Les patriotes ont tenu parole. Ils ont investi, hier, pour certains depuis la veille, la place des Martyrs, � Alger. Comme les gardes communaux qui les ont pr�c�d�s dans pareil mode de protestation, ils d�cident de camper sur place jusqu�� satisfaction d�une plateforme de revendications riche de 8 points. Une plateforme qu�ils n�ont pu remettre au pr�sident du S�nat. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir)- Cantonn�s dans le p�rim�tre de la place des Martyrs qui conna�t en ce moment des travaux de r�fection de pav� et, donc, cl�tur�e avec semelles en rond � b�ton, les patriotes, en plusieurs groupes disparates, se sont perdus toute la matin�e et une partie de l�apr�s-midi durant en conciliabules. Ils �prouvaient toutes les peines du monde � d�gager la d�l�gation qui devait aller remettre la plateforme de revendications aux autorit�s. Jusqu�� 14 heures, ils en �taient encore � faire et � d�faire la d�l�gation. A chaque fois, des voix s��levaient pour contester le choix port� sur un tel, � telle enseigne que, par moments, des protagonistes faillirent en venir aux poings. Quant aux invectives, elles ont grandement ponctu� le rassemblement. A l�origine, les patriotes devaient observer un sit-in ouvert devant le S�nat. Mais, hier, ils se sont r�sign�s � n�occuper que la place des Martyrs aux alentours de laquelle un impressionnant dispositif policier a �t� d�ploy�. Ils n�ont m�me pas tent� de braver l�interdiction de battre le pav� que les policiers leur ont signifi�e. Le rassemblement commen�a d�ailleurs sur des altercations entre les patriotes et les groupes de l�gitimes d�fense (GLD) qui �taient venus eux aussi r�clamer des droits. Les patriotes leur ont signifi� de vive voix qu�ils n��taient pas les bienvenus dans leur rassemblement. Les GLD finiront par battre en retraite, vex�s manifestement par �l�accueil� qui leur a �t� r�serv�. Rest�s entre eux, les patriotes, venus notamment des wilayas de Blida, M�d�a, Chlef, Bouira, Boumerd�s, Tizi-Ouzou, A�n Defla, M�sila et m�me Batna et Souk Ahras, se mouvaient de coin en coin � l�int�rieur du p�rim�tre de la place des Martyrs. Le coordinateur national des patriotes, Tarek Chekroum, allait de groupe en groupe pour �vendre� la composante de la d�l�gation qui ira remettre la plateforme de revendications aux autorit�s. Mais quelles autorit�s ? Sur place, ils apprennent que le pr�sident du S�nat est indisponible. A qui remettre la plateforme ? Le coordinateur national, patriote de Boufarik, fuit notre question. Dans la confusion g�n�rale, un patriote se risque � nous dire que la d�l�gation ira rencontrer le DGSN. Un autre le coupa sur-le-champ, affirmant que le DGSN est, lui aussi, indisponible. Pendant ce temps-l�, le coordinateur national des patriotes poursuit d�aller de groupe en groupe. Vers 14 heures, une d�l�gation compos�e de 6 membres se d�tache du rassemblement et se dirige vers le commissariat du 3e arrondissement. Arriv� � l�entr�e du commissariat, il fallait encore d�signer deux personnes pour aller n�gocier la plateforme avec le commissaire. Ce dernier leur fait savoir qu�il est pr�t � discuter avec eux mais pas � n�gocier. Retour au rassemblement et de nouveau les conciliabules. Il fallait encore expliquer le sens de la protestation, donner encore lecture � la plateforme de revendications que de nombreux patriotes ne semblent pas avoir lue. Celle-ci consigne revendications, en t�te desquelles le statut particulier qui doit, entre autres, assurer une reconnaissance des sacrifices consentis, d�finir et faire respecter les droits mat�riels et moraux des patriotes. Les patriotes revendiquent aussi l�examen, au cas par cas, des situations des radi�s en vue de leur r�insertion professionnelle ainsi que l�octroi d�autres droits tels que les pensions pour les ayants droit des patriotes assassin�s, les bless�s et les invalides d�entre eux.