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Pour en finir avec le �printemps arabe�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 04 - 2011


Par le Pr. Abdelmadjid Merdaci
[email protected]
Un �printemps arabe� a-t-il jamais exist� sinon dans des strat�gies de communication suffisamment efficaces � voire m�me vigilantes � pour rendre la question inaudible ? Le fait le moins relev� et en m�me temps le plus charg� de sens et d�enjeux est que ce �printemps� est pos� comme inform� par l�entr�e spectaculaire des masses � arabes en l�occurrence � en mouvement par ceux-l� m�mes qui, confort�s par la chute de l�ancienne Union sovi�tique, avaient abondamment et doctement d�cr�t� �la fin de l�histoire � ou � tout le moins celle de l�id�ologie.
Contre la puissance des �vidences de ce printemps � celle aussi des images � jet continu qui diluent l��v�nement, l�information dans une dramaturgie digne des s�ries de large consommation �, la jonction, quasiment sous le signe de L�nine, des acteurs stigmatis�s par l�autoritarisme et des thurif�raires de l�ultralib�ralisme doit rester �ligible � la mise en question et mieux encore � la critique citoyenne s�il s�en trouve. En somme, la question pr�judicielle pourrait �tre celle de savoir si la proximit� dans le temps de convulsions politiques, voire de leur violence, et aussi dans l�espace � le Maghreb, une partie du Machrek � suffit en soi pour instituer un processus politique transnational sans �quivalent et qui plus est � contre le culturalisme, soutient-on alors � adoss� aux valeurs d�mocratiques r�put�es occidentales dont le principe de coh�rence serait l��arabit�.
1- Une redoutable efficacit�
Il faut donner acte de sa redoutable efficacit� � cette assertion de �printemps arabe� qui en un temps record a subjugu� politiques de tous bords et observateurs s�imposant comme un code incontournable pour dire les �v�nements, les acteurs. Pour rappel, la mise en cause sur maints registres de la qu�te artistique � la production acad�mique des syst�mes autoritaires tant au Maghreb qu�au Machrek a pour elle une longue et souvent douloureuse histoire ait-elle �t� peu reconnue et entendue par ceux-l� m�mes qui se pr�valent encore, dans les anciens empires notamment, de tenir � jour les tablettes de la bonne conduite d�mocratique. Opposants politiques, syndicalistes, �crivains, militants associatifs, femmes, hommes, jeunes ou pas ont pay� ici et l� � en Alg�rie comme au Maroc, en Tunisie comme en �gypte � le dur prix des chemins des libert�s et leur qu�te ent�t�e de dignit�, de droits � la libre expression et � la libre pens�e. Leur geste pour avoir �t� ni�e, oblit�r�e, n�en constitue pas moins une r�f�rence possible pour dire simplement que ces soci�t�s, plus dans leurs diff�rences que dans leur convergence civilisationnelle la plus apparente � l�aire arabo-musulmane � n�ont pas forc�ment attendu �les r�volutions virtuelles� de l�internet pour se forger une conscience aigu� des enjeux et des contraintes politiques qui pouvaient peser sur des aggiornamentos d�mocratiques. La mise en avant d�une g�n�ration �Facebook � � dont il ne faut ni n�gliger la charge symbolique d�aptitude au changement et � la ma�trise des nouvelles technologies ni oublier qu�elle a, somme toute, le moins subi les atteintes de l�autoritarisme � affolant puis explosant les dictatures m�rite aussi l�examen qui impose la s�duisante confusion entre la m�che et les feux longtemps assoupis sous les cendres de la quotidiennet�. C�est donc un truisme qui peut para�tre inattendu que de devoir rappeler d�une part l�ambivalence sensuelle et fugace de la saison du printemps et, d�autre part, le difficile art d�identifier une opportune arabit� suffisamment ind�finie pour �tre convoqu�e hors des institutions qui lui sont formellement assign�es.
2- Une arabit� �ruptive et fusionnelle ?
