Les tout premiers résultats du scrutin portant sur le renouvellement à mi-mandat de la composante du Conseil de la Nation, tenu hier samedi, confirment les prévisions affichées par les uns et les autres parmi les partis ayant pris part à cette élection. M. Kebci-Alger (Le Soir)- Ainsi, le Front de libération nationale, le Rassemblement national démocratique et le Front el Moustakbal, qui ont convenu d'une alliance stratégique au niveau d'une vingtaine de wilayas, rafleraient le gros lot parmi les 68 sièges parlementaires en jeu. Alors que les opérations de dépouillement ont été entamées un peu après la fin du vote, à 17h, ce n'est que vers 19h que les premiers résultats commençaient à être connus. Et sur une vingtaine de wilayas où le dépouillement a été finalisé, le FLN a arraché huit sièges, respectivement à Oum-el-Bouaghi, Tissemsilt, Laghouat, Aïn Defla, Mila, Médéa, El-Bayadh et Blida, le RND s'est contenté de ceux des wilayas de M'sila et de Sétif , alors que le Front el Moustakbal s'est adjugé les sièges des wilayas de Annaba et de Saïda. Le mouvement el Binaa s'est adjugé, quant à lui, cinq sièges, ceux des wilayas de Ghardaïa, Timimoun, Ouargla, El-Oued et de Khenchela. Le parti El Fadjr el Djadid se contente d'un seul siège, celui de la wilaya de Tamanrasset. Les indépendants ont, quant à eux, remporté les sièges en jeu dans les wilayas de Boumerdès et Souk Ahras, de même que l'un des deux sièges en jeu dans la nouvelle wilaya de Timimoun et ceux des wilayas de Beni Abbès. Quant au FFS, et s'il a aisément remporté les sièges en jeu dans les deux wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou avec, selon Hakim Bélahcel, membre de l'instance présidentielle du vieux front de l'opposition, un peu plus de 200 voix d'écart par rapport aux candidats arrivés en deuxième position, il n'était toujours pas certain de remporter le siège en jeu au niveau de la capitale. En dépit, en effet, du soutien du FLN, du RND et du MSP, le candidat du FFS et celui de Sawt Echaâb étaient au coude-à-coude après la fin du dépouillement de deux bureaux sur les quatre. Ce qui laisse supposer que nombre d'élus locaux de ce trio de partis n'ont pas suivi les consignes de vote de leurs directions en faveur du candidat du FFS. Le MSP, dont la direction nationale ambitionnait de faire une entrée fracassante au sein de la Chambre haute du Parlement en visant tout simplement une dizaine de sièges qui lui permettraient de constituer son groupe parlementaire, ne serait pas arrivé à son but. Il faut relever le fort taux de participation enregistré à l'occasion de ce scrutin, un taux qui était déjà, à 13h, de l'ordre de 54,89% parmi les 27151 grands électeurs que constituent les membres des APC et des APW. Aussi, faut-il relever les nouvelles procédures adoptées par l'Autorité nationale indépendante des élections à l'effet d'organiser ces élections. Des mesures qui objectent d'empêcher au maximum l'achat de voix, l'immixtion de l'argent dans le processus électoral et de mettre fin aux pratiques antérieures qui ont caractérisé les élections du Sénat. Et entre autres de ces mesures, l'interdiction à l'électeur d'utiliser un appareil photo ou un téléphone portable à son entrée dans le bureau de vote, une procédure qui empêchera la fourniture de ces fameuse preuves de vote pour un quelconque candidat. Tout électeur doit prouver qu'il est porteur d'une enveloppe contenant le bulletin de vote jusqu'à ce que le chef de bureau l'autorise à insérer l'enveloppe dans la boîte, une procédure qui empêcherait le prélèvement d'échantillons de bulletins de vote et leur utilisation par les candidats dans la conclusion d'accords pour acheter les votes des électeurs en dehors des bureaux de vote. Dans le cadre des nouvelles procédures, l'Anie a également restreint drastiquement le bénéfice des procurations, limitant ces dernières aux cas extrêmes de maladie. Ce qui a fait que, d'ailleurs, jusqu'à 13h, hier, seules 27 procurations ont été comptabilisées au niveau des 101 bureaux de vote dans les 58 wilayas du pays. Aussi, la Cour constitutionnelle a rappelé, jeudi dernier, dans un communiqué, les conditions et modalités de présentation des recours à l'occasion de cette l'élection. Concernant les conditions de forme, la Cour constitutionnelle indique que «le requérant doit être candidat à la prochaine échéance dans la wilaya concernée». S'agissant des conditions de fond, la Cour constitutionnelle note que le requérant «est tenu d'exposer dans sa requête l'objet ainsi que les moyens et les motifs en appui à son recours, joindre les documents justificatifs», tout en signalant qu'elle «statue sur les recours dans un délai de trois jours francs, conformément à l'article 241 de la loi organique relative au régime électoral». M. K.