Des centaines de patriotes et de GLD, venant de différentes régions du pays, se sont rassemblés hier à la place des Martyrs à Alger pour protester contre «la marginalisation, la négation des droits et l'injustice». Des centaines de patriotes et de GLD, venant de différentes régions du pays, se sont rassemblés hier à la place des Martyrs à Alger pour protester contre «la marginalisation, la négation des droits et l'injustice». «Nous ne quitterons les lieux que jusqu'à satisfaction totale de nos revendications », ont affirmé les protestataires, tout en lançant une pétition pour observer un autre sit-in aujourd'hui devant le siège du Conseil de la nation afin d'y déposer une plate-forme de revendications. Venant des quatre coins du pays, certains groupes de légitime défense et des patriotes sont arrivés dimanche soir et passé la nuit à la place des Martyrs afin d'exprimer leur mécontentement quant à leur marginalisation par l'Etat qui, selon eux, «a pris des décisions en faveur des terroristes repentis mais jamais en faveur de ceux qui ont combattu le terrorisme jusqu'au retour de la paix». Les patriotes en colère mais rassemblés dans une action de protestation pacifique veulent, en effet, attirer l'attention des pouvoirs publics sur leurs multiples difficultés socioprofessionnelles, notamment, soulignent-ils, leurs salaires qu'ils n'ont pas perçus depuis plusieurs mois. «Un patriote actif touche trimestriellement 33 000 DA, soit 11 000 DA par mois destinés à nourrir des familles entières», clament-on. Et d'ajouter : «La politique de réconciliation nationale s'est faite dans le déni de ces sacrifices et des attentes des patriotes algériens. La tendance a été plutôt à leur marginalisation et à la négation de leurs droits. Cette injustice doit être réparée.» La plateforme des revendications contient, entre autres, l'élaboration en concertation avec les représentants légitimes des patriotes d'un statut particulier qui doit assurer la reconnaissance de l'Etat algérien et de la nation des sacrifices consentis par les patriotes (distinction de l'Ordre de la résistance patriotique), définir et respecter les droits matériels et moraux des patriotes, et les inscrire dans un cadre réglementaire. Il s'agit, également, d'examiner, de manière juste, et au cas par cas, la situation des éléments qui ont été radiés et agir pour leur réinsertion professionnelle (réintégration dans leur ancienne entreprise quand cela est possible) ou garantir une indemnisation équitable, en préservant leur honneur. Ils réclament par la même d'assurer un avenir pour les effectifs en activité par une titularisation et une stabilité dans l'emploi, de garantir aux ayants-droit des patriotes décédés (mort naturelle) une pension qui doit être, au minimum, égale au SNMG, d'assurer une prise en charge médicale – avec couverture de tous les frais occasionnés – pour les patriotes atteints de maladies chroniques, d'assurer une célérité dans le traitement des dossiers de retraite des patriotes ouvrant droit avec des taux de bonification avantageux et l'ouverture d'un «guichet» spécifique aux patriotes pour le traitement rapide des demandes. Il s'agit, également, d'assurer une protection sociale efficace et réactive pour la prise en charge des soins médicaux pour les patriotes et leurs ayants-droit, y compris leur hospitalisation dans les hôpitaux publics et militaires ainsi que la réévaluation des pensions attribuées aux blessés et aux ayants-droit des patriotes décédés (martyrs du devoir national). Cette pension est, actuellement, rappelle-t-on, de 3 500 à 10 000 DA pour ceux dont l'incapacité a été établie à 100%. Radia Zerrouki