Pays voisin de la Libye, un pays qui s�englue chaque jour davantage dans les rets de la guerre civile, l�Alg�rie ne cache pas ses inqui�tudes face � l�intrusion manifeste de l�AQMI dans le conflit ainsi que la grande circulation des armes. Ces inqui�tudes, �voqu�es par le ministre alg�rien d�l�gu� charg� des Affaires maghr�bines et africaines, Abdelkader Messahel, comme de probables dommages collat�raux que l�enlisement de la situation en Libye pourrait g�n�rer dans la sous-r�gion du Sahel, sont partag�es par le ministre britannique des affaires �trang�res, Alistair Burt. La pr�occupation est aussi anglaise, d�autant que le constat est �galement fait par les membres du Conseil de s�curit� de l�ONU. Abdelkader Messahel a, animant avant-hier une conf�rence conjointe avec le ministre britannique des Affaires �trang�res, tenu � le faire remarquer. �La situation actuelle en Libye peut induire des dommages collat�raux dans la r�gion. Nous avons constat�, et nos partenaires en sont inform�s, qu�il y a beaucoup d�armes qui circulent en Libye. Tout le monde a remarqu� �galement qu�il y a actuellement des mouvements d�AQMI dans la r�gion�, a dit Messahel, avertissant que �si les choses perdurent, elles pourraient aggraver la situation dans le Sahel, surtout que cette r�gion est d�j� caract�ris�e par une activit� terroriste. Les armes qui pourraient �tre r�cup�r�es risquent d�avoir des cons�quences graves. Le constat a �t� fait par l�Alg�rie mais aussi par d�autres pays, y compris ceux membres du Conseil de s�curit� de l�ONU�. Cependant, si les deux ministres alg�rien et britannique, qui ont copr�sid� la 5e session de la commission bilat�rale alg�ro-britannique, partagent le risque des �dommages collat�raux� que le conflit en Libye pourrait induire dans la r�gion du Sahel, ils restent sur des avis assez �loign�s quant aux moyens de solutionner la crise libyenne. L�Alg�rie, contrairement � la Grande- Bretagne qui, elle, est engag�e dans la d�marche des alli�s occidentaux, se conforme � la position de l�Union africaine (UA). Cette derni�re maintient de pr�coniser un dialogue entre les Libyens. �L�Alg�rie et l�UA sont favorables � un dialogue inclusif inter-libyen qui laisse le choix au peuple d�exprimer librement son point de vue�, a pr�cis� Messahel. D�ailleurs, l�Alg�rie comme l�Union Africaine ont boycott� la r�cente conf�rence de Londres d�di�e � la crise libyenne. Le ministre britannique des Affaires �trang�res a dit regretter cette d�fection. Mais selon Messahel, son homologue britannique n�est pas rest� insensible aux arguments alg�riens : �J�ai donn� au ministre britannique les raisons de l�absence de l�Alg�rie � la conf�rence de Londres sur la Libye et elles ont �t� bien comprises.� Cela dit, l�Alg�rie se conforme aux d�cisions des Nations unies, la r�solution 1973 y compris. La crise Libyenne, certes diff�remment appr�ci�e par les deux pays quant � la mani�re de la r�soudre, n�affecte pour autant pas la relation bilat�rale entre Alger et Londres. Les coop�rations �conomiques et commerciales ont �t� qualifi�es d�excellentes par les deux ministres. Le volume des �changes commerciaux entre les deux pays est pass�, ces derni�res ann�es, de 1 � 2 milliards de dollars.