Ce soir (20h30) � Valence, le Real Madrid et le Bar�a s�affrontent en finale de la Coupe d�Espagne, quatre jours apr�s le clasico retour en Liga (1-1). Ce deuxi�me acte, m�me s�il doit livrer le premier troph�e de la saison, ne constitue pas le plus important pour les deux clubs, l�enjeu �tant aussi bien pour les Madril�nes que pour les Catalans de se qualifier pour la finale de la Ligue des champions... Comme on pouvait un peu s�y attendre, la Liga a probablement �t� d�cid�e samedi dernier, avec le nul obtenu par le Bar�a � Madrid (1-1). C�est, avant tout, un constat math�matique : avec six journ�es restantes, le Real peut au maximum atteindre 95 points. Barcelone n�a besoin �que� de dix points pour officialiser son troisi�me titre cons�cutif. On l�a d�j� dit, le calendrier � venir du Real (d�placements � S�ville, Valence et Villarreal) n�incite pas � l�optimisme sur les chances madril�nes de faire le plein. D�autant que le contexte (succession de matchs contre Barcelone, pr�sence en demi-finale de la Ligue des Champions) n�est pas favorable � un tel �parpillement d�efforts. Comme on pouvait un peu s�y attendre, ce premier Clasico de la liste n�a pas �t� aussi scintillant qu�il aurait pu l��tre. L� encore, le contexte p�se lourdement. A commencer par le pass�, les cinq victoires cons�cutives des Barcelonais, dont le (5-0) du Camp Nou en novembre. Et l�obligation pour Mourinho de faire �voluer son approche. De faire comprendre qu�il s�agissait d�un accident. Et, surtout, de mettre � tout le monde en t�te (� commencer par ses propres joueurs) que le match de l�automne dernier n��tait qu�une �tentative �, avec une �quipe qu�il venait de prendre en main, dont il ne ma�trisait pas encore tous les param�tres. Que, depuis, il avait fait �voluer son Real dans le bon sens. Le premier enseignement du match de samedi est qu�il y est globalement parvenu. En novembre, ignorant la prudence (ou l�humilit�) qui l�aurait amen� � aligner trois milieux d�fensifs (Alonso � Khedira � Lass Diarra), il avait choisi de jouer, d�essayer de pousser dans le camp barcelonais, avec seulement Alonso et Khedira devant la d�fense. Face aux mouvements de Messi et Iniesta, Alonso s��tait r�guli�rement retrouv� � la hauteur de ses d�fenseurs centraux, tandis que Khedira flottait dans un �no man�s land�. Samedi, plut�t que Lass, Mourinho a choisi de faire monter Pepe au marquage de Messi. Ce qui a clairement limit� les fulgurances offensives du Bar�a (16 tirs pour Barcelone contre 5 au Real en novembre, 13-11 en faveur du Real samedi dernier, les occasions barcelonaises �tant en outre moins franches). Dans le m�me temps � et l�, Mourinho s�inspire grandement de la mise en place effectu�e par Guus Hiddink avec Chelsea lors de la demi-finale de Ligue des Champions 2009, comme il a fait avec l�Inter l�an dernier � son Real a d�lib�r�ment choisi d�abandonner le ballon � Barcelone, misant ses billes sur les trois avantages nets de son �quipe : sa vitesse en contre, son volume physique, son avantage sur coups de pied arr�t�s. Il y a fort � parier que ces �l�ments reviendront de fa�on r�currente dans les trois prochains matchs. Il est tout � fait vrai, aussi, qu�un nul obtenu dans ces conditions, � 10 contre 11 qui plus est, a de quoi fouetter les Madril�nes, les �d�complexer� si le terme n�est pas trop fort, face � leur adversaire. Mourinho, formidable motivateur, saura en tirer parti. Et le Bar�a ? Mine de rien, il avait beaucoup � perdre sur ce match. En particulier, son ascendant �psychologique � sur son adversaire. Il n�a pas perdu et c�est, en soi, un enseignement. La fa�on dont les Barcelonais ont �lev� le pied� apr�s avoir ouvert le score en dit d�ailleurs beaucoup sur l�enjeu r�el de ce premier Clasico de la s�rie et sur leur volont� de contr�ler la situation, de ne pas laisser Mourinho et le Real leur dicter le scenario du match. Toujours est-il que les gars de Pep Guardiola ont �t� plut�t g�n�s par le dispositif particuli�rement ferm� de Mourinho, tout comme ils ont �t� mis en difficult� apr�s l�entr�e en jeu d��zil en deuxi�me mi-temps, laissant le meneur de jeu allemand prendre bien des responsabilit�s dans leur moiti� de terrain. Pour la finale de la Coupe d�Espagne, ce soir, ils seront probablement priv�s de Carles Puyol, revenu un peu pr�cipitamment au jeu et qui semble avoir aggrav� sa blessure � une cuisse. Gros p�pin, tant le capitaine catalan a prouv� (par son absence) qu�il �tait essentiel � l�assise du jeu barcelonais, tout en offrant d��normes garanties d�fensives. En face, l�expulsion d�Albiol samedi devrait forcer Mourinho � redescendre Pepe en d�fense centrale. Reconduira-t-il son syst�me ultra-r�actif de samedi ou cherchera-t-il � prendre un peu plus les choses en main (en titularisant �zil)? Dans cette lutte sur trois semaines � et o� l�enjeu ultime est bel et bien la qualification pour la finale de la Ligue des Champions � ce deuxi�me acte, m�me s�il doit livrer le premier troph�e de la saison, est encore une r�p�tition