Durant la journ�e d�hier, la peur a �t� appel�e � la rescousse pour faire barrage � la marr�e humaine qui pourrait converger vers Alger. Ce samedi n��tait pas une journ�e comme les autres. Le pouvoir a d� d�ployer autour d�Alger un v�ritable arsenal de guerre pour emp�cher les manifestants de rejoindre la capitale. Les autorit�s ont interdit aux travailleurs et aux fonctionnaires de rejoindre leurs postes de travail dans la capitale et aux �tudiants de suivre leur cours ou d�effectuer leurs examens � l�universit� d�Alger. Du jamais vu. Un climat de peur �tait palpable, hier, � l�est de la capitale. Il suffisait de circuler le long de la RN5, entre Alger et Boumerd�s (45 km) pour s�en apercevoir. Habituellement tr�s dense, la circulation automobile �tait �trangement r�duite. Les seuls bus qui circulaient dans le sens est-ouest �taient presque vides. Au niveau des barrages de police ou de gendarmerie, une seule voie a �t� r�serv�e pour le passage des v�hicules. Au niveau de la RN 12, reliant Boumerd�s et Tizi-Ouzou, la chauss�e a �t� obstru�e par des v�hicules de la Protection civile, faisant croire � un accident de la circulation. A Souk El Had, les automobilistes �taient carr�ment pri�s de faire demi-tour. A la gare routi�re de Boumerd�s, il n�y avait pas de bus � destination d�Alger. Par contre, on pouvait voyager vers Tizi-Ouzou, Lakhdaria et Bouira. Le lourd portail de la gare ferroviaire de l�ex-Rocher noir interdisait au public l�acc�s aux guichets. Seuls des policiers �taient visibles dans le hall de cette gare. On ne pouvait m�me pas obtenir un renseignement ; les agents de la SNTF �taient invisibles. M�me dans les moments les plus p�nibles qu�a v�cus la wilaya de Boumerd�s, limitrophe de celle d�Alger, notamment le terrible tremblement de terre de 2003, les r�seaux de transport ferroviaire et routier n�ont jamais �t� interrompus. C�est en cas de danger imm�diat, en temps de guerre par exemple, que le transport est suspendu. C�est � croire que le pouvoir craint fort les r�pliques de la marche programm�e par la CNCD. Dans les villes situ�es � l�est d�Alger, il r�gnait en effet un �trange climat d�l�t�re, voire malsain.