Sous r�serve d�inventaire � qui demandera au moins du temps �, comment r�f�rer � une commune et inattendue �arabit� les crises politiques en cours dans diff�rents Etats du Maghreb ou du Machrek ? Existerait alors un projet pour ne pas dire �une id�ologie arabe� de nature � f�d�rer les contestations de l�autoritarisme ? Quels en seraient alors les tables de loi, les gourous, les canaux de diffusion ? Sinon comment croire � une �arabit� aussi �ruptive que fusionnelle et qui ne proc�derait ni des investissements de la ligue arabe � qui n�en peut mais � ni des h�ritages de longue date disqualifi�s du �nationalisme arabe� des ann�es soixante ? Il est d�ailleurs notable que l�ensemble des commentaires, � chaud, sp�culaient bien plus sur des hypoth�ses de �contagion� � entendue dans le sens de l��largissement d�une diffusion d�un ph�nom�ne � que sur des solutions de continuit� d�une situation de crise � l�autre, adoss�e � des principes communs. Comme en contrechamp, les premiers r�volt�s de Sidi Bouzid confiaient, avec gravit� et humilit�, aux t�l�visions venues en force, la grisaille de leur quotidiennet� faite d�humiliations, de provocations polici�res et parlaient-ils de leur Tunisie, se refusant de fait � �tre les bourgeons inattendus d�un printemps pour eux surtout sanglant et dramatique m�me si ici ou l� il a pu se trouver une blogueuse vite �rig�e en �g�rie d�une r�volution r�v�e. Et arabe en plus. En Alg�rie notamment, l�ordre colonial a d�ment enseign� ce qu��taient les Arabes au nom d�une alt�rit� chr�tienne largement embu�e de racisme et comment ne pas, au moins, suspecter l�appellation d�sormais contr�l�e de �printemps arabe� qui porte d�abord le regard � subjugu� ? � de l�autre sur un r�el politico-institutionnel, social et civilisationnel, suffisamment complexe d�une soci�t� � l�autre pour ne pouvoir que souffrir d�une ethnicisation commode et trompeuse. Au demeurant ni en Tunisie, ni en �gypte, ni dans les autres Etats du Maghreb ou du Machrek � en Alg�rie notamment � les remises en cause de l�ordre politique ne se sont pas faites au nom de l�arabit� m�me si elles se sont bien exprim�es dans la langue du Coran. La langue et la culture arabes, les fondements amazighs en partage rapprochent-ils n�cessairement de la m�me mani�re Libyens et Alg�riens, Tunisiens et Marocains ? Comment donc faire l�impasse sur leurs histoires r�centes et comment peut-on tenir que la formation des Etats autoritaires ait pu suivre les m�mes cheminements ? Les autocrates seraient-ils ainsi interchangeables ici et l� ? Pour ne citer qu�un exemple, l�arabit� commune � Hassen II et � Boumediene ne les inscrivait pas � et c�est une litote � dans les m�mes camps et l�absolutisme du premier notoirement adoss� au parapluie am�ricain n��tait pas superposable � l�autoritarisme du second inform� par la liturgie populiste. Poser ces questions conduit � la l�gitime interpellation de l��nonc� �printemps arabe� dont le trop soudain bonheur autorise, entre autres choses, de focaliser d�abord et surtout sur des r�gimes politiques r�put�s d�sormais infr�quentables pour des puissances tut�laires empress�es � recouvrir la permanence de leurs influences et de leurs int�r�ts du manteau virginal de l��thique et des valeurs d�mocratiques.
3- Une vaste manipulation ?
