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DEMAIN SE L�VERA LE JOUR DE FERHAT ABBAS
Un vrai t�moin du si�cle
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 12 - 2010

�Je suis au soir de ma vie. Ce livre est le dernier acte de ma vie politique. C�est un adieu � l�Alg�rie, � mes amis du Maghreb et � tous ceux que j�ai aim�s et servis durant ma longue carri�re. Et aussi un adieu � mes amis fran�ais de France et d�Alg�rie, et particuli�rement � ceux qui ont v�cu � nos c�t�s durant notre terrible guerre de Lib�ration, souvent au p�ril de leur vie�
�Lorsque Abdelhalim Abbas, fils du regrett� et illustre Ferhat Abbas, me demanda d��crire la pr�face de cet ouvrage in�dit de l�homme politique alg�rien, publi� aujourd�hui � titre posthume, j�ai d�abord �prouv� un sentiment de surprise que ce grand homme ait laiss� un manuscrit d�une valeur certainement inestimable. Cette sensation soudaine de le savoir parmi nous, comme s�il n��tait jamais parti�, �crit Le�la Benammar Benmansour, docteur en information et communication, dans la pr�face de Demain se l�vera le jour, consid�r� comme le livre testament de Ferhat Abbas. �Je suis au soir de ma vie. Ce livre est le dernier acte de ma vie politique. C�est un adieu � l�Alg�rie, � mes amis du Maghreb et � tous ceux que j�ai aim�s et servis durant ma longue carri�re. Et aussi un adieu � mes amis fran�ais de France et d�Alg�rie, et particuli�rement � ceux qui ont v�cu � nos c�t�s durant notre terrible guerre de Lib�ration, souvent au p�ril de leur vie�, �crit de son c�t� Ferhat Abbas au d�but du premier feuillet de son manuscrit sign� et dat� du mois de mars 1985. Le livre Demain se l�vera le jour est, donc, un ouvrage in�dit publi� dans la collection Etudes et Documents de Alger- Livres Editions. �Demain se l�vera le jour a �t� �crit par mon regrett� p�re durant sa r�sidence surveill�e sous le r�gime boumedi�niste, et peaufin� dans les derni�res ann�es de sa vie. Son �criture a �t� annonc�e par mon p�re d�s 1981 dans la nouvelle �dition du Jeune Alg�rien, mais la maladie l�a emp�ch� de le publier en temps voulu. Il me confia le manuscrit en insistant sur la chose la plus importante � ses yeux, que ce livre soit publi� quand un syst�me vraiment d�mocratique sera install� en Alg�rie, et que le mot libert� ait pris tout son sens�, explique Abdelhalim Abbas dans l��Avertissement� de l�ouvrage. Ferhat Abbas se demande : �Que nous r�serve l�an 2000 ? O� va notre civilisation ? Gardons-nous d��mettre la moindre opinion. L�avenir appartient � Dieu et � ceux qui le feront.� Cependant, il a fait ce constat : �Nous avons pris un retard mortel. Arriverons- nous en bonne sant� � la fin de ce si�cle ? Ne confondons pas d�mocratie, libert� avec intol�rance et d�sordre public. Il est temps qu�un pouvoir fort et juste en m�me temps s�arme de lois, mobilise � nouveau le pays et nous contraigne � balayer devant nos portes.� (des propos qu�on dirait faits aujourd�hui). Dans cet ouvrage, dirons-nous pr�monitoire, Ferhat Abbas �crit aussi : �Or voici qu�appara�t aux portes d�Alger le terrorisme politique, qui n�h�site pas � tuer, � frapper des innocents (�). La tuerie de Larba� est grave. Nous sommes gagn�s par le d�mon individualiste et la course vers le pouvoir qui veut s�imposer par la terreur (�). Nous sommes tous concern�s par ce drame. Il ne rel�ve pas uniquement du gendarme, mais de la vigilance et de la coh�sion du peuple lui-m�me. En particulier, les anciens moudjahidine doivent r�agir. Par leurs sacrifices, ils nous ont restitu� le pays de nos anc�tres. Une fois de plus, leur devoir est de sauvegarder son unit� nationale.