Le ministre de la P�che et des Ressources halieutiques a reconnu, jeudi, l�incapacit� de son d�partement � assurer � l�Alg�rie son quota annuel de thon rouge lors de la derni�re r�union de la Commission internationale pour la conservation des thonid�s de l�Atlantique (ICCAT), qui s�est d�roul�e � Paris. Les caisses de l�Etat ont �t� priv�es de plusieurs millions d�euros pour une sombre histoire de visa. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La quote-part annuelle de thon rouge qui revient � l�Alg�rie est pass�e de 680 tonnes en 2010 � 138 tonnes en 2011. Une chute abyssale � mettre sur le compte de l�incapacit� du minist�re de la P�che et des Ressources halieutiques � d�fendre les int�r�ts du pays lors de la r�union de la Commission internationale pour la conservation des thonid�s de l�Atlantique (ICCAT), qui s�est tenue � Paris du 17 au 27 novembre 2010. L�aveu est de Abdallah Khanafou, le premier responsable de ce d�partement. �L�ann�e derni�re, nous n�avons pas pu p�cher le quota qui nous avait �t� allou� et qui �tait de l�ordre de 680 tonnes. Cette ann�e, nous n�avons pas �t� pr�sents � la r�union de l�ICCAT, faute de visa. Nos deux repr�sentants n�ont pas eu leur visa � temps aupr�s du consulat de France. Ils (les membres de l�ICCAT) ont d�cid�, entre eux, de nous accorder 138 tonnes de thon rouge seulement pour cette ann�e. Il semblerait, selon un travail de coulisse, que n�ayant pas pu p�cher notre quota l�ann�e derni�re, ce dernier a �t� dispatch� entre les quatre pays que sont la Libye, l�Egypte, le Maroc et la Croatie. Nous avons introduit un recours aupr�s de l�ICCAT, car nous sommes membres, et nous demandons � ce que nous soyons b�n�ficiaires du quota restant �, a d�clar�, jeudi, Khanafou en marge de la pl�ni�re de l�APN consacr�e aux questions orales. Selon le ministre, ce sont des repr�sentants de l�ambassade d�Alg�rie � Paris qui ont remplac� les fonctionnaires en charge de ce dossier. Ces derniers semblent avoir fait preuve d�un laxisme hors du commun, puisque la date de la r�union de Paris a �t� arr�t�e par l�ICCAT plusieurs mois � l�avance. Ils avaient donc largement le temps d�obtenir leur visa aupr�s des services consulaires fran�ais. En fait, ce n�est pas la premi�re fois que l�Alg�rie est absente � cette r�union annuelle. En 2009, les repr�sentants de l�Alg�rie au sein de la Commission internationale pour la conservation des thonid�s de l�Atlantique n�avaient pas daign� assister � la r�union de Rio de Janeiro qui �tait consacr�e � l�attribution des quotas de la campagne 2010. Il est utile de relever que l�absence d�int�r�t pour cette ressource co�ncide avec la d�cision du gouvernement de bannir, d�s 2010, les op�rations de partenariat avec des armateurs �trangers. Jeudi, le ministre a d�ailleurs menac� de repr�sailles les propri�taires de thoniers qui ne participeront pas � la prochaine campagne de p�che. �La p�che ne peut se faire que par des Alg�riens sans autre partenaire �tranger. Nous avons, dans le cadre du programme de relance, essay� de prendre en charge, � travers des subventions, 15 thoniers qui devaient en principe participer � cette campagne. Ils ne l�ont pas fait pour l�ann�e derni�re. Nous sommes en train de voir avec eux pour cette ann�e. Mais s�ils ne participent pas � cette campagne, l�Etat va demander la restitution des subventions qui sont de 60% par rapport � celles attribu�es � l�acquisition de sardiniers qui, elles, sont de 20%.� Pourtant, il semble que l�absence des armateurs alg�riens lors de la campagne de 2010 soit plut�t due � une interdiction impos�e par le minist�re de la P�che et des Ressources halieutiques. Une mesure subie, entre autre, par l�armateur Boudemagh. Abdallah Khanafou a �voqu� le cas de ce dernier. �Ce n�est pas nous qui avons emp�ch� Boudemagh de participer. Ses embarcations ont un probl�me avec la justice. Mais pour nous, elles font partie de la flottille qui peut p�cher le thon rouge. Il sera le bienvenu d�s qu�il aura r�gl� ses probl�mes avec la justice�, a pr�cis� le ministre. Nous avons pris attache, hier, avec l�armateur Boudemagh. Son repr�sentant r�fute en bloc les d�clarations du ministre. �Les d�cisions de justice ne concernent en aucun cas les embarcations. Il n�y a aucun jugement qui interdit � nos deux navires de prendre la mer et de participer � une campagne de p�che. Notre absence est due exclusivement � l�interdiction impos�e par les services du minist�re de la P�che�, a assur� notre interlocuteur.