Abdelaziz Bouteflika se retrouvera-t-il dans une esp�ce de �t�te-�-t�te� avec Ahmed Ben Bella, lui qui a lanc� des invitations � l�ensemble de ses pr�d�cesseurs encore en vie pour les recevoir personnellement et non pas par la commission Bensalah ? Fort probable. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Ce sc�nario se pr�cise en tout cas depuis hier lundi et la surprenante sortie de l�ancien pr�sident Ali Kafi. Dans une d�claration au quotidien arabophone Echourouk, l�ancien pr�sident du Haut Comit� d�Etat d�clinera publiquement l�invitation de Bouteflika : �Je ne participerai pas � ces consultations�, l�chera Ali Kafi qui ne s�arr�tera pas l�, pour autant ! Il ira m�me jusqu�� avancer que : �Je ne crois pas � ces consultations car le r�gime en place ne veut pas d�un v�ritable changement. Tout ce qu�il fait vise � son maintien.� Celui qui avait succ�d� au regrett� pr�sident Boudiaf ass�nera encore que �le r�gime sait tr�s bien quelle est la m�thode idoine � suivre s�il voulait r�ellement proc�der au changement�. Un v�ritable d�saveu pour l�actuel locataire du palais d�El Mouradia de la part d�une personnalit� de ce rang-l� et qui, pour le moins que l�on puisse dire, n�est pas connu pour �tre un mod�le en mati�re d�opposition. Depuis qu�il avait quitt� le pouvoir en 1994, Ali Kafi n�avait, en effet, �brill� publiquement qu�en deux occasions : en d�clenchant une peu glorieuse pol�mique sur la personne d�un symbole de la R�volution, Abane Ramdane, puis en r�pondant � plusieurs reprises aux invitations de� Bouteflika ! C�est dire que sa d�fection �tait tout simplement inattendue. Contrairement au pr�sident Liamine Zeroual qui, lui, reste fid�le � une ligne de conduite sans concession adopt�e depuis avril 1999 avec son successeur. Zeroual a syst�matiquement d�clin� toutes les invitations de Abdelaziz Bouteflika et a toujours pris le plus grand soin de l��viter et il n�y a aucune raison pour qu�il d�roge � la r�gle cette fois-ci encore. Bouteflika risque, en plus, de recevoir une autre �mauvaise surprise�. Depuis quelques jours, des sources politiques annoncent ainsi un boycott probable de Chadli Bendjedid. M�me s�il n�est pas encore au stade de l�officiel, ces m�mes sources n�h�sitent pas � avancer �l�intention� de l�ancien pr�sident de d�cliner l�invitation de Bouteflika �pour raisons m�dicales�. Une �ventualit� qui, si elle venait � advenir, porterait un s�rieux coup non seulement � la cr�dibilit� des consultations politiques conduites par Abdelkader Bensalah mais au prestige de Bouteflika lui-m�me. Pour des consid�rations politiques, r�gionalistes et morales, il serait catastrophique pour son image de pr�sident de ne se voir honor� que par Ahmed Ben Bella. Issus tous les deux de la m�me r�gion, Tlemcen, la proximit� entre les deux hommes est de notori�t� publique malgr� une brouille remontant au 19 juin 1965. Bouteflika, qui avait jou� un r�le de premier plan dans l�accession de Ben Bella au pouvoir d�s l�ind�pendance, a �t� �galement aux premi�res lignes dans le coup d�Etat de Boumedi�ne contre le premier pr�sident alg�rien. Mais les deux hommes ont fini par se r�concilier depuis, au point o� Ben Bella est l�un des rares � avoir l�oreille du pr�sident depuis 1999. Qu�il r�ponde alors � l�invitation de Bouteflika est d�une �vidence telle, que cela para�tra un quasi non-�v�nement