La question a été tranchée sans laisser de place au moindre doute. Le verdict de la 25ème réunion ministérielle des pays de l'Opep et des pays non Opep qui s'est tenue, hier, par visioconférence, est tombé. Les représentants des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs io alliés via l'accord Opep+ ont convenu «d'ajuster leur niveau total de production de 400.000 barils par jour pour le mois de mars», a annoncé l'Opep dans un communiqué à l'issue d'une réunion expéditive. Les 13 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés, dont la Russie, ont donc décidé sans surprise de poursuivre la stratégie d'augmentation de leur production. Ils se sont tenus au calendrier qu'ils ont conçu lors de leur 16ème Sommet ministériel qui s'est déroulé le 1er avril 2021. L'Opep et ses 10 alliés avaient décidé de mettre 350000 barils par jour supplémentaires sur le marché, en mai et juin, 441000 barils à partir du 1er juillet puis 400000 barils depuis en août. Un volume dont ils alimentent le marché, mensuellement, jusqu'en février 2022. Ce qui sera aussi le cas en mars prochain Une option qui était déjà dans l'air du temps, quelques heures avant le début de leur réunion. La hausse de 400.000 bpj de la production prévue pour mars ne serait pas remise en cause, ont déclaré trois sources de l'Opep+ à l'agence Reuters. «Pas plus de 400.000 bpj», a indiqué l'une d'entre elles en réponse à une question sur la possibilité d'un relèvement de l'objectif. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, emmenés par la Russie, qui produisent au total plus de 40% du brut consommé dans le monde, s'en tiennent pour l'instant à un relèvement de leurs pompages de 400.000 barils par jour (bpj) chaque mois et attribuent la hausse du prix du baril à l'insuffisance des investissements des pays consommateurs dans les énergies fossiles, a-t-on souligné. Comme en janvier, les analystes s'attendent à une légère ouverture des vannes, à hauteur de 400000 barils par jour supplémentaires, avait annoncé un peu plus tôt Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. Des spéculations selon lesquelles l'Opep+ pourrait augmenter la cadence en réponse aux prix élevés et au marché tendu,avaient, pourtant, circulé mardi, note Carsten Fritsch, de Commerzbank. «Nous n'excluons pas complètement une hausse plus importante, compte tenu des prix élevés du pétrole», avaient jugé, les analystes de Capital Economics. Une hypothèse qui n'a pas été alimentée par «des remarques émanant du cercle restreint» de l'alliance, a noté Carsten Fritsch analyste du second groupe bancaire allemand, Commerzbank soulignant «ne pas accorder beaucoup d'importance» à ces rumeurs. Il y a peu de chances que l'Opep+ passe à la vitesse supérieure, car plusieurs de ses membres ont déjà du mal à atteindre leurs quotas, a renchéri Ipek Ozkardeskaya de Swissquote. Les 400000 barils par jour qui sont mis sur le marché, mensuellement, par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, depuis juillet 2021, ne suffisent apparemment pas à répondre à une demande mondiale de plus en plus croissante. Outre les fortes perturbations au Kazakhstan et en Libye, en raison de crises géopolitiques, d'autres producteurs comme la Russie, l'Angola, le Nigeria et l'Equateur ont du mal à atteindre leurs quotas. Tout comme il va falloir tenir compte d'une demande mondiale de plus en plus robuste qui pourrait ne pas être satisfaite en raison des menaces que font peser les conflits géopolitiques, la menace d'une confrontation entre la Russie et l'Ukraine notamment, sur l'approvisionnement en or noir. «Tant que la situation s'aggrave, cette crise ne peut que continuer à faire monter» affirme Neil Wilson, de Markets.com. En plus d'une baisse des réserves américaines de brut,d'environ 1 million de barils cette semaine, annoncée par la fédération professionnelle de l'American Petroleum Institute (API). Ce qui ouvre une voie royale au baril... vers les 100 dollars.