De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Le pr�sident de la Commission europ�enne, Jos� Manuel Barroso, ouvrira le conclave par la lecture de l�acte de d�c�s de l�Union pour la M�diterran�e. �Aujourd'hui, dira-t-il, l�UPM est morte�. Puis les 27 ent�rineront le plan am�ricain concernant la Libye. Hier, s�est ouvert � Bruxelles un sommet exceptionnel des chefs d�Etat et de gouvernement de l�Union europ�enne. Les 27 membres du club Europe ne le cachent pas. La rencontre traitera de la Libye et de la M�diterran�e. Ou vice-versa. Le Vieux Continent n�arrive pas � adopter une position commune, voire m�me coh�rente par rapport � ce qui se passe en Libye. Comme ils n�avaient pas pu �se coordonner� concernant la Tunisie, pour l��gypte, quelques ann�es, avant, c��taient les Balkans qui divisaient les diplomaties de l�UE. La configuration de l�Europe est toujours la m�me. Trois puissances tirent profit de la construction europ�enne. L�Allemagne, le Royaume- Uni et la France. Depuis les vagues d�adh�sion venues de l�Est, Berlin ne regarde plus vers l�Europe que par curiosit�, par devoir. Plus contrainte qu'enthousiaste. Londres, Perfide Albion, a toujours consid�r� le continent comme espace commercial, march� qu�autre chose. Les Britanniques ont toujours eu, ont et auront la t�te ailleurs. Au-del� de l�Atlantique, les Etats-Unis d�Am�rique. Quant � la France de Sarkozy, elle ne sait plus vraiment o� donner de la t�te. L�Union pour la M�diterran�e qui aurait pu, qui aurait d� �tre le pendant de Paris de ce qu�est l�ex-Est pour l�Allemagne ou le r�ve am�ricain pour le Royaume-Uni, est, c�est le cas de l��crire, tomb�e � l�eau. Lamentablement. Tristement. Pr�matur�ment. Because : le locataire de l�Elys�e a con�u l�UPM non comme un ensemble r�gional, de bon voisinage et de relations amicales et loyales, mais comme un complot pour exclure la Turquie de l�adh�sion � l�Union europ�enne, introduire Isra�l aupr�s des Sudistes arabes, et mettre l�Alg�rie en demeure d�abandonner le peuple sahraoui pour un soi-disant meilleur ensemble en mer d�Ulysse. Pour verrouiller le tout, c�est Hosni Moubarak et lui seul que Sarkozy a d�sign� pour repr�senter la fa�ade sud-m�diterran�enne � l�UPM. Il aura fallu guerroyer dur aux Allemands et aux Espagnols pour imposer Barcelone comme si�ge de l�UPM au lieu de Tanger ou Tunis, choix de pr�dilection, alors, de la diplomatie fran�aise. R�sultat des courses : la rive sud de la M�diterran�e a compl�tement chang� � tout indique que la transfiguration continuera �, les alli�s �s�rs�, Ben Ali et Moubarak, d�boulonn�s, Guedhafi r�siste et, sans doute, abdiquera mais au nom de la Pax-Americana. Alors que tout se d�roule aux portes de l�Europe, � proximit� de l�UE, � quelques miles de Bruxelles. Les 27 ouvriront leur conclave d�aujourd�hui par une lecture d�un acte de d�c�s, celui de l�Union pour la M�diterran�e. Ensuite, ils passeront en revue les sc�narii � tous am�ricains - du plan de d�boulonnage des Guedhafi, p�re et fils. Puis ils feront semblant d�avoir �t� partie prenante de la d�cision.