En v�rit� et � bien y regarder, le �printemps arabe� � dira-t-on peut-�tre plus tard � l��gal du pr�c�dent de Timisoara � peut relever de la vaste manipulation des opinions et le constat est qu�aujourd�hui encore, il constitue un leurre d�une redoutable efficacit� qui �vacue � y compris aux yeux des premiers concern�s � les questions d�cisives des rapports entre l�autoritarisme � et pas uniquement dans les Etats du Maghreb ou du Machrek � et les puissances h�g�moniques, Etats- Unis, Europe notamment, qui r�gulent le syst�me des relations internationales et d�terminent largement les politiques des institutions internationales (ONU, Banque mondiale, FMI). Il ne fait gu�re de doute que les images de l�insurrection cairote ou tunisoise renouvellent l�imaginaire de toutes les qu�tes de libert� contre l�oppression et les dictatures grises � un point tel que l�histoire en train de s��crire avec des codes tout de fra�cheur exotique avec ici le parfum du jasmin, l� une place Tahrir d�clin�e en arabe dans le texte pouvait prendre effectivement le pas sur une histoire en train de se faire et qui est tout � fait loin d�avoir livr� son verdict. Et c�est le r�cit quasiment � vif, mis en sc�ne et en ligne qui paradoxalement avait objectivement brouill� les cartes, les enjeux et les acteurs magnifiant le courage et le martyre de peuples souverains et accr�ditant le sentiment forc�ment exaltant d�une histoire qui se vit et se reconna�t en direct sur les �crans du monde � laquelle ceux qui re�oivent l�image accordent la valeur ajout�e de la connivence et des aspirations � enfin � en partage. Sans l�imposante et assur�ment historique mobilisation des populations en Tunisie ou en �gypte, la remise en cause des r�gimes en place eut �t� peu imaginable, mais qui peut tenir s�rieusement que celle-ci n�aura relev� que de l�avant-sc�ne lyrique ? Enonc� en termes froids en Tunisie �sans doute de mani�re plus inattendue � comme en �gypte, est-ce l�arm�e qui appara�t comme l�arbitre des situations et le passage oblig� des changements et la fragilit� d�une arm�e de m�tier en Lybie en est m�me tenue comme la contre-�preuve indiscutable.
4- Qui a dit r�volution ?
Qui a dit r�volution ? Et ces �volutions si elles n�ont pas �t� totalement et en temps r�el imagin�es ou pilot�es par les puissances tut�laires ont, de longue main, �t� pass�es au tamis de l�urgente r��valuation de leurs int�r�ts strat�giques. Ainsi, et contrairement � ce qu� ils affirment sans �tat d��me, les anciens empires ont moins accompagn� �la r�volution des peuples arabes� que discut�, n�goci�, fortement sugg�r� ou impos� les sc�narios les plus susceptibles de pr�server leur marge d�influence sur le cours des �v�nements. S�en d�fendent-ils la th�se a m�me pu prendre corps d�une strat�gie de longue port�e et il s�en trouve qui mettent les mutations politiques en cours au cr�dit ou au d�bit des puissances tut�laires et � leur t�te les Etats-Unis comme si, pour ces derniers, le souci d�une soci�t� �gyptienne d�mocratique avait pu, � aucun moment, prendre le pas sur la s�curit� d�Isra�l. Que des puissances d�mocratiques d�clar�es adoubent des r�gimes militaires, fussent-ils de transition, comme alternative � l�autoritarisme de r�gime formellement civil informe qu�il peut en �tre de la d�mocratie comme de l�auberge espagnole et ouvre droit � quelques utiles rappels. Elles ne manquent pas, par ailleurs, de pr�venir fortement contre une exp�rience d�mocratique �arabe� qui ouvrirait les chemins du pouvoir aux islamistes et les Alg�riens appr�cieront d�autant plus la mise en garde qu�il y a � peine vingt ans de cela, ces m�mes puissances fustigeaient ceux qui en Alg�rie s�opposaient aux islamistes auxquels �taient conc�d�es bases arri�re et large couverture m�diatique.
5- D�mocratie, disent-ils
Au lendemain de la d�couverte de l�horreur nazie, de la solution finale, les alli�s pouvaient dire en toute bonne foi d�ailleurs : �Nous ne savions pas.� Am�ricains et Fran�ais savaient pour Tazmamart mais leur ami le roi avait plus d�importance dans l��chiquier g�o-politique que les droits et l�int�grit� des Marocains. Que pouvaient encore ignorer Am�ricains et Europ�ens des fraudes, des atteintes aux libert�s � sous couvert d��tat d�urgence � et des violations des droits humains du r�gime alg�rien ? Il est vrai que l�Alg�rie avait aussi du p�trole et acceptait sans rechigner le r�le de �meilleur alli� des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme�. Que dire alors du r�gime �gyptien, alli� strat�gique des Etats-Unis, ou du �mod�le tunisien� vendu � tous vents il y a si peu de temps encore ? Si les Tunisiens, �gyptiens, Alg�riens, Marocains contestent, en toute l�gitimit�, les syst�mes politiques de leurs Etats respectifs, doivent-ils pour autant se r�signer � voir leurs col�res et leurs esp�rances r�cup�r�es, d�voy�es par ceux m�mes qui, indiff�rents � leurs humiliations, avaient tout fait pour conforter, l�gitimer les r�gimes qui les oppressaient? La sc�ne est irr�elle qui voit les parrains, rattrap�s par la morale publique, encourager les proc�s de leurs lampistes et de leurs oblig�s. Ces faits appellent un certain nombre d�observations dont la plus lourde d�enjeux est que pour les r�gimes d�mocratiques les principes d�mocratiques valent plus par leur formalisme que leur r�elle port�e universelle et qu�en cela font-ils preuve de plus de cynisme que les r�gimes autoritaires qui, au mieux, leur accordent la vertu de feuille de vigne. La d�mocratie des canonni�res, � l��uvre en Irak, en Afghanistan et d�sormais aussi en Lybie � en attendant d�autres champs d�op�ration � cible paradoxalement des soci�t�s ayant d�abord l�islam en partage et la part qu�y prend une France de plus en plus officiellement islamophobe est un indicateur tout � fait particulier pour des observateurs maghr�bins.
