C�est la fin d�un long suspense et l�entame d�un nouvel �pisode qui se d�roulera sur la pelouse tapiss�e du grand stade de Marrakech. La ville ocre d�sign�e pour abriter le derby maghr�bin ne cache pas sa fiert�. Encore moins ses peurs. L�enjeu de ce soir, autant sportif que touristique, stresse le Royaume. Du petit peuple � sa majest�. Une d�faite, l��limination consomm�e, et le ch�teau (de cartes) s��croulera. Pour les Verts de Benchikha, il ne s�agit pas d�un symbolique prestige � d�fendre. D�une supr�matie � affirmer. Le rendez- vous d�aujourd�hui est, pour Ziani et consorts, une finale � gagner. Pour ne pas revivre le cauchemar d�un certain soir de juin 2007 quand le Sily National de Guin�e a fauch� le r�ve de tout un peuple. Il y a un an, presque jour pour jour, l�Alg�rie renouait avec la prestigieuse �preuve de la Fifa, la Coupe du monde et sa copie sud-africaine. C��tait l��pop�e, mal r�compens�e, d�une aventure n�e d�un �chec, d�une d�ception d�un Groupe Alg�rie, men� en bateau par Cavalli et ses avatars. La page Sa�dane, tristement tourn�e, au d�tour d�un faux pas, � Blida, face � la Taifa de Tanzanie, et les Alg�riens r�apprenaient � ressentir l�angoisse d�un pass� peu glorieux. Une page a �t� �crite. Une autre va l��tre. D�s ce soir, avec la m�me armurerie, les m�mes soldats. Ou presque. Avec un �G�n�ral� en qu�te de galons qui affrontera un �ennemi� revanchard et qui ne cesse d�annoncer des �pertes pr�coces� parmi ses �chefs de guerre�. El- Kentari, Carcela, El-Hamdaoui, Bassir, Benrabah et, probablement, Boussoufa manqueront dans l��chiquier du Lion du Rekem. Les Lions de l�Atlas ont peur de d�couvrir la mauvaise facette d�une histoire belge. L�invit� du jour, l�Alg�rie, a bav� sous les ordres de Leekens et Waseige. Qui sait ? Le choc fatal� Le match de ce soir est une dure �preuve pour les deux �quipes. Celles-ci jouent, sur le plan-technique, � cache-cache. Les messages ont un tout commun : tromper l�ennemi en l�abreuvant de fausses pistes. Les m�dias ne sont paradoxalement pas invit�s � ce d�bat � distance. C�est peut-�tre un nouveau mode (monde) de communication (voir encadr� intitul� �De la communication fafieuse� en page 13). Lecteurs, auditeurs, t�l�spectateurs et experts appr�cieront. Gerets disait mardi, en moins d�un quart d�heure (le temps imparti � la conf�rence de presse des Marocains, mardi), que son �quipe va attaquer. �C�est le seul moyen de vaincre�, jurait l�ancien lat�ral gauche d�Anderlecht, du PSV Eindhoven et des Diables rouges. Son vis-�-vis, �galement ex-d�fenseur de couloir gauche � la JSEB, MCA, CRB, JSBM, Zarzis mais jamais de l�EN, assurait, bri�vement � son arriv�e � Marrakech, que �le Maghreb doit �tre repr�sent� en coupe d�Afrique. Pourvu que le fair-play l�emporte�. Du grand n�importe quoi en science de la� d�magogie. L�explication de ce soir n�a aucune� explication strat�gique. Les jeux semblent faits. Alors faites vos jeux. A l�option (optique) du toutoffensif de Gerets, Benchikha avait (avant de partir � Murcie) r�pondu par �une victoire sinon rien. C�est une finale et celle-ci ne se joue pas mais se gagne�. Son pr�sident, Mohamed Raouraoua, bien install� d�sormais dans la maison-Fifa, � Zurich, assurait, en manageur asserment�, qu�il faut faire attention � la� Tanzanie et � la Centrafrique. C�est la seule grande v�rit� que Gerets et Benchikha