Seuls 31 maigres amendements ont �t� propos�s jusque-l�, au projet de loi de finances 2011, par les d�put�s de l�Assembl�e populaire nationale. Ces minima, c�est le record absolu dans toute l�histoire de l�APN ! Une APN, d�cid�ment, la plus faible depuis l�ind�pendance. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C�est d�autant plus effarent que �m�me ces propositions d�amendement ne concernent que la forme�, � en croire le d�put� de Bouira, Ali Brahimi. C�est en tout cas assez r�v�lateur de la qualit� des d�bats en cours � l�Assembl�e. Des d�bats qui n�int�ressent m�me pas les d�put�s eux-m�mes ! Ainsi jeudi dernier encore avec une s�ance pl�ni�re consacr�e aux d�bats. P�niblement, des parlementaires venaient consommer leur temps de parole. La plupart sans grande conviction apparente. Une simple formalit� � honorer, histoire de se mettre en conformit� avec la discipline partisane pour certains, et de montrer aux �lecteurs de sa circonscription, gr�ce au direct de l�ENTV, que l�on se soucie bien de leur quotidien, pour d�autres. Cette torpeur ne sera interrompue qu�� deux reprises : lorsqu�interviennent les deux d�put�s du RCD. Seul parti d�opposition dans l�ar�ne, la formation de Sa�d Sadi suscite d�autant plus l�int�r�t g�n�ral que les interventions de ses parlementaires sont politiques. Cela change des pr�occupations �de proximit� derri�re lesquelles se cachent les autres d�put�s pour �viter l�essentiel. Et puis, il y a cette vive pol�mique avec Ahmed Ouyahia qui ne laisse personne indiff�rent. Bien que, on l�a su de source s�re au RND, le Premier ministre ait donn� instruction ferme � ses d�put�s d��viter toute pol�mique avec leurs homologues du RCD. C�est donc frontalement que Mohcen Belab�s, d�put� RCD d�Alger et par ailleurs secr�taire national � la communication, ouvre les hostilit�s : �Nous savons, d�sormais, que le Premier ministre n�a ni strat�gie de d�veloppement, ni vision �conomique.� L�orateur appuie son affirmation sur la tendance du gouvernement � toujours r��valuer les co�ts des projets engag�s. �C�est d�ailleurs pour cela que la loi de finances compl�mentaire, cens�e �tre l�exception, est devenue la r�gle. Et c�est pour cela �galement que nous demandons officiellement � ce que cette loi de finances compl�mentaire soit pr�sent�e devant le Parlement pour d�bat et vote, et ce, avant la cl�ture de la session de printemps.� Quelques d�put�s commencent alors � chahuter l�intervenant. Inhabituellement, Ziari intervient en faveur de l�opposition : �Laissez l�opposition s�exprimer. C�est son droit. Pour peu que cela ne sorte pas du sujet.� Et au d�put� Belab�s d�encha�ner avec un v�ritable r�quisitoire contre le pouvoir. Il y eut � peu pr�s de tout : la corruption, le ch�mage, la fraude �lectorale, les transferts illicites de la devise vers l��tranger, etc. De m�me que quelques piques ciblant particuli�rement le Premier ministre. Quelques minutes plus tard, c�est le d�put� de Tizi-Ouzou, Hakim Saheb, qui prend le relais. Et l� encore, pas de temps � perdre lorsque l�on a que cinq minutes pour tout dire : �Apr�s tout ce que nous avons entendu de la part du Premier ministre et de ses ministres. Apr�s lecture du projet de loi de finances, oui ! nous affirmons sinc�rement et avec conviction qu�ils nous parlent bien d�un autre pays et non pas de l�Alg�rie. Cette Alg�rie profonde qui vit dans la pauvret�, le ch�mage, la crise de logement, l�inflation et l��rosion du pouvoir d�achat.� Aucune concession au pouvoir que le d�put� RCD interpelle en ces termes : �Si le r�gime est uni (comme l�affirmait Ouyahia dimanche dernier Ndlr), c�est dans quel objectif ? Uni alors qu�il assiste impuissant aux d�tournements ? Uni, et il assiste en spectateur au trafic des devises qui a lieu parfois, y compris devant les tribunaux ?� Ce type de discours, somme toute un devoir pour toute opposition qui se respecte, certains ont perdu l�habitude de l�entendre depuis 2004� K. A. Benbouzid, Ould Abb�s et Ghoul r�pondront pour le gouvernement C�est demain, dimanche, que le gouvernement r�pondra, dans l�apr�s-midi, aux d�put�s � propos du projet de loi de finances 2011. Pour cette mission, Ahmed Ouyahia a d�sign�, avonsnous appris de source bien inform�e, trois ministres : Boubekeur Benbouzid, Djamel Ould-Abb�s et Amar Ghoul. Respectivement ministres de l�Education nationale, de la Sant� et des Travaux publics. Ce choix est �galement politique. Chacun d�entre ces ministres appartenant � un parti, en l�occurrence Benbouzid pour le RND, Ould-Abb�s pour le FLN et Ghoul pour le MSP. Leurs r�ponses seront donc celles du gouvernement et de l�Alliance pr�sidentielle qui le compose.