Photo : S. Zoheir Par Moumene Belghoul Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a réitéré mardi dernier la position de l'Algérie en faveur d'un cessez-le-feu immédiat dans la crise qui secoue la Libye. Tel que souhaité par l'Union africaine dans sa feuille de route, l'Algérie est favorable à des solutions autres que la voie des armes avec les conséquences imprévisibles qui pourraient en découler. Messahel, lors du point de presse conjointement animé avec son hôte du jour, le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Alistair Burt, a explicité qu'Alger est pour un dialogue inclusif inter-Libyens.Il faut «laisser le choix au peuple libyen pour qu'il puisse exprimer librement son point de vue», a-t-il déclaré. Il a été question également de l'absence remarquée de l'Algérie à la conférence internationale sur la crise libyenne tenue le 29 mars à Londres. «J'ai donné au ministre britannique les raisons de l'absence de l'Algérie et elles ont été bien comprises», a-t-il souligné. Alistair Burt a, de son côté, exprimé le regret de son pays pour cette absence. Les deux pays «ont une relation étroite dans le contre-terrorisme», a-t-il rappelé. D'un autre côté, Messahel a affirmé que l'Algérie s'inquiète des répercussions de la situation actuelle en Libye, notamment en ce qui concerne la présence croissante d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La circulation d'armes en Libye dans le conflit actuel pourrait avoir de fâcheuses conséquences et des «dommages collatéraux» palpables. Aqmi pourrait «s'emparer d'un armement lourd et sophistiqué de nature à mettre en péril la sécurité dans cette région et bien au-delà», a-t-il estimé. La région du sahel demeure extrêmement sensible et les éléments d'Aqmi pourraient profiter de l'instabilité en Libye pour s'alimenter en armes. Messahel a souligné la nécessité d'activer sur le terrain les propositions de la feuille de route de l'Union africaine pour aller vers une issue rapide au conflit libyen : un cessez-le-feu immédiat, des discussions inter-libyennes pour parvenir à une solution, la mise en place d'un mécanisme pour l'observation et la vérification du cessez-le-feu qui n'a pas été prévue par la résolution 1973 du Conseil de sécurité. Cette résolution onusienne votée le 17 mars autorise la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, effectuée par des interventions aériennes essentiellement occidentales. L'Otan a pris le commandement des opérations, succédant à une coalition Etats-Unis, France, Grande-Bretagne. Depuis plus d'un mois et demi, la Libye est déchirée par un conflit qui s'éternise et semble avoir le plus grand mal à trouver une issue.