L'Otan se pr�pare � prendre le commandement de toutes les op�rations militaires en Libye au moment o�, en parall�le, les efforts pour trouver une solution diplomatique au conflit s'intensifient en vue d'une r�union cruciale mardi � Londres. Peu avant une r�union des ambassadeurs des 28 pays membres de l'Alliance, pr�vue en fin d'apr�s-midi, des diplomates ont indiqu� que l'Otan souhaitait strictement limiter les frappes � la protection des civils et des zones habit�es. Le plan qui doit �tre soumis aux ambassadeurs ne pr�voit pas d'intervention en vue de soutenir les insurg�s qui combattent les forces du colonel Mouammar Kadhafi. �L'Otan restera toujours impartial. L'Otan ne choisit pas de camp. Le but est d'arr�ter tout danger �ventuel pour la population, en accord avec la r�solution (1973) de l'ONU� autorisant l'usage de la force pour imposer un cessez-le-feu imm�diat en Libye, a dit un diplomate s'exprimant sous couvert de l'anonymat. L'Alliance atlantique a d�j� pris en charge l'embargo sur les armes en M�diterran�e et la zone d'exclusion a�rienne au-dessus de la Libye. Les divergences demeurent grandes au sein de l'Alliance o� toute d�cision requiert un consensus de ses membres, m�me si Washington part du principe qu'un accord sera trouv�. La Turquie, seul pays musulman du bloc, s'est jusqu'� pr�sent oppos�e aux frappes. L'Allemagne, qui s'est abstenue � l'ONU sur la r�solution 1973, est oppos�e au principe de l'intervention militaire. La France, fer de lance de l'intervention aux c�t�s des �tats-Unis et de la Grande-Bretagne, souhaite que les bombardements demeurent sous la responsabilit� des Etats de la coalition internationale pour ne pas s'ali�ner l'opinion arabe et afin de garder une marge de man�uvre op�rationnelle. Les Etats-Unis, qui commandent actuellement l'op�ration, sont, eux, press�s de passer le relais � l'Alliance atlantique. L'intervention en Libye est impopulaire dans le pays. Signe de cette volont� am�ricaine de se mettre en retrait : l'Otan a nomm� un g�n�ral canadien, Charles Bouchard, commandant des op�rations de l'alliance en Libye. La �machinerie� de l'Otan jouera un r�le essentiellement �technique�, affirme la diplomatie fran�aise, soucieuse de minimiser son r�le. Ce n'est pas l'avis des responsables de l'Alliance. �C'est le Conseil de l'Atlantique Nord (ambassadeurs des pays de l'Otan) qui aura le contr�le politique de l'op�ration� militaire, affirme l'un d'eux. Paris a obtenu la cr�ation d'un �groupe de contact� regroupant les douze pays participant � l'intervention, y compris les Etats arabes, qui se r�unira � Londres demain pour la premi�re fois et doit � ses yeux assumer �le pilotage politique�. Les ministres des Affaires �trang�res de plus de 35 pays ont d�j� confirm� leur participation � cette r�union. Le pr�sident Sarkozy a soulign� vendredi que la solution ne pouvait pas �tre seulement militaire mais �politique et diplomatique�. Il a annonc� une initiative franco-britannique en ce sens. �Maintenant que l'ensemble de l'Europe et les Nations unies ont dit que le colonel (Kadhafi) n'est plus un interlocuteur acceptable, nous ne pouvons pas envisager une solution dans laquelle il resterait au pouvoir�, a expliqu� de son c�t� le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini. Rome et peut-�tre Berlin, selon M. Frattini, voudraient pr�senter demain un plan pr�voyant un cessez- le-feu garanti par l'ONU, des consultations larges avec les nombreuses tribus libyennes et �un couloir humanitaire permanent sur lequel nous travaillons d�j� avec le gouvernement turc�. �Il faudra inclure les groupes tribaux, au moins les plus significatifs. Tout le monde travaillera ensuite ensemble � l'�laboration d'une Constitution pour la Libye�, a-t-il dit. Cette d�marche pourrait �tre facilit�e par les progr�s des insurg�s libyens qui ont repris plusieurs villes strat�giques.