MBC 2, jeudi 21 octobre � 23 h (film en version originale sous-titr�e en arabe) Will Dormer (Al Pacino), un as de la Section criminelle, arrive en Alaska en compagnie de son co�quipier, beaucoup plus jeune, pour r�soudre le meurtre d'une jeune fille, avec bien s�r l'aide des policiers locaux, pas forc�ment aussi truculents qu'on pourrait les imaginer mais en tout cas vifs et volontaires, � l'image de la p�tillante Ellie Burr, officier de la police locale, interpr�t�e par Hilary Swank, g�niale actrice de composition. Will Dormer peut aussi prendre le large puisqu'il est poursuivi par le �B�uf-Carotte�, c'est-�-dire la police des polices, qui remue un peu son pass� et qui surtout a des soup�ons sur l'officier quant � ses m�thodes dans certaines enqu�tes et essaie de lui tirer les vers du nez, attir�e par sa r�putation et l'envie de l'avilir, l'an�antir. Tr�s vite, � l'aide des policiers locaux, il met en place un plan pour pi�ger le meurtrier pr�sum�, qui aurait oubli� le sac de la jeune fille assassin�e dans le chalet o� il a commis son meurtre sordide. Mais apr�s une erreur, ils sont rep�r�s par le meurtrier/fugitif qui les emm�ne dans un endroit plein de brume, l� o� Will Dormer commet la tragique erreur de tuer accidentellement son co�quipier, qui devait comme par hasard et par devoir collaborer avec la police des polices. Bien �videmment, et malgr� son int�grit�, l'officier Dormer pr�tend que son co�quipier a �t� tu� par le fugitif. Mais ce dernier a vu ce qui s'est pass� et propose un march� � l'officier. Bon film, prenant et psychologique, avec un Al Pacino tourment�, un Robin Williams tr�s bon sortant de ses r�les habituels, et une jeune Hillary Swank ambitieuse et attachante. Une merveille. Un diamant noir. L'ambiance est irr�prochable, film noir malgr� le jour, omnipr�sent puisque le contexte est une Alaska m�morable, avec des paysages � couper le souffle, mais o� le soleil ne se couche jamais ; La nuit solaire est peut-�tre l'un des personnages principaux du film en fait, telle la neige dans John Mc Cabe (1971.) de Robert Altman, et les oxymores pleuvent pour d�finir l'ambiance du film, le contexte, et aussi les insomnies du personnage interpr�t� par Al Pacino : �La clart� de la nuit� par exemple serait assez illustrant et pertinent. Le film regorge d'id�es magnifiques, telle celle de confier le r�le du personnage sournois � Robin Williams, impeccable. M�me s'il para�t �vident de confier par ailleurs le r�le principal du flic parfait, blas�, avec un pass� bien rempli � Al Pacino, il est encore plus pertinent d'utiliser cette ganache symptomatique d'insomnies et autres stigmates. �videmment, Al est g�nial, et le film vaut le coup rien que pour son r�le, la solitude du personnage. Hilary Swank apporte la touche f�minine qu'il faut et beaucoup de son professionnalisme. L'intrigue est tr�s insidieuse en cela qu'elle �trompe� le classicisme du genre : ce n'est pas � proprement parler du mobile du tueur dont il est question mais plus de l'interaction entre le personnage de R. Williams et Al Pacino, ainsi que du contexte, tr�s important aussi. La photographie aussi apporte beaucoup embellissant un peu plus les paysages et l'horizon superbes de l'Alaska. Apr�s le superbe Memento et avant de s'attaquer avec brio � Batman, Christopher Nolan s'est frott� au polar insomniaque avec Insomnia. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a, � cette occasion, concr�tis� une bonne partie des espoirs mis en lui. Utilisant avec une habilet� rarement rencontr�e les d�cors et l'intrigue, dirigeant de main de ma�tre des acteurs au top de leur forme (Robin Williams et Al Pacino sont magistraux, mais les seconds r�les ne sont pas � oublier), ce jeune prodige nous livre l� un film qui aurait m�rit� plus de succ�s. Femme fatale Une histoire tordue et originale sign�e De Palma MBC 2, dimanche 24 octobre � 23h (film en version originale sous-titr� en arabe) USA, France, 2002. De Brian De Palma Avec Antonio Banderas, Rebecca Romijn-Stamos, Peter Coyotte, Eriq Ebouaney, Thierry Fr�mont S'emparant du butin d'un vol, Laure Ash s'enfuit � Paris et tente d'�chapper � ses anciens complices qui veulent r�cup�rer leur part. Prenant l'identit� d'une jeune femme qui vient de se suicider, elle quitte la