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Le �harki du syst�me� et la croisade contre l�Iran
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 10 - 2010


Par Lahouari Addi
Dans une interview publi�e le 18 octobre 2010 par Le Quotidien d�Oran, Sid Ahmed Ghozali a assum� son geste de condamnation de la pr�sence du pr�sident iranien au si�ge de l�Onu. Il avait personnellement �crit au maire de New York pour lui demander de refouler Ahmadinejad � son arriv�e � New York.
Qu�un ancien Premier ministre alg�rien s�associe � la croisade de l�Occident contre l�Iran sous pr�texte que le r�gime iranien n�est pas d�mocratique est pour le moins surprenant. Compte tenu du d�ficit d�mocratique de nombreux pays arabes, Ghozali risque d��crire � tous les maires des capitales occidentales de ne pas recevoir des chefs d�Etat arabes en visite officielle.
L�incoh�rence du �harki du syst�me�
Les journalistes K. S�lim et K. Daoud du Quotidien d�Oran ont relev� l�incoh�rence et l�absurdit� d�une telle d�marche en faisant remarquer qu�il n�y a pas qu�en Iran o� les droits de l�Homme sont viol�s. L��gypte, l�Arabie saoudite et m�me l�Alg�rie sont souvent cit�es dans des rapports d�ONG de droits de l�Homme sans que Ghozali ne s�en indigne outre mesure. Le dernier rapport de Reporters sans fronti�res place les pays arabes parmi les derniers dans le monde en mati�re de libert� d�expression. L�Alg�rie occupe la position peu enviable de 133e sur 178 pays. A cette objection, l�int�ress� r�pond que le pouvoir iranien a tu� 30 000 opposants. C�est exact et cela s�est pass� durant une p�riode de violence au d�but des ann�es 1980. Sid Ahmed Ghozali oublie que le conflit en Alg�rie des ann�es 1990 a fait 200 000 morts pour une population deux fois moindre. Il peut encore arguer que les terroristes islamistes ont tu� une partie de ces 200 000 personnes, mais peut-il chiffrer le nombre de celles tu�es par les services de s�curit� ? Le plus grave, c�est qu�il porte une responsabilit� personnelle devant l�histoire puisqu�il a, en tant que chef formel de l�ex�cutif, annul� les �lections de d�cembre 1991, annulation qui a provoqu� la trag�die nationale qui a ruin� le pays. Qu�il le veuille ou non, Ghozali a �t� le chef du gouvernement qui a fait avorter la transition d�mocratique commenc�e apr�s Octobre 1988 au prix de dizaine de milliers de morts. Quand on porte une telle responsabilit�, la moindre des choses, c�est de se faire oublier et ne pas verser des larmes de crocodile sur les victimes d�Iran ou d�ailleurs. En janvier 1992, il n�a m�me pas eu la dignit� de d�missionner comme Chadli Bendjedid qui, pourtant, n�a pas �tudi� comme lui � l�Ecole polytechnique de Lausanne. Aujourd�hui, pour se d�culpabiliser, il affirme qu�il a �t� �le harki du syst�me� et qu�il n�a fait qu�ob�ir � �l�arm�e politique�. Il ne se rend pas compte que sa responsabilit� est pleine et enti�re. Car cette �arm�e politique� avait besoin de perspectives, de projet, d�orientations qu�il a �t� incapable de lui fournir. Le coup d�Etat de janvier 1992 n�est pas une fatalit� et il aurait pu �tre �vit� en amont et en aval des �lections. Machiavel disait qu�un homme politique doit avoir la fortuna (l�opportunit�) et la virtu (les capacit�s). Ghozali a rencontr� la premi�re et il ne l�a pas exploit�e parce qu�il n�a pas la deuxi�me. Il a �t� de tous les gouvernements depuis l�ind�pendance, ayant occup� les postes les plus prestigieux de l�Etat sans avoir eu la capacit� de s�affirmer autour de ses collaborateurs ou d�avoir un cr�dit ou une base sociale dans le pays. Aujourd�hui, il rue dans les brancards et donne des coups � l�ancien employeur d�s lors qu�il a �t� �cart�. A quoi pouvait s�attendre l�employeur qui a toujours pris� les civils apolitiques, incomp�tents et sans convictions ? La le�on sera-t-elle retenue pour op�rer une v�ritable rupture ? L�expression �harki du syst�me � est lourde de sens et confirme ce que le discours politique officiel a toujours ni� : l�existence d�une bipolarit� au sommet de l�Etat o� cohabitent un pouvoir formel (pr�sident et gouvernement) qui n�a pas l�autorit� politique pour diriger le pays et un pouvoir r�el (ce que S.A.G. appelle �l�arm�e politique�), source de l�gitimit�, en contradiction avec la constitution et en d�calage avec les institutions. C�est l� qu�il faut chercher la cause profonde de la crise politique qui emp�che l�Etat et les institutions d��tre repr�sentatifs et de v�hiculer les demandes sociales de la population. Mais Sid-Ahmed Ghozali n�apporte pas sa contribution pour sortir de la crise, ni pour d�passer cette contradiction h�rit�e du mouvement national. Il exprime un d�pit, une insatisfaction de quelqu�un qui estime avoir �t� �cart� injustement et qui se venge en divulguant �un secret�. On n�est pas dans la politique, on est plut�t dans l�incoh�rence et les contradictions d�un serviteur z�l� apolitique d�un ordre politique anachronique qui n�a pas compris les ressorts de la conflictualit� mondiale, alors qu�il a �t� ministre des Affaires �trang�res et ambassadeur.
