C�est en effectuant r�cemment des travaux de construction d�une salle de sports, dans l�enceinte de l�Ecole de gendarmerie de Miliana, qu�un charnier a �t� mis � jour. D�s la d�couverte des ossements, les travaux ont �t� arr�t�s jusqu'� ce que des �quipes sp�cialis�es dans les fouilles interviennent, aid�es en cela par des ouvriers communaux et des enfants de chouhada. Cependant, le probl�me de la datation des ossements s�est pos� et des parties de squelettes ont �t� envoy�es � l�Institut national de la gendarmerie, l�INCC-GN, a-t-on appris de source locale. Ces ossements, m�me si les examens pratiqu�s au laboratoire de criminologie n�ont pas permis une datation pr�cise, datent de plus de 50 ans, ce qui ne fait aucun doute qu�il s�agit bien de cadavres ensevelis dans un champ, non loin des locaux o� les paras de Bigeard, dans les ann�es 57/58, se sont adonn�s aux tortures les plus atroces dans la caserne du 9e BTA (bataillon des tirailleurs alg�riens). Par ailleurs, on note que ce n�est pas la premi�re d�couverte de charnier � cet endroit, puisqu�en 1985 des squelettes de 18 personnes, qui ont �t� r�enterr�es dans le carr� des Martyrs, ont �t� d�couverts. On suppose qu�ils ont �t� ex�cut�s par leurs tortionnaires. Les fouilles ont permis d�exhumer 40 squelettes. Chacun deux a �t� mis dans une urne, entrepos�e dans les locaux de la repr�sentation des anciens moudjahidine de Miliana, sous la responsabilit� de Abdallah Adjadj, le responsable local de l�ONM. Les urnes ont �t� couvertes de l�embl�me national avant d��tre enterr�es mercredi, en pr�sence des autorit�s civiles et militaires, du secr�taire g�n�ral de l�Organisation nationale des anciens moudjahidine, Sa�d Abadou, au cimeti�re des Martyrs de Sidi Braham, � l�est de Miliana. Une c�r�monie de recueillement a �t� organis�e � laquelle ont pris part outre les cadres de l�ALN de la Wilaya IV qui, selon Sa�d Abadou qui a proc�d� � une oraison, a �t� �la wilaya qui a consenti le plus de sacrifices pour la R�volution�. Il dira : �Il (le pouvoir colonial) n�a pas commis ce seul crime� Il y a aussi le crime � grande �chelle, � l�arme atomique, o� des Alg�riens ont �t� expos�s comme cobayes, crime perp�tr� dans le sud alg�rien.� Rappellons ici que le premier tir dans l�atmosph�re, connu sous le nom de code Gerboise Bleue, a eu lieu � 12 km � l�est de Reggane, � 150 km d�Adrar, le 13 f�vrier 1960. Des centaines de personnes ont disparu dans le feu de l�explosion de la bombe estim�e 3 fois plus puissante que celle d�Hiroshima. Le pouvoir fran�ais de l��poque �tait pass� outre le moratoire des grandes puissances. Sa�d Abadou interpelle les �lus nationaux pour ratifier la loi qui criminalise la France pour les crimes de guerre et crimes contre l�humanit� dont elle a �t� coupable. �La France doit assumer ses crimes et �tre jug�e par la communaut� internationale, ces crimes ne doivent pas rester impunis.� Et d�ajouter : �Ce ne sont pas des sentiments de haine ou de volont� de revanche qui nous animent mais il est de notre devoir de les r�v�ler pour qu�aucune puissance ne puisse s�arroger le droit de commettre ce genre de crimes � l�avenir, impun�ment.� Sa�d Abadou parle aussi de libert�. �Il n�y a pas de peuple qui m�rite ou ne m�rite pas de vivre librement� Tous les peuples ont le droit � la libert�, � la justice�, dit-il.