France et se marie avec un diplomate am�ricain. Sept ann�es ont pass�, Laure Ash est de retour en France. Les photos d'un paparazzi vont la mettre en danger. Anthony Sitruk a �crit � propos de ce film : �Il flotte sur le dernier De Palma une impression de d�j�-vu. Comme si le cin�aste, cr�dibilis� par quelques succ�s publics successifs bien que discutables, avait pu atteindre la pl�nitude de son art, et acqu�rir enfin une totale libert� artistique et personnelle. Comme si, encourag� par le culte vou� � ses incroyables plans-s�quences et autres mouvements de cam�ras tape-�-l'�il, il avait d�cid� d'aller encore plus loin dans l'exp�rimentation des ressources que lui offre la pellicule. Incroyablement s�r de lui, comme il l'est � l'accoutum�e, De Palma se permet tout dans ce qui ressemble � un retour aux sources et aux effets de ses thrillers hitchcockiens du d�but des ann�es 80 (on pense souvent � Body Double). Ainsi, durant les vingt-cinq premi�res minutes du film, qui n'ont d'�gal que les vingt-cinq derni�res, le cin�aste sacrifie � tous ses th�mes, toutes ses obsessions, en d�crivant une femme calculatrice, menteuse, perverse, lesbienne, etc. Mais dans cette sc�ne d'ouverture se d�roulant durant le dernier Festival de Cannes et faisant suite � un plan s�quence discret, De Palma propose �galement une dichotomie de son �uvre en pr�sentant un fond redondant et une forme novatrice. Jamais De Palma n'a �t� aussi libre que dans cette longue sc�ne d'une beaut� hallucinante et provocante. D�laissant un temps les artifices qui ont rendu inoubliables les plus grands moments de Snake Eyes, L'Impasse, etc., il r�alise sa sc�ne la plus simple, la plus douce (aucune de ses figures de style habituelles telles que les plans-s�quences, les split-screens). De courts travellings, quelques ralentis, deux actions en parall�le, une musique magnifique, variation sur le Bol�ro de Ravel, le cin�aste change. Et pourtant, tout De Palma est l�, dans ce travail et cette r�flexion sur l'image, dans cette fa�on de placer le spectateur en position de voyeur (d'une sc�ne �rotique film�e sous de nombreux angles diff�rents) et d'objet (r�guli�rement � la place de l'�cran que regardent les invit�s du Festival). Dans cette mani�re de faire de nous des pervers, et de nous pointer du doigt comme tels. Nous sommes, malgr� la forme nouvelle du film, en terrain connu... Et pourtant... Et pourtant, Femme fatale constituerait quelque part le film du renouveau pour cet auteur fascin� par un th�me r�current qu'on d�signera sous le terme pompeux de �qu�te de la femme�. La femme a toujours �t� chez De Palma un objet masturbatoire, que l'on observait � travers les �crans vid�o de cam�ras dissimul�es dans des d�cors caligariesques ( Phantom of the Paradise, Snake eyes). Qu'on ne s'y trompe pas, la femme (incarn�e par Rebecca Romijn-Stamos) appara�t bien telle quelle dans ce nouveau film, mais elle risque malgr� tout de surprendre ceux qui avaient trop vite fait de la ranger aux c�t�s de l'h�ro�ne de palmienne habituelle (incarn�e par Melanie Griffith ou Nancy Allen). En dire plus serait r�v�ler la fin du film, d'une incroyable beaut� romantique, attardons-nous donc plut�t sur ce qui constitue le v�ritable changement. Tout est ainsi boulevers� dans cette histoire tordue et originale de De Palma. Les rep�res sont fauss�s, les marques habituelles n'existent plus, le spectateur va de surprise en surprise, jusqu'� un final impossible � anticiper, et parfait dans sa facult� � retrouver la beaut� douce de l'ouverture magistrale du film. Le meilleur film de son auteur ? Peut-�tre, oui.� LES AUTRES FILMS Mensch CANAL+, 23/10/2010 � 19h50 R�alisation : Steve Suissa Distribution : Nicolas Cazal� (Sam Hazak), Evelyne Bouix (Brigitte), Sami Frey (Victor Hazak), Anthony Delon (Tonio Massari) Sam, la trentenaire et p�re c�libataire d'un petit gar�on de 8 ans, a refus� de suivre la voie trac�e par l'�picerie familiale, il fait ce � quoi il est bon et qu'il aime : l��ouverture� de coffres-forts. Mais sa nouvelle petite amie va se lasser de ses mensonges ; son fils, m�me, s'�tonne de ce qu'il �vende des maisons�... la nuit ; et Sam de se souvenir des sermons de son p�re : �Coiffe-toi, serre ta cravate, regarde les gens dans les yeux... et sois un