En Alg�rie, les campagnes de sensibilisation prennent g�n�ralement une envergure nationale. Lanc�es en grande pompe lors des c�l�brations des journ�es internationales, ces campagnes restent occasionnelles. Du provisoire. L�intervention de proximit�, n�cessaire et efficace, est cependant compl�tement occult�e, m�me si elle est le sens de toute initiative de pr�vention. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Le dernier rapport de la F�d�ration internationale des Croix-Rouges et Croissants-Rouges (FICR) indique que parmi les 15,9 millions de consommateurs de drogues injectables, plus de 3 millions ont contract� le sida. Le document souligne, en outre, que la tendance est �� la hausse� en Afrique, au Moyen-Orient, en Am�rique latine et en Asie. En effet, en Alg�rie le sida est une question pr�occupante. Les derni�res statistiques font peur. Entre janvier et octobre 2010, entre 500 et 600 nouveaux malades ont �t� enregistr�s. Les quelques �l�ments d�information existant (des personnes d�pist�es) permettent de savoir que les relations sexuelles sont le premier facteur de transmission. Les autorit�s temporisent et pr�f�rent calmer les esprits. Ainsi, selon les donn�es officielles, depuis l�apparition du sida en Alg�rie en 1985 (au 30 septembre 2010), pr�s de 6 000 sid�ens ont �t� recens�s (1 118 cas et 4 745 s�ropositifs). Les sp�culations pleuvent en l�absence d��tude fiable et s�rieuse concernant la maladie et ses origines, ce qui permettrait de l�identifier et d�intervenir efficacement. D�ailleurs, d�autres sources estiment que le nombre d�Alg�riens touch�s par le sida avoisine les 30 000. �Selon une enqu�te officielle, 4% des prostitu�es sont contamin�es par le virus. Une autre estime qu'entre 30 et 40% des consommateurs de drogue injectable en Alg�rie et au Maghreb sont touch�s par le sida ou l'h�patite C�, explique le Dr Skander Abdelkader Soufi, pr�sident de l�association Anis, association de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et de promotion de la sant�. �Les homosexuels sont �galement touch�s, mais aucune �tude fiable n�a �t� �tablie. Des enqu�tes men�es au Maghreb et dans les pays arabes permettent de dire que plus de 10% des homosexuels sont atteints par le sida�, soutient-il. Les campagnes de sensibilisation ne sont pas l�gion chez nous. G�n�ralement, elles sont lanc�es en grande pompe et prennent des allures festives. Ces campagnes restent cependant occasionnelles. �intervention de proximit� est compl�tement occult�e, pourtant elle est n�cessaire et est le sens de toute initiative de pr�vention. �Il faut s�atteler � organiser sans rel�che des campagnes de pr�vention et mettre � la disposition des personnes atteintes les nouvelles mol�cules de 3e g�n�ration. En Europe, on ne meurt presque plus du sida !�, rel�ve le docteur Skander, 72 centres de d�pistage ont �t� mis en place � travers le territoire national. Peu de personnes se pr�sentent pour se faire contr�ler. Le plan strat�gique national de lutte contre le sida (2008-2012) �est en cours d�application�, diton. Il regroupe plusieurs institutions �tatiques, notamment les minist�res de la Sant�, de la Justice, de l'Education et de l'Enseignement sup�rieur. �Depuis deux ou trois ans, nous avons constat� un rel�chement dans la lutte contre le Sida en Alg�rie. Pour l'Etat, il y a d'autres pr�occupations sanitaires comme les maladies non transmissibles (diab�tes) qui posent r�ellement des probl�mes de sant� publique et qui touchent des millions de personnes. Sur le plan international, on finance moins tout ce qui porte sur le sida�, constate le docteur Skander. Dans ce sens, l�association Anis exhorte les autorit�s alg�riennes � inscrire le sida sur la liste des maladies chroniques pour permettre le remboursement des m�dicaments traitant cette pathologie. En Alg�rie, la trith�rapie est gratuite. Toutefois, les m�dicaments traitant le probl�me des infections opportunistes (causant la plupart des maladies et les d�c�s parmi les malades) ne sont pas tous pris en charge par l�Etat. �Le traitement des infections cutan�es (� r�p�tition) co�te tr�s cher aux patients�, pr�cise-t-il, �voquant dans la foul�e les ruptures r�currentes de stock de m�dicaments. Intervenant r�cemment sur les ondes de la Radio nationale, Benmakhlouf Madjid, charg� du programme sida au minist�re de la Sant�, a affirm� que la Pharmacie centrale des h�pitaux (PCH) a �t� charg�e, il y a deux mois, de r�pertorier les m�dicaments traitant le VIH-Sida dans sa liste de traitements � acqu�rir afin d'�viter toute p�nurie.