Du notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Les dictateurs en g�n�ral et les dictateurs arabes en particulier laissent, toujours, derri�re eux un champ de ruines. C�est le cas de l��gypte de Moubarak. Bruxelles planche, aujourd�hui, sur ce cas. Les Europ�ens, divis�s, comme du temps de l�exp�dition punitive contre l�Irak, auront du mal � trouver un consensus pour l�apr�s-Moubarak. L�apr�s des Moubarak. La chute du Ra�s signifie, automatiquement, la fin du tawrith. Le pouvoir par h�r�dit�. Moubarak br�lera-t-il le Caire comme Neron Rome ? Bruxelles est inquiet. La dynastie de Mohamed Hosni, Djamel et les autres est bel et bien finie. Isra�l, le mouvement sioniste mondial et les moukhabarate ont simplement obtenu des �tats- Unis quelques jours, quelques heures suppl�mentaires pour n�gocier avec les successeurs le devenir du trait� de �paix�. Moubarak, on le sait, a assis, consolid� puis accapar� le pouvoir, tout le pouvoir, presque l��ternit� du pouvoir sur un �l�ment basique, cardinal, simple comme bonjour. La protection religieuse de Camp David et les int�r�ts d�Isra�l en �gypte, dans le monde arabe, Proche et Moyen- Prient. Peu regardants parce qu�il s�agit d�Arabes, rien que des Arabes, les Occidentaux (�tats- Unis et Union europ�enne) ont toujours tourn� la t�te ailleurs quand les Moubarak trichaient, falsifiaient, volaient, dilapidaient, torturaient, enlevaient, mentaient, montaient des op�rations coup-de-poing, cachaient la mis�re, humiliaient les �gyptiens, d�shonoraient l��gypte et ses environs. Pour autant, il faut l�acter et l�appr�cier, la doctrine Obama est en rupture nette, cinglante et en opposition avec celles des Bush (p�re et fils) et de Clinton (Bill). L�actuel locataire de la Maison Blanche est, certes, un farouche d�fenseur de l�int�r�t d�Isra�l mais il veut que ce soit des pays arabes, � la t�te desquels l��gypte, bien gouvern�s, cr�dibles, sortables qui le portent, qui le soutiennent ! C�est le sens du premier discours d�Obama adress� au monde arabe apr�s son investiture. Le discours du Caire. C��tait, il faut le relire et le situer, aujourd�hui, dans le contexte pour en saisir l�importance, la port�e strat�gique. Moubarak est fini. Kh�lass. Que reste-t-il comme option ? Pas �norm�ment. Il y a El Baradei. Cette hypoth�se longtemps accept�e par Obama semble d�cliner. L�ex-chef des nucl�aristes de l�Agence internationale est un civil et est trop proche des Fr�res musulmans. Il pourra, un jour, r�ver � des envol�es autonomistes. N�fastes pour Isra�l. L�actuel vice-pr�sident ? Oui, Souleymane, puissant boss du renseignement sous le r�gne Moubarak, est un ami d�Isra�l, un garant cr�dible de Camp David. Mais, justement, Washington craint que pour s��tre trop t�t d�voil�, Souleymane n�offense la rue, ne provoque ses sentiments anti-isra�liens. Le chef de l��tat-major ? Anane est un mod�r�, mais, semble-t-il, pas un amoureux du trait� de paix avec Tel-Aviv et partisan d�un d�gel avec T�h�ran. L��gypte de l�apr�s-Moubarak est une �quation � plusieurs inconnues. Seules deux certitudes. Les Fr�res musulmans et les coptes sont les deux seules forces organis�es dans le pays. Les dictateurs en g�n�ral et les dictateurs arabes en particulier laissent derri�re eux un champ de ruines. C�est le cas de l��gypte avec Moubarak. Le Sommet europ�en d�aujourd�hui s�ouvrira sur un requiem pour Moubarak, puis les chefs d�Etat et de gouvernement des 27 entendront les clameurs de la place Tahrir, les instructions de Washington, les menaces d�Isra�l et la col�re des �gyptiens. Moubarak pr�sente, certes, des similitudes avec Neron mais ira-t-il jusqu�� br�ler le Caire, comme Neron l�a fait pour Rome ?