Mensch�, un homme d'honneur. Mais n'est-il pas trop tard pour tout arr�ter ?... Nicolas Cazal� dans l'un de ses meilleurs r�les. Malabar Princess FRANCE2, 24/10/2010 � 19h35 R�alisation : Gilles Legrand Distribution : Jacques Villeret (Gaspard), Roland Marchisio (Bijoutier), Patrick Ligardes (Gendarme Petit), Franck Adrien (Gendarme h�lico) Tom, huit ans, vient vivre chez son grand-p�re dans son chalet perdu dans la montagne. Devant lui se dresse le Mont-Blanc. C'est l� que sa m�re a disparu lors d'une exp�dition avec son p�re, cinq ans plus t�t. Puisque Tom reste persuad� qu'elle est vivante, il va tout mettre en �uvre, quitte � fr�ler la catastrophe, pour la retrouver. Victime du poids des secrets, l'enfant ne vit que dans l'espoir de renouer avec l'absente. La tendresse de son grand-p�re et l'aide de l'institutrice ne font qu'accentuer son d�sir de mener � bien sa qu�te... Un premier film plein de vie, d'humour et d'�motion servi par un formidable Jacques Villeret. Dans la chaleur de la nuit Arte, 24/10/2010 � 19h41 R�alisation : Norman Jewison Sc�nario : Stirling Silliphant Distribution : Sidney Poitier (Virgil Tibbs), Khali Bezaleel (Jess), Matt Clark (Packy Harrison), Philip Garris (Mark Crowell) �tat du Mississippi. En faisant sa ronde, l'officier Wood tombe sur le cadavre d'un homme. Apr�s que celui-ci eut �t� identifi�, il se rend � la gare pour mener l'enqu�te et tombe sur Virgil, un homme noir, qu'il embarque. Lors de l'interrogatoire, le sh�rif s'aper�oit que le suspect exerce le m�tier de policier en Pennsylvanie, et qu'il s'agit d'un expert en homicide mieux pay� que lui. Une fois lib�r�, Virgil accepte � contre-c�ur de collaborer � l'enqu�te... Un film policier antiraciste, avec Sidney Poitier, imperturbable et sexy, dans un r�le d'officier scientifique... version sixties. Marathon Man Arte, 25/10/2010 � 19h40 R�alisation : John Schlesinger Distribution : Dustin Hoffman (Babe), Ben Dova (Le fr�re de Szell), Jacques Marin (Le Clerc), Nicole Deslauriers (Nicole) Babe Levy est un jeune dipl�m� newyorkais, amateur de marathon. Il fait connaissance de la s�duisante Elsa. Alors qu'ils se prom�nent tous les deux, ils sont agress�s par deux hommes � la solde d'un ancien criminel nazi, le Dr Christian Szell. Exil� en Uruguay, celui-ci est venu � New York r�cup�rer un tr�sor de guerre cach� par son fr�re d�c�d�. Juste apr�s son agression, Babe re�oit la visite de son fr�re Doc, officiellement cadre dans l'industrie p�troli�re. Mais lorsque celui-ci est assassin�, Babe apprend qu'il �tait agent secret. Le vrai marathon commence... Men� tambour battant, au rythme des courses auxquelles s'adonne Babe Levy, ce thriller � l'intrigue brillante est angoissant � souhait. Le h�ros, interpr�t� par Dustin Hoffman, perdu dans une histoire qui le d�passe, se d�bat entre des agents secrets aux intentions opaques et de vieux nazis parano�aques. L'acteur est impeccable face � un Laurence Olivier qui incarne un ex-directeur du centre exp�rimental d'Auschwitz, proprement terrifiant. L'acteur britannique livre une prestation parfaite, distingu�e par une nomination aux Oscars. La sc�ne de torture dentaire � laquelle il soumet Babe Levy est rest�e dans les m�moires, tant par sa cruaut� que par la question obs�dante et incompr�hensible que le tortionnaire r�p�te inlassablement au h�ros : �Is it safe ?� (C'est sans danger ?) La course-poursuite dans laquelle est engag� Levy durera deux jours entiers, constituant le v�ritable marathon du film. Un marathon dont le spectateur sortira lui aussi �puis�. Un polar intelligent et haletant, devenu un classique du genre. Culte ! La nuit au mus�e MBC Max dimanche 24 octobre � 23h R�alisateur : Shawn Levy Acteurs principaux : Ben Stiller, Carla Gugino, Kim Raver, Mickey Rooney, Dick Van Dyke, Bill Cobbs, Robin Williams, Ricky Gervais, Owen Wilson Un veilleur de nuit dans un mus�e lib�re involontairement une mal�diction qui insuffle la vie � toutes les �uvres contenues dans l'�tablissement. Pas trop g�nant pour les petites maquettes, mais plus probl�matique concernant le squelette du tyrannosaure... Une com�die de plus � mettre au cr�dit de l'inusable et hilarant Ben Stiller. Pas la meilleure, pas la pire. Du produit de consommation courante en quelque sorte...