Les enjeux de la croisade occidentale contre l�Iran
Sid-Ahmed Ghozali n�est pas un homme politique et il l�a encore montr� en envoyant cette lettre au maire de New York qui l�a aussit�t mise � la corbeille. Cette lettre n�est pas une erreur, c�est une faute lourde de la part d�un ancien responsable alg�rien, compte tenu de la nature du conflit qui oppose l�Iran � l�Occident. La croisade contre l�Iran n�a pas pour enjeu les droits de l�Homme mais le rapport de force entre Isra�l et les Palestiniens. Il faut consulter les m�dias occidentaux pour s�apercevoir comment l�opinion publique est conditionn�e en pr�sentant l�Iran comme un r�gime du Moyen-�ge, comme si les alli�s saoudien et �gyptien �taient des mod�les de d�mocratie. Le nucl�aire iranien est devenu l�obsession de l�Occident qui s�identifie � la droite isra�lienne. Au lieu de faire pression sur l�Etat h�breu pour conclure la paix avec les Palestiniens, l�Occident d�signe l�Iran comme l�ennemi irr�ductible qui menace la s�curit� de la r�gion. Mais l�enjeu v�ritable n�est pas la s�curit� d�Isra�l puisque l�Iran n�osera jamais attaquer Isra�l avec une arme nucl�aire sachant que les repr�sailles seront telles que des millions d�Iraniens p�riraient et que le r�gime dispara�trait. Et les Iraniens savent aussi qu�une telle attaque nucl�aire de leur part frapperait aussi durement les Palestiniens et porterait des dommages irr�m�diables � la Jordanie, la Syrie et l��gypte. L�exigu�t� de la r�gion et l�absence de profondeur strat�gique interdisent l�emploi du nucl�aire en cas de conflit. Ce qui n�exclut pas que la possession de l�arme atomique modifie les rapports de force et donne � la diplomatie des tons plus agressifs. Comment alors expliquer l�hostilit�, pour ne pas dire plus, de l�Occident � l�endroit de l�Iran ? Ce que l�Occident ne pardonne pas � ce pays, c�est d�avoir remplac� l��gypte de Nasser, dans son opposition � Isra�l. Au moment o� l�Occident a mis � genoux le nationalisme arabe, certes seulement verbalement r�volutionnaire, au moment o� Sadate signait le trait� de la honte avec Isra�l en contrepartie de quelques millions de dollars, Khomeini prend le pouvoir � T�h�ran, rompt les relations diplomatiques avec Isra�l, invite Yasser Arafat et proclame son d�sir de lib�rer J�rusalem. L�Iran des ayatollahs venait de ruiner le r�ve d�une installation irr�versible d�Isra�l dans la r�gion. Dans les ann�es 1950, Nasser �tait assimil� � Hitler et �tait accus� de vouloir perp�trer un g�nocide contre les survivants des camps d�extermination nazis. Le m�me discours est aujourd�hui mobilis� contre Ahmadinejad pr�sent� comme antis�mite alors que le Parlement iranien est le seul dans le monde musulman o� si�gent deux d�put�s iraniens de confession juive. L�Occident soutient et d�fend Isra�l pour deux raisons. La premi�re est li�e � la mauvaise conscience de son pass� anti-s�mite qui a men� droit aux crimes contre l�humanit� perp�tr�s par l�Allemagne nazie contre des millions de juifs europ�ens. L�innommable injustice contre ces derniers a �t� r�par�e en 1948 par l�injustice contre les Palestiniens qui payent pour des crimes qu�ils n�ont pas commis. La deuxi�me raison est que la cr�ation d�Isra�l est la contrepartie de la d�colonisation du monde arabe. Il ne faut pas oublier que les droites occidentales n�ont accept� la d�colonisation que du bout des l�vres. Le discours irr�el sur les aspects positifs de la colonisation, traduit en lois vot�es en 2005 au Parlement fran�ais, en est une illustration. Isra�l est la continuit� du fantasme colonial que les droites occidentales n�ont pas abandonn�, et il est faux de croire que le conflit du Moyen-Orient est d� au