La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré hier que les gardes-côtes libyens devraient être soutenus dans leurs efforts pour contenir le flux de migrants en route vers l'Europe, selon des médias. A la veille d'un sommet à Paris consacré à la crise des migrants, Mme Merkel a exprimé son souhait que les gardes-côtes libyens soient capables de patrouiller dans leurs eaux territoriales et devraient recevoir «l'équipement nécessaire pour faire leur travail». «Dans le même temps, bien sûr, nous considérons qu'il est de la plus haute importance que la garde côtière libyenne adhère au droit international, tant dans ses relations avec les réfugiés et migrants qu'avec les organisations non gouvernementales», a-t-elle déclaré au journal Die Welt am Sonntag. «Si des doutes étaient soulevés à ce sujet, nous enquêterions sur les allégations», a-t-elle promis. Cette année, plus de 100.000 personnes ont déjà pris la mer vers l'Europe depuis la Libye, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), et l'Union européenne est «impatiente» que la Libye réduise cet afflux. Plus de 2.300 personnes sont mortes en tentant la traversée. «Nous ne pouvons pas tolérer le commerce des passeurs qui ont la mort de tellement de personnes sur la conscience», a déclaré Mme Merkel. Le président français, Emmanuel Macron, organise lundi à l'Elysée une réunion entre dirigeants européens et africains pour discuter de la crise. La chancelière allemande et les chefs de gouvernement espagnol et italien seront présents, tout comme ceux du Niger, du Tchad et le chef du gouvernement d'union nationale libyen, Fayez al-Sarraj, selon les médias. Merkel, en campagne pour un quatrième mandat avant les élections générales de septembre, a déclaré à Die Welt am Sonntag qu'elle n'avait aucun regret concernant sa politique d'ouverture des frontières allemandes aux réfugiés en 2015. «Je prendrais toutes les décisions importantes de 2015 de la même manière», a-t-elle déclaré. L'arrivée de centaines de milliers de demandeurs d'asile, principalement d'Irak, de Syrie et d'Afghanistan, avait profondément divisé l'Allemagne et fait baisser Mme Merkel dans les sondages. Mais à mesure que l'afflux de migrants a ralenti au cours des derniers mois, la popularité de Merkel a rebondi et son camp conservateur est en position très confortable dans les sondages en prévision du vote du 24 septembre.