� N� le 24 ao�t 1899 � Chahna, commune de Taher (wilaya de Jijel), Ferhat Abbas est le pr�sident du Gouvernement provisoire de la R�publique alg�rienne (GPRA) et pr�sident de la premi�re assembl�e nationale constituante de l�Alg�rie ind�pendante. �En 1963, il d�missionne de la pr�sidence de l�assembl�e nationale, refusant de soutenir l�atteinte � la d�mocratie �, souligne Le�la Benammar Benmansour. Cela lui co�ta d��tre priv� de sa libert� durant pr�s de vingt ann�es, avant d��tre lib�r� et d�cor� de la m�daille du r�sistant par Chadli Bendjedid. D�c�d� le 24 d�cembre 1985 � son domicile � Kouba, il est enterr� au Carr� des martyrs du cimeti�re El-Alia � Alger. �C�est en Alg�rie que je me sens vivre et c�est dans mon pays que je souhaite mourir�, dira-t-il dans Demain se l�vera le jour, un livre disponible depuis lundi sur les �tals des librairies. Ferhat Abbas est l�auteur des ouvrages le Jeune Alg�rien (1931, r��dition en 1981), La nuit coloniale (1962), Autopsie d�une guerre (1980) et L�ind�pendance confisqu�e (1984). Le�la Benammar Benmansour, de son c�t�, est l�auteur de Ferhat Abbas, l�injustice (Alger- Livres Editions 2010). A l�occasion du 25e anniversaire de la disparition de Ferhat Abbas, ses proches s�att�lent � organiser une table-ronde, pr�vue en d�cembre 2010, et qui sera consacr�e � la vie, au combat et au parcours de cette grande personnalit� de l�histoire moderne de l�Alg�rie.
K. B.
Demain se l�vera le jour de Ferhat Abbas (ouvrage in�dit, publi� � titre posthume). Editeur : Alger- Livres Editions. Novembre 2010. 171 pages.
Extraits de Demain se l�vera le jour
- �J�ai v�cu un demi-si�cle sous le r�gime colonial. J�en ai subi les contrecoups autant sinon plus que mes autres compatriotes. Je n�appartiens pas � la chevalerie arabe, ni � la noblesse maraboutique, pas m�me � la �bourgeoisie�.
- Le racisme des Fran�ais d�Alg�rie n��tait pas identique � celui de l�Afrique du Sud. Ce que les colons n�ont jamais admis est le fait que nous revendiquions pour �chapper aux lois d�exception et nous �lever � leur niveau. Cette revendication les rendait haineux et m�chants, car ils avaient conserv� de l�arabe une peur visc�rale venue du Moyen-�ge, peur attis�e par la crainte de nous voir b�n�ficier des m�mes droits qu�eux.
- En juillet 1962, l�ind�pendance acquise, nous nous sommes comport�s comme un peuple sous-d�velopp� et primitif. Nous nous sommes disput�s les places et nous avons tourn� le dos aux valeurs et aux vertus qui nous ont conduits � la victoire. J�ai vu nos m�urs d�g�n�rer en traumatisant l�Alg�rie musulmane comme elle ne l�avait �t� durant la guerre. Notre R�publique alg�rienne a �t� affubl�e d�un appendice, celui de �d�mocratie populaire�, ce qui veut dire, en clair, qu�elle n�est ni d�mocratique ni populaire.
- Tout ce qui a motiv� notre insurrection a �t� sabot� : le respect des droits de l�homme, celui des libert�s individuelles et de la dignit� du citoyen, le retour du fellah � la terre, le respect de la propri�t� priv�e. Nous sommes install�s dans le provisoire et la m�diocrit� et nous avons cess� de travailler. Dans leur majorit�, les Alg�riens ont confondu ind�pendance et Etat-providence. Tout un chacun se mit � attendre les p�tro-dollars.
- Peut-�tre le lecteur permettra-t-il � mon �ge d�exprimer un souhait : celui de voir les g�n�rations de demain vivre de leur travail, s�entourer de bien-�tre et vivre en paix. C�est mon v�u le plus cher.
- La nuit coloniale est morte. Le Moyen-�ge et sa violence se meurent. Les guerres religieuses s�ach�vent. Demain se l�vera le jour�.
Alger, mars 1985


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