui permettent d'exercer une légère domination sur l'Egypte. Ce déploiement massif ne se fait pas sans risques : les espaces se vident derrière... Mais les Egyptiens n'en profitent pas à cause d'une forme physique diminuée. Les Marocains semblent plus frais. Ils occupent mieux le terrain et obligent leurs adversaires à reculer. Si la première mi-temps a été égyptienne, cette seconde période est incontestablement à l'avantage de nos voisins. La fin du temps officiel est marquée par des incidents, des arrêts dus à la blessure du gardien Gabaski et un jeu haché qui ne permet pas d'asseoir les tactiques prévues de part et d'autre. C'est ainsi que se termine cette partie lassante. Place à la prolongation. Finalement, Gabaski sort après plusieurs tentatives de le remplacer. C'est le troisième gardien qui occupe les bois égyptiens puisque Gabaski lui-même avait remplacé le premier gardien blessé lors de la rencontre contre la Côte d'Ivoire. A partir de ce moment, les Marocains semblent perdre le fil du match, malgré une meilleure occupation du terrain qu'ils n'arrivent pas à concrétiser. Précipitation, fébrilité et manque d'assurance les empêcheront d'égaliser. L'Egypte gère parfaitement les deux mi-temps de cette prolongation en se contentant de lancer quelques contre-attaques dangereuses avec un Mohamed Salah remuant et très présent dans les 18 mètres adverses. Il sera d'ailleurs passeur décisif sur le second but en servant admirablement Trezeguet. Salah aura été l'artisan de cette précieuse victoire des Egyptiens. Rendez-vous jeudi prochain pour un autre choc. Cameroun-Egypte, d'autres sensations et toujours un superbe Salah à suivre... M. F.