Certes oui, mais comment vaincre ce gros obstacle psychologique que pose la question s�curitaire ? A l�exception du ministre du Tourisme et du Commerce du gouvernement issu de la r�volution du 14 janvier dont la venue prochaine � Alger est pr�vue, la Tunisie a d�plac� � Alger une v�ritable force de frappe de professionnels du tourisme � l�occasion de la 12e �dition du Sitev (Salon international du tourisme et des voyages), tenue � la Foire d�Alger. En marge de cette manifestation, une conf�rence de presse a �t� tenue mercredi dernier � l�h�tel Hilton et a drain� un grand nombre de journalistes de la presse nationale qui a impressionn� l�ambassadeur de Tunisie � Alger Habib Moubarak, entour� de M. Lahbib Amar, directeur de l�ONTT (Office national du tourisme tunisien), du directeur de la promotion du tourisme et du repr�sentant � Alger de l�office. En ligne de mire, plus d�un million de vacanciers alg�riens qui s�journent chaque ann�e en Tunisie sur les 7 millions de touristes qu�enregistrait chaque ann�e la Tunisie. En termes de fr�quentation et de nombre, les Alg�riens occupent la 3e place apr�s les Libyens (2 millions), les fran�ais (1 400 000). Clients traditionnels, les Allemands �taient 400 000. Exit les Libyens compte tenu des �v�nements que vit ce pays, on comprend d�s lors tout l�int�r�t que manifestent les Tunisiens au march� alg�rien (Voir notre entretien). R�le moteur dans l��conomie tunisienne dont il constitue la colonne vert�brale, le tourisme, c�est 7% du PIB de la Tunisie, 460 000 emplois directs et indirects, 1 600 000 personnes qui en vivent, 20% des recettes en devises du pays. Cette op�ration de charme en direction des Alg�riens est mise en exergue par plus de 70 tour-op�rateurs tunisiens pr�sents au Sitev. Les responsables tunisiens reconnaissent que l�administration du tourisme n�a �t� d�aucune influence sur le march� alg�rien qui �s�est d�velopp� naturellement�, d�o� leur grande pr�occupation de trouver la formule adapt�e pour r�ussir le challenge de la saison estivale 2011 d�autant que le mois de Ramadan intervient d�s le 1er ao�t. Tourisme de solidarit� ? C�est ce que nous pouvons d�duire des appels � la g�n�rosit� de c�ur des Alg�riens �qui ont toujours �t� l� dans les moments difficiles� et sauv� plus d�une fois la saison touristique ou par exemple en 2008 lors de la crise financi�re gr�ce � leurs apports. Selon certaines sources, la situation est telle que dans les mois qui viennent, les fonctionnaires tunisiens risquent de ne pas percevoir leurs mensualit�s, selon Sahbi Basli, pr�sident du parti El Moustaqbel. Pour la premi�re fois, les officiels tunisiens lancent d�s le mois de juin prochain une campagne publicitaire sp�cifique en direction des �fr�res alg�riens�. Le budget de promotion a �t� multipli� par 4,5 fois, atteignant 700 000 DT investis en affiches, presse et t�l�. La chanson �N�habek y a Sara� (avec l�autorisation de l�auteur ?), succ�s du chanteur alg�rien Benzina, est reprise et adapt�e pour ce faire et donne �N�habek ya Tounes� ou cet autre slogan : �Had essif tahla fi Toun�s�. S�ils admettent que le million d�Alg�riens n�ira pas en Tunisie cette ann�e, �on esp�re convaincre 50 % d�entre eux�. Certes oui, mais comment vaincre ce gros obstacle psychologique que pose la question s�curitaire, comment rassurer les vacanciers alg�riens qui vont en Tunisie � g�n�ralement par route � justement pour la grande qui�tude qu�offrait ce pays de jour ou de nuit ? Mercredi, un accrochage meurtrier a eu lieu entre les militaires tunisiens et des �l�ments terroristes � Rouhia, dans le gouvernorat de Siliana (Centrenord de la Tunisie). �Arm�e, police et Garde nationale sont mobilis�es �, dit l�ambassadeur affirmant que les actes d�agression recens�s sont l��uvre de d�linquants (10 000) qui ont fui des prisons aujourd�hui neutralis�s ou d�actions isol�es des hommes de main du r�gime Ben Ali. Il n�y aurait aucun incident de ce type dans les stations baln�aires. L�accrochage mercredi dernier � pour la premi�re fois entre les militaires et un groupe arm� � aura-t-il pour cons�quence de faire voler en �clats toutes les bonnes volont�s. A contrario, les Tunisiens sont anim�s d�une hospitalit� traditionnelle et de circonstance oblige