Les autorités algériennes n'ont aucune donnée officielle quant à la présence de mercenaires algériens en Libye. Adrar. De notre envoyée spéciale
«Jusqu'à présent, nous n'avons aucune preuve de l'existence d'Algériens qui combattent aux côtés des forces irrégulières du guide El Gueddafi», a affirmé hier, Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, en marge d'une visite d'inspection effectuée dans la wilaya d'Adrar, en compagnie de Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. «Mais notre position est qu'en aucun cas l'Algérie ne pourra encourager des Algériens à s'ingérer dans une affaire qui ne les concerne pas, sauf s'ils sont mus par des besoins strictement matériel. Ce qui pourrait être une manière de gagner de l'argent, comme c'est le cas pour la drogue ou autre», ajoute le ministre. «Et s'ils existaient effectivement, nous considérons qu'ils sont en infraction totale avec nos lois», poursuit M. Ould Kablia. Comment expliquer ces allégations ? «Ceux qui le font ont toute la latitude de porter de telles accusations, et ce, même par la voie du mensonge», estime le ministre. Et c'est la position de l'Algérie quant à la crise libyenne, ou plutôt sa «non-position», qui motive ces charges. «Il a été remarqué que l'Algérie n'a pas carrément pris partie pour l'un des deux camps. Et ils considèrent donc que celui qui n'est pas avec eux est contre eux», avance le ministre. Il semble, d'ailleurs, que ce soit la position de l'Algérie vis-à-vis des puissances internationales qui lui valent les «critiques les plus acerbes et les plus injustifiées». Théorie qui s'applique, selon M. Ould Kablia, au dernier rapport du département d'Etat américain sur les droits de l'homme, qui est très critique envers les pouvoirs publics, et ce, tout particulièrement à l'égard des forces de l'ordre et des répressions faites envers les libertés citoyennes et civiles. «Ce rapport est biaisé, parce que l'Algérie n'entre pas directement dans la stratégie menée par les pays de la coalition qui font pression sur beaucoup de pays arabes, afin de s'ingérer dans, entre autres, leurs politiques», juge-t-il. Les Etats-Unis auraient, ainsi, une politique des plus ambiguës envers l'Algérie, soufflant le chaud et le froid.