Hier, tr�s t�t dans la matin�e, la place d�Armes �tait d�j� �assi�g�e�, tant la pr�sence polici�re y �tait partout en tr�s grand nombre. C�est aux environs de 10h45 que des groupuscules dispers�s � suivant une tactique des organisateurs afin de ne pas �tre tous appr�hend�s en m�me temps �, arrivaient au niveau de la place du 1er -Novembre, sous l��il vigilant des policiers en tenue et en civil. Un autre groupe, plus nombreux cette fois-ci, form� de membres de la CNCD Oran qui brandissaient des banderoles �Rendez-nous notre pays�, �Barakat el hogra�, �Barakat errachoua�� et criaient tous en ch�ur �Jaza�r horra d�mocratia�. Les policiers ont assez vite encercl� les manifestants et tent� de leur arracher banderoles et autres affiches. Il aura fallu du renfort pour arriver � extraire quelques affiches. Les manifestants, eux, tout en criant que leur acte �tait pacifique, s�agrippaient � leurs slogans qu�ils ont confectionn�s en pancartes et banderoles, les faisant passer parfois � d�autres afin qu�ils ne soient pas saisis et ceux-l� en ont fait de m�me lorsqu�ils voyaient les policiers leur courir apr�s pour les leur arracher des mains. Le nombre de manifestants pacifiques grandissant, les services de s�curit� apr�s avoir tent� de dissuader les nombreuses personnes qui occupaient la place d�Armes, ont fini par �c�der� en laissant les manifestants s�exprimer mais tout en les entourant d�un cordon s�curitaire, ce qui leur a permis de crier leur ras-le-bol face � une telle r�pression et d�exiger une vraie d�mocratie, une justice pour tous et le droit � la parole... Parmi les manifestants pacifiques, des jeunes artistes ayant choisi de s�exprimer par le mime et d�autres par des peintures sur le visage, d�autres encore en tenues de spectacle donnaient autant de symbolique � ce rassemblement qui, au final, regroupait toutes les cat�gories de la classe sociale. Dans la m�l�e, un jeune ch�meur s�est joint au rassemblement et a lanc� un cri �J�ai 30 ans et je suis au ch�mage ! Barakat el hogra. Donnez-nous du travail�. A peine a-t-il fini ces mots que deux policiers l�agripp�rent et l�arr�t�rent sans aucun motif � part celui de s��tre exprim�. S�en suivit une autre arrestation des plus muscl�es, lorsqu�une dizaine de policiers se sont acharn�s contre un jeune membre de la CNCD, qui manifestait pacifiquement. L� a commenc� la deuxi�me phase avec un d�ploiement des services de s�curit� qui ont proc�d� � des arrestations presque au hasard, tabassant tous ceux qui refusaient de quitter les lieux et qui ont choisi de s�asseoir par terre. Tout en se faisant taper dessus, les personnes rassembl�es criaient en ch�ur : �Nous sommes dans un pays libre. Au lieu de nous prot�ger, vous nous frappez�. La situation a d�g�n�r� lorsque des policiers se sont mis � frapper dans le tas, n��pargnant personne, m�me pas les journalistes, et ce, malgr� l�exhibition de la carte professionnelle. Celle-ci n�avait aucune valeur � leurs yeux puisqu�il leur a �t� signifi� : �Et alors, journaliste, ferme-la et d�gage�� avant de recevoir plusieurs coups. Un autre journaliste d� El Khabara �t� arr�t� juste � c�t� de ses confr�res et rou� de coups par plusieurs policiers qui l�ont par la suite embarqu�. Au milieu de ce chaos qui aurait �t� �vit� n��tait le recours � la r�pression, plusieurs personnes ont �t� arr�t�es dont deux mineurs. Environ une quarantaine d�arrestations ont eu lieu et ont �t� trait�es dans quatre commissariats. Toutefois, fait marquant et des plus graves, quelques personnes arr�t�es ont tout simplement �t� enferm�es dans l�enceinte m�me de la mairie d�Oran, transform�e pour la circonstance en commissariat. Ce n�est qu�apr�s contestation de leurs proches exigeant que s�il y a arrestation, qu�elle s�effectue au niveau d�un vrai commissariat, que les quatre personnes arr�t�es ont �t� transf�r�es apr�s plus d�une demi-heure au niveau d�un commissariat. Une heure apr�s, l�un d�eux, un mineur, a �t� rel�ch� apr�s que son p�re se soit pr�sent�. Les membres de la CNCD Oran se sont r�partis en groupes et observ� des sit-in devant les diff�rents commissariats, revendiquant la lib�ration de leurs camarades. En d�but d�apr�s-midi, la majorit� des personnes arr�t�es a �t� rel�ch�e apr�s avoir remis leurs coordonn�es. Pour les membres de la CNCD Oran, ce rassemblement n�est qu�un d�but et cette r�pression ne pourra plus jamais dissuader ceux qui veulent s�exprimer et user de ce droit.