La commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) a achevé hier l'étude des 90 propositions d'amendement du projet de loi de finances 2009 déposées par les différentes formations politiques, mais dont la majorité émane du Parti des travailleurs (PT). Ce parti, à lui seul, a introduit 62 propositions d'amendement. Il n'y a que le RND qui n'ait rien trouvé à redire au projet du gouvernement. Un rapport sanctionnant les travaux de la commission a été remis au bureau de l'APN. Celui-ci, à la déception de l'ensemble des députés, fait ainsi part du rejet de tous les amendements, et ce, pour une multitude de raisons. Néanmoins, les députés auteurs d'amendements ont une deuxième chance pour défendre leurs initiatives, d'autant que le règlement intérieur de l'APN stipule que les amendements rejetés par les commissions seront soumis de fait, un par un, au vote des députés. Cependant, le parti qui risque de créer la surprise reste le FLN qui n'a pas, au grand étonnement de tout le monde, retiré sa proposition d'annuler la taxe sur les véhicules neufs prévue dans la loi de finances complémentaire pour 2008. Celle-ci, pour rappel, est contestée par la majorité des députés. Si le PT et le mouvement Nahda ont demandé sa suppression, le FLN a proposé sa réduction à un taux de 1% pour ne pas pénaliser le citoyen. Jusqu'à l'heure, ce sont 40 députés FLN, 11 députés RND, 29 MSP et tous les élus du PT qui soutiennent M. Rezgui, auteur de la proposition d'amendement. Cela implique que si la proposition d'amendement aboutissait, le FLN sortirait vainqueur et marquerait un point puisque la disposition introduite dans la loi de finances complémentaire 2008 serait annulée. Une situation que le parti de Abdelaziz Belkhadem ne manquera pas de rentabiliser politiquement. A titre de rappel, le RCD avait, lors du vote de l'ordonnance ayant trait à la loi de finances complémentaire pour l'exercice 2008, rejeté le texte dans son ensemble. S'agissant du travail effectué par la commission des finances et du budget, M. Derguini, président du groupe parlementaire du parti de Saïd Sadi, a expliqué que celle-ci s'est alignée sur la position de l'Exécutif et a défendu la version du gouvernement. A la question de savoir si le RCD votera pour ou contre le projet de loi de finances 2009, M. Derguini a soutenu que nul ne peut se prononcer actuellement sur cette question. Le RCD rendra publique sa position à l'ouverture de la session de vote, jeudi. Le PT, qui a souhaité que les pouvoirs publics consacrent une enveloppe budgétaire d'un milliard de dollars au soutien du secteur public, est déçu de constater qu'aucune de leurs suggestions n'a été prise en considération. « Les arguments avancés pour le rejet de nos propositions sont irrecevables car nous estimons que les mesures sociales, notamment la question des harraga, les grèves... n'ont pas de prix ; donc que l'on ne nous dise pas nous n'avons pas l'argent qu'il faut. » Seulement, le PT ne veut pas lâcher prise. « Nous avons la détermination de continuer à nous battre et nous allons demander à nos députés de défendre nos amendements en plénière, car de notre point de vue, l'économie algérienne est en danger », a soutenu M. Taazibt, qui espère que les autres députés soucieux du devenir de l'Algérie et du vécu des Algériens approuveront leur démarche en les appuieront lors du vote. « Il est prématuré de parler tout de suite du rejet ou du vote pour le projet de loi de finances 2009, il faut attendre la séance de jeudi », a expliqué le député du PT, indiquant que les députés ont une opportunité à saisir ce jeudi pour démontrer au citoyen algérien que « l'APN n'est pas une chambre d'enregistrement et qu'ils sont bien payés pour mieux représenter la couche défavorisée ».