Exit les vœux des Américains et des Chinois, qui espéraient une augmentation plus conséquente de la production de l'alliance Opep - non Opep. La 25e réunion des ministres des pays membres de l'Opep+ s'est donc conclue sans grande surprise, mercredi dernier, puisque «seulement» 400 000 barils/jour viendront théoriquement s'ajouter au marché en mars. Les prix revigorés des deux barils de référence pour le pétrole n'en finissent pas de trouver des raisons de monter à des niveaux hautement insoupçonnés il y a encore quelques mois. Ceci, au grand soulagement des pays producteurs alliés qui, depuis sept mois, font preuve d'une rare discipline, privilégiant la prudence malgré toutes les pressions des grands consommateurs qui, eux, continuent de voir d'un très mauvais œil le fait que de nombreux producteurs du groupe Opep+ éprouvent du mal à pomper jusqu'à leurs quotas, laissant un écart de plus en plus important entre l'augmentation de la production décidée sur papier lors des réunions mensuelles et la croissance réelle de la production. En conséquence, le marché se tend plus que de nombreux analystes et prévisionnistes avaient anticipé il y a quelques mois à peine. Il se dit que la moitié des membres du groupe Opep+ n'en finissent pas de prendre du retard dans l'augmentation de la production jusqu'aux niveaux des quotas qui leur sont alloués. Selon des assertions américaines, à quelques exceptions près, comme l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, tous les membres auront du mal à augmenter leur production. Aujourd'hui, il est un fait avéré que «depuis six mois maintenant, l'Opep+ a en fait ajouté chaque mois sur le marché des volumes inférieurs à l'augmentation mensuelle nominale de 400 000 b/j annoncée lors de chacune des réunions de l'Opep+ depuis août 2021», assurait une analyste américaine, jeudi, au lendemain de la détermination des nouveaux quotas de chacun des 23 membres de l'alliance Opep - non Opep. Ceci alors qu'une enquête de Reuters affirmait que des pannes imprévues et un manque de capacité pour pomper davantage ont entraîné une baisse ou une stagnation de la production en janvier chez des membres de l'Opep que sont l'Irak, l'Iran, l'Angola, le Congo et la Libye. De là, des doutes émergent de nouveau sur l'augmentation de la production décidée pour mars prochain, soit 400 000 nouveaux barils/jour. Une augmentation qui verra l'Algérie, en principe, bénéficier de 10 000 b/j. Il faut savoir que l'Algérie aura le droit, en mars, de porter sa production globale à 992 000 b/j, ce qui en fait le troisième producteur africain du groupe Opep+, derrière le Nigeria et l'Angola, deux des pays du groupe qui éprouvent le plus de difficultés à pomper autant que le leur permet l'accord Opep+, revu chaque mois. Une conjoncture qui, nonobstant le quota de production effectivement atteint mensuellement par la compagnie nationale et ses partenaires, permet à l'Algérie de respirer un bon coup sur le plan financier grâce à un chiffre d'affaires au-delà de ce qui était prévu tel celui de l'année 2021. L'allure prise par les prévisions quant aux prix du pétrole pour 2022 augure déjà une loi de finances complémentaire. Celle-ci viendrait ainsi «rectifier» plusieurs chapitres de la loi de finances initiale qui ne trouvent pas grâce chez le commun des Algériens. Mais d'ici là, beaucoup de soubresauts viendront sans doute participer encore plus, voire chambouler, le marché aussi bien pétrolier que gazier mondial. Azedine Maktour