Le ministre des Affaires �trang�res effectuant en ce moment une visite aux �tats-Unis, c�est le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales qui s�essaie � la prospective diplomatique. Si les r�volt�s libyens venaient � prendre le pouvoir, avertit Daho Ould-Kablia dans Echourouk, les relations entre l�Alg�rie et la Libye seraient tendues et conflictuelles. Il n�y a pas pire fa�on d�insulter l�avenir. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Par son affirmation, le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales signe une ing�rence dans les affaires int�rieures de la Libye, un pays enlis� dans une inextricable crise interne, cons�quence de la mutation de la r�volte populaire en conflit arm�. En annon�ant la relation fatalement conflictuelle avec la Libye si les insurg�s parvenaient � prendre le pouvoir, Daho Ould-Kablia prend, sans pr�caution diplomatique aucune, cause et faits pour le colonel Mouammar Kadhafi et son pouvoir. Ce que nombre d�Etats se sont interdit de faire, quand bien m�me ils n��prouveraient pas de sympathie envers le Conseil national de transition (CNT) et les insurg�s. Il est vrai que le CNT a cherch� querelle et noise � l�Alg�rie en l�accusant d�aider le guide libyen � mater la r�bellion en le pourvoyant en mercenaires, mais cela ne devrait pas faire manquer de lucidit� diplomatique au point de condamner l�avenir. Les d�mentis aux all�gations du CNT, formul�s, au demeurant, de mani�re it�rative par le ministre des Affaires �trang�res, �taient des r�ponses diplomatiques suffisantes. D�autant que les insurg�s libyens, qui d�gainaient leur fameuse accusation � tout bout de champ, surtout d�s que pointait un �cran de t�l�vision, se sont retrouv�s dans l�incapacit� de fournir la moindre petite preuve de ce qu�ils avan�aient. Mourad Medelci eut m�me � d�clarer publiquement que l�accusation en question proc�dait de man�uvres dilatoires ant�rieures � la crise libyenne. Son homologue du gouvernement, Daho Ould-Kablia, aurait d� s�en tenir � cela, plut�t que d�en rajouter. Sa �science infuse� en mati�re diplomatique, genre de celle qu�il vient de distiller, pourrait s�av�rer co�teuse, en ce sens qu�elle pourrait condamner l�Alg�rie � une inimiti� future. L�affirmation d�Ould-Kablia intervient alors que la diplomatie alg�rienne se faisait, par ailleurs, insistante quant � rappeler qu�elle tenait au principe de non-ing�rence comme � un sacerdoce. Cela dit, la d�claration du ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales donne, par-del� les autres aspects, � saisir tout le t�tonnement dont souffre la diplomatie alg�rienne.