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A LIRE : ARMES DE CORRUPTION MASSIVE : SECRETS ET COMBINES DES MARCHANDS DE CANONS(*) Politique et business entre la France et la Libye font mauvais m�nage
Dans l�enqu�te tr�s fouill�e qu�il publie sur les contrats d�armement internationaux, le journaliste Jean Guisnel, de l�hebdomadaire fran�ais Le Point, consacre un chapitre �difiant � la tumultueuse relation d�affaires entre la Libye et la France. Une parmi de nombreuses autres, o� politique et business font mauvais m�nage. Depuis la premi�re vente de 82 Mirage, sign�e d�s l�acc�s au pouvoir du colonel Kadhafi en 1969, les �pisodes furent nombreux. L�actualit� en porte les traces : les deux Mirage F1 libyens qui ont atterri � Malte le 21 f�vrier dernier, leurs pilotes ayant refus� de tirer sur les manifestants oppos�s au r�gime, sont les survivants d�un march� conclu dans les ann�es 1970. C�est en 2006 que les affaires ont repris, apr�s une vingtaine d�ann�es de tensions. Nous sommes le 21 octobre 2006, raconte l�auteur, et Mich�le Alliot-Marie, alors ministre de la D�fense, rend visite au colonel Kadhafi. Le chef de l�Etat libyen accueille son h�te fran�aise en demandant des nouvelles de son compagnon, Patrick Ollier, d�put�, pr�sident du groupe d�amiti� France-Libye, un ami (actuellement, il est ministre des Relations avec le Parlement). La ministre, alors, esp�re capitaliser une s�rie de contacts et de discrets rapprochements qui ont eu lieu depuis plusieurs ann�es. Car si l�embargo sur le commerce des armes, d�cid� en 1992 par l�ONU � l�encontre du pays, n�a �t� lev� qu�� l�automne 2004, c�est d�s le d�but des ann�es 2000 que �les marchands d�armes fran�ais commencent � reprendre le chemin de Tripoli�, �crit Jean Guisnel. Pour une raison simple : �Les contrats d�armement prennent tellement de temps que les entreprises s�estiment fond�es � entamer les prospections.� D�s 2001, le gouvernement fran�ais a ainsi autoris� la reprise des contacts commerciaux pour Thal�s, Eurocopter ou Dassault. Sept interm�diaires pour toucher des commissions La France n�est pas seule : en 2003, les Am�ricains, avec les Britanniques, entament une d�marche de normalisation avec l�ex-Etat voyou, tout en lui faisant renoncer � son arme nucl�aire. Les Russes, fournisseurs traditionnels, mais aussi les Italiens, sont aussi dans la course. Dans celle-ci, �les industriels fran�ais n�obtiendront jamais que des lots de consolation�, pr�cise l�auteur. Malgr� cela, la bagarre est rude, entre entreprises fran�aises m�me. En t�moigne le contrat de r�novation des vieux Mirage F1. Dans cette unique affaire, l�auteur a identifi� sept interm�diaires diff�rents qui pr�tendaient tous toucher des commissions. En 2007, juste apr�s la lib�ration des infirmi�res bulgares pour laquelle le pr�sident Sarkozy a envoy� sa femme � Tripoli, le fils Kadhafi, Seif Al-Islam, s�est f�licit� dans le quotidien fran�ais Le Monde d�un accord de 100 millions d�euros sur la fourniture de missiles. L� encore, les discussions ont commenc� des ann�es plus t�t. Depuis, la France esp�rait vendre pour pr�s de 2 milliards d�euros d�armement � Tripoli, dont des Rafale. En vain. Car, explique encore l�auteur, �le cadre international des comp�titions en mati�re de vente d�armes est d�fini aux Etats-Unis et nulle part ailleurs�. (*) Armes de corruption massive : secrets et combines des marchands de canons par Jean Guisnel, Editions La D�couverte, Paris, 2011