La tension est � son paroxysme � B�char. Le jeune commer�ant de 32 ans, S. Boum�di�ne, qui s�est immol� par le feu ce dimanche, vers 7h30, devant le march� des fruits et l�gumes (Bouhlel), est d�c�d� � M�cheria, lors de son �vacuation par route vers le CHU d�Oran (700 km). A B�char, pour ne pas dire dans tout le sud-ouest, il n�existe aucune structure sanitaire pour les grands br�l�s. Les malades et quel que soit leur �tat, sont oblig�s de parcourir des centaines de kilom�tres vers le nord pour trouver un h�pital sp�cialis�. Pour ce jeune commer�ant, tout a commenc� samedi, racontent ses amis. Sur instruction des autorit�s locales, des policiers ont inform� des commer�ants qu�ils ne seront plus autoris�s dor�navant � �taler leurs marchandises, des fruits et l�gumes, dans la rue situ�e entre le march� Bouhlel et des habitations, c'est-�-dire l� o� Boum�di�ne avait l�habitude d�exercer. Les riverains se seraient plaints des nuisances. Le lendemain, dimanche, Boum�di�ne qui n�a pas d�autre activit�, est venu, avec ses amis, comme � l�accoutum�e, vendre ses fruits. �Il n�avait pas d�autre choix pour subvenir aux besoins de sa famille�, arguent ses proches. Mais vers 7h, des policiers se sont pr�sent�s afin de les d�loger. Les nombreuses protestations des commer�ants n�ont pas d�courag� les agents de l�ordre, venus �ex�cuter les ordres�. Personne ne savait, � ce moment, que Boum�di�ne d�tenait une bouteille remplie d'essence et qu�il allait commettre l�irr�parable. �Tout est devenu noir devant lui. Il se voyait d�j� marginalis�, sans aucun moyen ni perspective�, expliquent-ils. Dans un ultime geste de d�sespoir, il a sorti sa bouteille, s�est asperg� d�essence, a pris son briquet et a allum� le feu. Des sources cr�dibles affirment qu�un officier a voulu lui retirer le briquet et que le d�funt s�est agripp� � lui. D�autres disent que le d�funt a voulu se venger contre ce lieutenant qui lui a jet� ses fruits par terre. Br�l� au deuxi�me degr� aux bras et au thorax, l�officier a re�u les premiers soins � B�char puis �vacu�, dans l�heure qui a suivi ce geste malheureux, au CHU d�Oran. Dimanche en d�but de soir�e, plusieurs dizaines de jeunes se sont rendus sur les lieux du drame. Ils ont br�l� une voiture avant que les forces anti-�meutes, venues en nombre, n�interviennent pour les disperser. Boum�di�ne a �t� enterr� hier � B�char. Des milliers de personnes ont accompagn� le d�funt � sa derni�re demeure aux cris de �Allah yarham echahid�. Au retour du cimeti�re, des centaines de gens se sont rassembl�s devant le si�ge de la Wilaya, criant le m�me slogan et jetant des pierres sur l��difice. Le caillassage ne s�est arr�t� qu�apr�s l�intervention du wali qui a re�u dans son bureau six personnes parmi les manifestants.