�Rien ou peu de choses�, affirment, sans ambages, les pr�sidents des clubs, qui estiment que l'amateurisme, dans toute sa dimension, continue de caract�riser la sc�ne footballistique nationale un peu plus de trois mois apr�s le lancement officiel du premier championnat professionnel de football des Ligues 1 et 2. Dans l'objectif d'amorcer une nouvelle �re du football national, mais surtout dans le souci d'�tre en conformit� avec les recommandations de la F�d�ration internationale de football (Fifa), la F�d�ration alg�rienne avait annonc� le lancement d'un championnat professionnel d�s cette saison. �Un chantier est ouvert dans le football national et qui sera termin� � la fin de l'ann�e, permettant � terme d'assurer le d�veloppement harmonieux du football alg�rien�, avait lanc� le pr�sident de la FAF, Mohamed Raouraoua, en annon�ant l'av�nement du professionnalisme dans le sport-roi en Alg�rie. Force est de constater qu'� quelques journ�es de la fin de la phase aller, aucun changement n'est apparu, et tout comme les ann�es pr�c�dentes, la balle ronde en Alg�rie se d�bat encore dans des probl�mes au quotidien, comme l'a affirm� � l'APS le pr�sident du CR Belouizdad, Mahfoud Kerbadj. �Il faut qu'on soit r�alistes et que l'on se demande qu'est-ce qui a chang� pour les clubs par rapport aux pr�c�dents exercices ? Rien. Et la situation est toujours la m�me. Malheureusement, nous sommes encore au stade de l'amateurisme�, ass�ne, avec beaucoup de regrets, le pr�sident du CRB qui nourrissait, � l'instar de ses pairs, l�espoir de voir un changement dans le fonctionnement et les structures du football national. En d�pit des efforts consentis par l'Etat, le professionnalisme reste au stade des balbutiements, s'accordent � dire les pr�sidents des clubs de la Ligue 1, qui restent d��us des lenteurs dans l'application totale des modalit�s contenues dans le cahier des charges, exig� par la FAF. Le club professionnel doit remplir des engagements portant notamment sur l'encadrement des joueurs, techniciens, et dirigeants, les installations sportives et la formation, la gestion financi�re et comptable, l'aspect s�curitaire au sein des enceintes sportives, l'encadrement des supporters, ainsi que les engagements envers l'administration charg�e du sport (F�d�ration nationale, Ligue sportive). �Tous les clubs sont dans le flou concernant la mise en �uvre du professionnalisme, car il y a une grande confusion dans l'application des textes. Il faudra des d�cisions politiques courageuses de la part des pouvoirs publics, car on ne peut pas faire du neuf avec du vieux�, a ajout� Kerbadj, insistant sur �le changement des mentalit�s, y compris pour les pr�sidents des clubs�. Le pr�sident de l'USM Harrach, Mohamed La�b, abonde dans le m�me sens que le patron du Chabab, en affirmant que l'�amateurisme a encore de beaux jours devant lui�. �On est en train de revivre le m�me sc�nario que les saisons pr�c�dentes. Le v�ritable professionnalisme n'est pas encore n� en Alg�rie et reste au stade de l'application. Je pense que cette ann�e est celle de la transition afin de permettre aux clubs de mettre en place leurs structures�, a estim� le premier responsable du club banlieusard. La difficile transition La�b insiste, particuli�rement, sur l'intervention des pouvoirs publics en affirmant que �sans l'aide de l'Etat qui doit mobiliser tous les moyens � mettre � la disposition des clubs, le professionnalisme ne verra jamais le jour�. Le pr�sident de l�Entente de S�tif, Abdelhakim Serrar, affirme que les clubs ne sont professionnels que sur le papier, estimant que l�aide des pouvoirs publics est n�cessaire pour se d�faire de l�amateurisme. �La mise en �uvre de toute cette nouvelle strat�gie de gestion du football alg�rien ne pourra se faire qu�� certaines conditions, � savoir aider les clubs � surmonter les obstacles et leur octroyer les moyens pour faire face � cette mutation en se donnant une p�riode transitoire afin de mat�rialiser le professionnalisme sur le terrain �, a-t-il propos�. M�me constat pour Abdelkrim Medouar, le patron de l'ASO Chlef, un des plus anciens pr�sidents en exercice, qui souligne que la professionnalisation du football en Alg�rie �a besoin plus de temps pour se mat�rialiser�. �Jusqu'� pr�sent, rien n�a chang�, mais le projet du professionnalisme est en cours de r�alisation. Ce n�est pas du jour au lendemain qu�on deviendra professionnels au sens propre du terme. Les gens doivent comprendre que ce nouveau mode de gestion doit bien m�rir avant sa concr�tisation�, a-t-il estim�. Le pr�sident de l'actuel leader de la Ligue 1 rappellera qu'il s�est r�uni avec ses pairs le 24 novembre dernier pour d�battre de la situation g�n�rale de leurs clubs respectifs et de l��tat d�avancement du professionnalisme initi� par l�instance f�d�rale. Au cours de ce rendez-vous, les pr�sidents des clubs ont interpell� le patron de la FAF pour lui faire part de propositions relatives � certains aspects li�s � ce nouveau mode de gestion, notamment les dettes cumul�es par les anciens clubs amateurs, les centres de formation, le march� des transferts d�hiver (mercato), ainsi que la n�cessit� de la promulgation du statut du joueur. �A la veille du lancement du professionnalisme, les pouvoirs publics nous ont promis monts et merveilles, mais rien n�a �t� concr�tis� � ce jour, on attend que leurs promesses se mat�rialisent pour le bien du football alg�rien �, a-t-il d�clar�. L'ensemble des acteurs du football national estiment que les m�mes maux reviennent, telle une litanie, les joueurs ainsi que les entra�neurs se plaignent toujours de ne pas avoir per�u leur d�, les techniciens se font �d�barqu�s� au moindre couac, et les dirigeants, ankylos�s par leurs vieilles habitudes et leurs vieux r�flexes, persistent dans l'attente de la manne publique. �Le train est sur les rails. Mais le chemin est parsem� d�emb�ches et l�apprentissage sera long avant que les clubs ne parviennent � mettre fin � l�amateurisme �, souligne-t-on, unanimement. La nouvelle r�union pr�vue demain jeudi entre le pr�sident de la FAF et les responsables des clubs pourrait, peut-�tre, apporter des �l�ments de r�ponses � toutes ces interrogations.