suppos� antis�mitisme des musulmans. Ce conflit est plut�t l�expression d�un diff�rend et d�un lourd contentieux entre les droites occidentales et les peuples des anciennes colonies. L�arm�e isra�lienne utilise contre les Palestiniens des avions et des chars pay�s par les contribuables am�ricains et europ�ens, ce qui indique le degr� d�implication de l�Occident dans ce conflit. En dehors des Palestiniens, les musulmans vivent l�occupation de la Palestine comme une colonisation symbolique. Comme l�a fait remarquer Pierre Vidal-Naquet, Isra�l est un Etat colonial cr�� quand a commenc� la d�colonisation. Par cons�quent, le conflit isra�lo-palestinien oppose l�Occident aux peuples du Tiers- Monde, et c�est ce qu�ont compris de nombreux dirigeants d�Am�rique latine qui apportent leur soutien aux Palestiniens et aux Iraniens.
Le nucl�aire iranien bouleverse la g�opolitique de la r�gion
La campagne contre l�Iran, � laquelle s�est associ� l�homme au papillon, a pour objectif de maintenir la sup�riorit� g�opolitique d�Isra�l dans la r�gion, sup�riorit� remise en cause par la volont� de l�Iran d�acqu�rir l�arme nucl�aire. Cette derni�re g�ne Isra�l sur le plan d�mographique et militaire, deux �l�ments vitaux pour son existence. A l�exception de Hiroshima et Nagasaki, l�arme nucl�aire n�a jamais �t� utilis�e et il est probable qu�elle ne le sera pas, et c�est tant mieux. Les pertes humaines sont toujours � d�plorer, y compris celles de civils isra�liens. Il n�emp�che que la bombe atomique installe un climat de terreur parmi les populations, ce qui dissuaderait de nombreux juifs d�Europe et d�Am�rique � venir s�installer sur les terres des Palestiniens et poussera peut-�tre ceux d�j� install�s � repartir vers leurs pays d�origine. Compte tenu de la croissance d�mographique desdits Arabes isra�liens et des Palestiniens des Territoires, l�avenir d�Isra�l comme Etat exclusivement juif serait compromis. Il risque de s��teindre d�mographiquement. L�autre raison pour laquelle Isra�l n�accepte pas le nucl�aire iranien est que son arm�e ne servira plus � rien dans une situation de �guerre improbable, paix impossible� pour reprendre la formule de Raymond Aron utilis�e dans le cadre de la guerre froide entre les �tats-Unis et l�URSS. L�arme nucl�aire a emp�ch� la troisi�me guerre mondiale, ce qui a amoindri le facteur militaire dans la g�opolitique mondiale. Or, Isra�l assure sa survie en faisant une guerre aux Palestiniens et � ses voisins tous les dix ans. Lui enlever l�usage de la guerre classique, c�est donner un avantage politique � ses adversaires qui profiteront de la couverture diplomatique du nucl�aire iranien pour lui imposer des compromis qui att�nueront le caract�re juif de l�Etat isra�lien et qui l�am�neront � accepter le sc�nario sud-africain, ce qui est un cauchemar pour les sionistes extr�mistes et racistes soutenus par les droites occidentales qui tiennent encore � leur fantasme colonial anachronique. Par cons�quent, la croisade contre l�Iran men�e par Washington, Paris, Londres et Berlin n�a pas pour enjeu les droits de l�Homme en Iran, ni la s�curit� d�Isra�l. Elle a pour finalit� la sup�riorit� de ce pays dont les gouvernants continuent de nier aux Palestiniens le droit � un Etat. Quand un ancien Premier ministre alg�rien s�associe � cette croisade, cela signifie que le personnel politique alg�rien a renonc� aux valeurs de Novembre 54, qu�il s�allie aux nostalgiques de l�Alg�rie fran�aise et ne croit plus � la solidarit� avec les peuples opprim�s. Autrement, comment expliquer qu�il n�y a pas eu de r�action officielle ni du pouvoir ni de ses partis.


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