Sans surprise donc, les ministres des 23 de l'Opep+ ont convenu d'augmenter leur production de 400 000 barils par jour (b/j) en février, afin de poursuivre dans la voie devant mener à la stabilisation du marché selon les données du moment et l'évolution de la situation, sanitaire notamment, à très court terme. C'est donc la cinquième réunion de l'Opep+ qui se conclut par la même décision de n'augmenter le plafond de production que de 400 000 b/j. Il faudrait toutefois souligner qu'entre la hausse autorisée et l'augmentation mensuelle réelle de la production, les 23 membres de l'Opep+ éprouvent des difficultés à atteindre le maximum sur lequel ils s'entendent. Ceci en raison des contraintes rencontrées par plusieurs pays à produire autant de pétrole qu'il leur est permis. Selon plusieurs rapports, même la Russie produit moins que son quota, du moins cela a été le cas en décembre. Il ressort, selon les estimations de l'alliance des 23 pays sur le respect des quotas de production de pétrole brut de novembre, que l'accord a été respecté à 117%, c'est-à-dire que l'Opep+ produit en fait des volumes globalement inférieurs aux quotas collectifs, selon Energy Intelligence, le principal fournisseur d'informations, de données, d'analyses et de recherches pour le secteur mondial de l'énergie. Il est apparu, toujours selon Energy intelligence, que les dix pays producteurs de l'Opep liés par l'accord Opep+ se sont conformés aux réductions à 122%, tandis que le niveau de conformité des non-membres de l'Opep dirigés par la Russie était de 107%. C'est dire que l'alliance peine à atteindre le niveau de production projeté. Pour ce qui concerne l'Algérie, ce sont de nouveau 10 000 b/j supplémentaires que Sonatrach et ses partenaires auront le droit de produire en février pour atteindre le quota imparti de 982 000 b/j tandis que le plafond des deux plus grands producteurs de l'alliance, l'Arabie Saoudite et la Russie, passera à 10,227 millions de b/j chacun. Quant au plafond de production combiné des 23 membres de l'alliance, il est attendu qu'il passe à 40,894 millions de b/j en février. Une offre à même de maintenir les prix dans la fourchette qui permet à l'Algérie de voir l'année d'un bon œil. Un baril de Brent entre 70 et 80 dollars serait parfait pour l'Algérie, comme le soulignait l'ex-ministre de l'Energie Abdelmadjid Attar, il y a une semaine, lorsque le prix du pétrole clôturait l'année 2021 sur une courbe toujours en forme ascendante en raison des données optimistes sur la demande née de l'atténuation continue des craintes quant à l'incidence du variant Omicron sur l'activité économique. Il faut rappeler que le gouvernement algérien a établi la loi de finances 2022 en prenant comme prix de référence du baril de Brent à 45 dollars et un prix du marché du baril à 50 dollars. Quoi qu'il en soit, les conditions actuelles font que « l'incapacité de l'Opep+ à atteindre ses objectifs de production devrait soutenir les prix en 2022», selon de nombreux analystes. Il faut savoir, en effet, que des estimations situent la production globale entre 650 000 b/j et 730 000 b/j en dessous de ce qui devrait être effectivement produit par les 23 membres de l'Opep+. «Cette sous-production pourrait même devenir un atout majeur pour le pétrole cette année», écrivait, il y a deux jours, une analyste américaine dans les colonnes d'une publication spécialisée, soutenant ainsi la thèse, de plus en plus répandue, d'un baril cher en 2022. Azedine Maktour