6- Une histoire alg�rienne
Ces notations ne peuvent ni ne doivent absoudre les r�gimes autoritaires, aujourd�hui mis � mal, de leurs responsabilit�s mais aussi les soci�t�s qui ont longtemps navigu� entre une r�signation sans horizon et les l�ches compromissions du quotidien. Largement adoss�e aux enjeux r�gionaux ou internationaux, l�histoire de l�autoritarisme alg�rien est d�abord et surtout une histoire alg�rienne, faite de fractures sans r�mission, de violences subies et impos�es, de censures de tous ordres � politique, religieuse, sexuelle � de courage insens� et de forfaitures r�p�t�es. Est-ce alors un signe que l�un des acteurs directs de la subversion des principes de lib�ration nationale et de libert�s inscrits au fronton du 1er Novembre soit aujourd�hui l�incarnation premi�re de ce demi-si�cle de d�nis, d�oppressions, d��checs �conomiques et le garant d�une gestion opaque des ressources, des hommes et des opportunit�s ? Une sociologie � encore peu imaginable � chaud � des personnels politiques tant en Tunisie qu�en �gypte donnerait sans doute d�utiles indications sur des solutions de continuit� politique qui proc�dent moins du lyrisme collectif des places symboles que de l�habitus politique de d�cennies de collaboration/soumission aux puissances tut�laires. Du coup la question de savoir qui fixe ce qu�il est convenu d�appeler �la feuille de route� peut brutalement convoquer plus la �realpolitik � que le mouvement des masses ; les Etats- Unis que les r�seaux sociaux, l�opacit� des centres de d�cision que le lyrisme �bouriffant de ceux qui ne voulaient ni mourir idiots ni vivre sous la botte. Les Am�ricains n�ont pas manqu� de signifier, publiquement, au r�gime alg�rien ce qu�il convenait de faire et les autorit�s de leur c�t� ont ostensiblement choisi de s�adresser aux puissances tut�laires � la France, les Etats- Unis � laissant le soin aux Alg�riens de s�interroger sur l�in�puisable agonie du r�gime. La m�t�o alg�rienne indique clairement que le printemps est d�j� pass� de mode et que le changement, in�luctable, s�inscrit moins dans un calendrier ou un agenda impos� de l�ext�rieur que dans l�irr�pressible mouvement de ces Alg�riens de toutes conditions et de tout �ge, de tous les jours, qui dans le mouvement social, les r�voltes urbaines, rappellent avec la couleur indicible de leurs mis�res et de leurs esp�rances que cette Alg�rie n�est ni la leur ni celle de leurs a�n�s du FLN/ALN et en tout cas pas celle qu�ils veulent l�guer � leurs enfants. Ceux l� marchent, �crivent, doutent, pol�miquent et, contre des d�cennies de soumissions et de peurs, apprennent chaque jour un peu plus � se d�prendre de la �d�politisation� impos�e par le r�gime. Ce sera probablement un mouvement long, ind�cis, chaotique, mais ce sera le n�tre qui red�couvrira l�inoubliable incantation du regrett� Ahmed Azzegagh qui invitait � �opposer l�harmonie insens�e du r�ve � la logique de l�angle droit�. Pour le reste, que ceux qui r�vent de printemps le fassent fleurir d�abord � leur porte. Cela les aidera s�rement et nous avec.


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