Million Dollar Baby a remporté les Oscars du meilleur film, de la meilleure réalisation, de la meilleure actrice et du meilleur second rôle masculin. Le célèbre acteur et réalisateur américain, Clint Eastwood est aux anges. Son long métrage Million Dollar Baby, a remporté, dimanche dernier, quatre oscars lors de la 77e soirée récompensant les artisans du cinéma américain. On cite les Oscars du meilleur film, de la meilleure réalisation, de la meilleure actrice pour Hilary Swank et du meilleur second rôle masculin pour Morgan Freeman. Il a ainsi raflé la mise à The Aviator, de Martin Scorcese, qui a dominé la soirée de remise avec cinq trophées, dont celui de la meilleure actrice de soutien à Cate Blanchett. Le film biographique racontant la vie du milliardaire excentrique, Howard Hughes, a dominé aussi du côté des catégories techniques. Aviator, qui était crédité de onze nominations, a reçu l'Oscar du meilleur second rôle féminin décerné à l'actrice australienne Cate Blanchett pour son interprétation de l'actrice Katharine Hepburn, disparue en 2003 à l'âge de 96 ans. Le film a également été récompensé des Oscars du meilleur costume, du meilleur décor, du meilleur montage et de la meilleure photo. En trente ans de carrière, Martin Scorsese n'a jamais reçu d'Oscar. Million Dollar Baby raconte l'histoire d'une relation tragique et platonique entre une jeune femme déterminée à devenir boxeuse et son entraîneur, de trente ans son aîné. Le film commence avec l'arrivée dans un gymnase de Maggie (Hilary Swank), 31 ans, à la recherche d'un coach pour échapper à sa vie sordide et concrétiser son rêve de monter sur un ring. Vivant dans un total dénuement matériel et affectif, elle fait preuve d'une détermination sans faille et arrive finalement à briser la résistance de l'entraîneur et propriétaire de la salle, Frankie Dunn, qui refusait jusqu'à présent d'entraîner une femme. Lui aussi est un éclopé de la vie. Rejeté par sa fille - pour une raison qui reste un mystère - il se rend tous les jours à la messe sans pour autant y trouver un réconfort et épuise le prêtre avec ses questions philosophiques. Se noue alors entre la jeune femme et le vieil entraîneur une relation particulière, empreinte d'une très grande affection - sans qu'aucune relation charnelle ne soit évoquée - chacun apportant à l'autre son lot de souffrances, mais cherchant aussi à lui faire surmonter les blessures du passé. Alors qu'ils semblent sur la voie de la guérison, une épreuve vient tout bouleverser. Après une chute lors d'un combat de boxe, Maggie se retrouve paralysée et demande alors à son entraîneur devenu son ami, de l'aider à mourir. C'est le tournant du film, qui bascule dans le drame. C'est aussi le moment où Eastwood prouve une nouvelle fois son talent devant et derrière la caméra en filmant ce cas de conscience douloureux avec finesse et élégance et sans jamais sombrer dans le pathologie. «Ce fut une merveilleuse aventure de faire ce film en 37 jours avec des acteurs fabuleux», a déclaré Clint Eastwood. Il a notamment remercié sa mère, âgée de 96 ans. «J'ai ses gènes, donc je suis là encore pour longtemps», a ajouté le réalisateur, âgé de 74 ans. Morgan Freeman, qui a eu le prix du meilleur acteur de soutien est devenu le neuvième Noir à gagner une statuette parmi les 300 récipiendaires des 77 années des Oscars. «Je veux remercier tous ceux qui ont été mêlés à la production de ce film mais je veux plus spécialement remercier Clint Eastwood de m'avoir donné l'occasion de travailler avec lui une fois de plus», a dit l'acteur, qui avait déjà joué dans Unforgiven, d'Eastwood. Avec l'Oscar du meilleur acteur, Jamie Foxx est le deuxième comédien noir récompensé pour son interprétation du bluesman Ray Charles dans Ray. Enfin, dans la catégorie meilleur film étranger, le film espagnol Mar adentro (La Mer intérieure) d'Alejandro Amenabar a été récompensé, au détriment notamment du français Les Choristes. Le film de Christophe Barratier n'a pas non plus remporté l'Oscar de la meilleure chanson gagné par le film brésilien Carnets de voyage.