Le vaccin contre la grippe saisonnière est complètement boudé par les Algériens. Autorisés pour la première fois par le ministère de la Santé à administrer ce vaccin, les pharmaciens regrettent la faible affluence vers leurs officines sur la vaccination contre l'influenza. Une désaffection qu'ils imputent à la propagation du variant Omicron du coronavirus qui a pris le dessus sur cette pathologie saisonnière. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – La propagation à grande vitesse du variant Omicron du Sars-CoV-2 a complètement fait oublier la grippe saisonnière aux Algériens. La campagne de vaccination contre cette infection virale, qui s'avère souvent virulente pour les personnes âgées, les malades souffrant de certaines pathologies chroniques et les femmes enceintes, en a fait les frais. Très peu de personnes ont jugé utile de se faire vacciner contre la nouvelle souche de l'influenza. Pourtant, l'Algérie a importé cette année deux millions de doses du vaccin antigrippal dont 800 mille unités ont été consacrées à l'officine. Autorisées pour la première fois par le ministre de la Santé à dispenser le vaccin antigrippal mais aussi à l'administrer, les pharmacies d'officine ont enregistré cette année une très faible demande. «Nous avons constaté qu'il n'y a pas eu d'affluence sur le vaccin contre la grippe saisonnière. Tous les pharmaciens ont fait le même constat à travers tout le pays», se désole le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri. Selon lui, ce vaccin a été boudé en raison de la quatrième vague de Covid-19 qui a coïncidé avec la saison de l'influenza, d'autant que, note-t-il, «le variant Omicron a pratiquement les mêmes symptômes que la grippe saisonnière». Rappelant que la saison dernière avait connu une meilleure affluence sur ce vaccin, il précise que, cette année, le taux de vaccination contre la grippe qui varie d'une officine à l'autre n'a pas dépassé 30 à 50% des quotas attribués. Un recul qui constitue un risque réel pour les sujets vulnérables qui doivent être protégés des complications sévères que le virus grippal peut engendrer et qui s'avèrent parfois mortelles. «Il est toujours possible d'avoir sa dose contre la grippe saisonnière. Ce vaccin peut justement être utilisé jusqu'à juin prochain car le virus de l'influenza, qui sévit habituellement entre les mois de septembre et juin, continue à circuler pendant toute la saison», assure Messaoud Belambri. Il rappelle, à cet effet, que l'administration du vaccin anti-Covid-19 et de celui antigrippe saisonnière peuvent être effectués simultanément, sans aucun danger. «Puisque le vaccin contre le coronavirus est gratuit et le vaccin antigrippal est pris en charge dans le cadre du tiers payant de la carte Chifa, nous avons informé nos concitoyens sur la possibilité de recevoir les deux vaccins en même temps mais, malheureusement, il n'y a toujours pas d'affluence», déplore le président du Snapo. Ry. N.