C�est la goutte qui a fait d�border le vase, vendredi dernier au stade Abed-Hamdani d�El-Khroub. Deux de nos confr�res ont manqu� d��tre lynch�s par un groupe de supporters dans un �tat second, � la suite du but inscrit par les Diables rouges. Ils se sont pratiquement attaqu�s � l�ensemble des personnes pr�sentes dans la tribune en qui ils voyaient les seuls responsables des d�boires de l�AS Khroub. Il aura fallu l�intervention, tardive, des �l�ments du service d�ordre mais �galement de l�agent de s�curit� affect� au stade Abed-Hamdani pour arriver � contenir l�assaut desdits supporters sans pour autant ramener le calme et surtout donner des gages de s�curit� aux journalistes qui continuaient � essuyer des insultes et menaces physiques de la part d��nergum�nes d�figur�s par la haine. Que s�est-il pass� en fait pour que toutes les ranc�urs qui ont �t� ext�rioris�es vendredi dernier aient engendr� une telle violence ? Au d�part, et cela dure depuis trois ann�es, c'est-�-dire depuis que la cabine de presse a �t� adoss�e au dernier rang de la tribune, des supporters se r�solvant tr�s peu � s�asseoir sur les dalles faisant office de si�ge, se mettaient dans le champ de vision des journalistes, les g�nant consid�rablement dans l�accomplissement de leur travail. Jusque-l�, les confr�res ont pris sur eux et ont �vit� d�en faire cas, jugeant plus commode de travailler dans des postures � la limite de la contorsion que de titiller les humeurs de supporters en g�n�ral, allum�s bien avant la rencontre. Et comme pour l�actuelle saison rien ne semble aller au sein de l�ASK qui aligne les mauvais r�sultats avec une r�gularit� de m�tronome, il n�en fallait pas beaucoup pour que cette violence, jusque-l� enfouie, s�exacerbe. L�opportunit� s�est offerte vendredi dernier, une opportunit�, serait-il honn�te de le souligner, fournie comme une offrande par un de nos confr�res qui a quelque peu roul� des m�caniques face � un fan surexcit�. Le face-�-face a vite tourn� en faveur du supporter, d�autant plus qu�il allait, comme cela �tait pr�visible, recevoir du renfort, naturel sommes-nous tent�s de dire, de ses cong�n�res. Il y a lieu de rappeler que ce d�cha�nement de violence a eu lieu paradoxalement au moment o� le club local venait de prendre l�avantage. Comme quoi, il n�y avait rien de rationnel � la situation. Du coup, un supporter s�est attaqu� au panneau de la cabine de presse qu�il a envoy� valser � l�int�rieur, un autre en fera de m�me pour un deuxi�me panneau, conduisant un confr�re, un autre cette fois-ci, � r�agir et � renvoyer le panneau d�un �superbe� coup de pied � son tour. A partir de cet instant, plus rien n��tait contr�lable, les supporters se faisant plus mena�ants, se hissaient pour p�n�trer � l�int�rieur, alors que les coups sur l�habitacle continuaient de pleuvoir dans un vacarme ahurissant, engendrant une grande angoisse chez des repr�sentants de la corporation. Ce n�est qu�� partir de ce moment-l� qu�arriveront les premiers �l�ments du service d�ordre, lesquels parviendront difficilement � contenir la horde d��nergum�nes parmi laquelle se trouvaient des personnes �g�es, des p�res de famille � l�air paisible, mais transform�s � la faveur de l�incident. Un journaliste montr� du doigt par la foule aux policiers s�est vu, ironie du sort, imputer en partie les d�g�ts caus�s aux installations et a d� quitter les lieux sur invitation d�un confr�re qui craignait qu�un nivellement du score par l��quipe d�El-Harrach ne soit le d�tonateur de ce qui pourrait facilement se terminer par un drame, et ce, dans la mesure o� plus rien ne semblait pouvoir �tre ma�tris�. Il y a quelques semaines, Alain Michel, l�entra�neur du MCA, avait eu les mots justes pour parler de l�organisation au sein du stade Abed-Hamdani. Le coach qui avait �t� victime d�un jet de bouteille avait dit, non sans grande philosophie, qu��au lieu de placer des dizaines de policiers sur le terrain pour surveiller on ne sait qui, il aurait �t� pr�f�rable de les cantonner dans les tribunes et les gradins d�o� est partie la violence�. A Abed-Hamdani, les journalistes sont dor�navant et plus que jamais expos�s aux risques les plus inqui�tants et l�installation de la cabine de presse l� o� elle se trouve actuellement est pratiquement une invitation qui est faite � des dizaines de supporters d�assouvir leur haine vis-�-vis du journaliste le consid�rant comme le responsable de tout ce qui ne tourne pas rond dans le club. La direction de l�ASK avait cru trouver une solution aux difficult�s d�exercice du m�tier de la corporation quand la cabine se trouvait sur la main courante. L�initiative de la d�localiser est sans doute louable et l�intention honn�te, mais ces responsables ont malheureusement �valu� les risques potentiels.