feignent d�occulter. A l��coute de� Bangui Le derby ne pouvait redouter un si mauvais compl�ment en stress. Si les joueurs de la RCA l�emportent, Maroc-Alg�rie soufflera la braise d�Omdourman. Les deux �quipes auront, tout compte fait, du mal � dig�rer les points gaspill�s lors de l�ouverture de ces �liminatoires, en septembre 2010, quand Tanzaniens et Centrafricains sont all�s d�crocher le nul � Blida et Rabat. A 21h, au coup de sifflet initial de l�Ivoirien Noumandiez, les (mauvais) souvenirs remonteront � la surface. �a sentira un �double zit� � la sauce centrafricaine tant les �illumin�s� fauves des Bas-Oubangui restent, � l�instar des Taifa du Corse, Jules Accorsi, en bonne position pour supplanter les deux favoris du groupe. Cette �ventualit�, les deux s�lectionneurs, Gerets et Benchikha, l�ont envisag�e. Mais pour ne pas mettre davantage de pression sur leurs joueurs, ils ont pr�f�r� se consacrer � la pr�paration de leur duel direct. Les calculs ne servent � rien, surtout pas avant un saignant derby, Marocains et Alg�riens focalisent leur concentration sur le choc de ce soir. Le plein tarif est leur seul objectif, m�me si un nul ne les �loigne pas de la course au fameux s�same. Strat�ges et strat�gies Durant la dizaine de jours qui a pr�c�d� la bataille de ce soir, les deux teams se sont pr�par�s. Chacun dans son camp et avec ses moyens du bord. Les Verts sont all�s en Espagne pour mettre au point leur plan, tandis que les Lions de l�Atlas ont pris le soin de travailler � Marrakech o� toutes les conditions sont r�unies. Si pour les hommes de Benchikha, la peur de subir des pertes humaines avant le rendez- vous d�aujourd�hui �tait permanente, du c�t� marocain, l�infirmerie n�a pas d�sempli. Enfin si puisque, outre les bless�s ayant d�clar� forfait juste apr�s que Gerets eut annonc� sa pr�liste (Carcela, El-Hamdaoui, El- Kentari), deux nouveaux cas (Benrabah et Bassir) se sont ajout�s � la longue liste des forfaits d�s l�entame de la seconde phase du cycle pr�paratoire. Mardi, une nouvelle alerte s�est d�clench�e dans le camp des Marocains. Mbarek Boussoufa, le �petit ourson russe� des Lions de l�Atlas a ressenti de vives douleurs au niveau de la jambe gauche. Les m�decins de la s�lection ch�rifienne ont vite fait de le prendre en charge en sollicitant l�avis d�un sp�cialiste parisien. Jeudi, lors de l�avant-derni�re s�ance organis�e par Gerets, sur le terrain principal du grand stade de Marrakech, Boussoufa paraissait disposer de tous ses moyens. De quoi rassurer un staff marocain qui, par la voix de son premier responsable, crie �revanche�. Comment ? �Nous jouerons l�offensive � outrance�, disait le Lion du Rekem lors de sa seule conf�rence de presse durant le stage pr�paratoire. Son homologue alg�rien a aussi affich� les m�mes convictions, celles de jouer la carte de l�attaque. �Gagner est notre objectif�, avait-il souvent dit avant d�aller pr�parer ses troupes � Murcie. A l�approche de l�explication de ce 4 juin, Benchikha a d�cr�t� le �Mute� au grand d�sappointement des m�dias, aussi bien Alg�riens que Marocains. Et c�est la seule v�ritable donne d�une strat�gie de guerre qui ne dit pas son nom. Pour l��preuve du terrain, les �sp�culateurs� imaginent toutes sortes de sc�narios. A Marrakech, le derby maghr�bin ressemblera, � bien des �gards, aux films dignes d�Alfred Hitchcock.