A la veille de lui ravir sa place de num�ro 1, Novak Djokovic d�fie Rafael Nadal aujourd�hui sur le Central de Wimbledon : si le r�sultat de la finale ne remettra rien en cause, le Serbe sait que la passation de pouvoir sera plus flamboyante s'il d�poss�de �galement l'Espagnol de son titre. Apr�s l'objectif, le r�ve ? Deux jours apr�s avoir r�alis� l'ambition d'une vie, formul�e d�s l'�ge de sept devant les cam�ras de t�l�vision, Djokovic est, pour la premi�re fois, � une victoire de mat�rialiser son vrai r�ve d'enfance. �J'ai envie de gagner ce troph�e pour moi car j'ai toujours r�v� gagner la finale de Wimbledon�, dit-il. Mais l'homme qui sera en face n'est pas du genre � se laisser faire. Nadal a accept� avec �l�gance vendredi l'in�luctable prise de pouvoir de son rival. Mais il n'a aucune intention de lui c�der aussi le titre � Wimbledon, devenu ces derni�res ann�es son deuxi�me jardin apr�s Roland- Garros. Sacr� en 2008 et 2010, absent il y a deux ans sur blessure, le Majorquin est sur une s�rie de vingt victoires de suite au v�n�rable All England Lawn Tennis Club o� Roger Federer est le dernier � l'avoir battu, en 2007. Avec celle de 2006, �galement abandonn�e � Federer � Wimbledon, c'est la seule de ses douze finales du Grand Chelem que l'Espagnol ait perdue, un ratio qui donne une id�e de la difficult� de la t�che qui attend Djokovic aujourd�hui. Le Serbe en est conscient. Il n'a encore jamais battu Nadal en cinq rencontres en Grand Chelem. Mais c'�tait avant qu'il ne domine le Majorquin dans quatre finales de Masters 1000 cette ann�e, � Indian Wells, Miami, Madrid et Rome, au cours de sa formidable s�rie de 43 matches sans d�faite arr�t�e par Federer � Roland-Garros. Nadal comme Sampras ? �Battre Nadal au meilleur des cinq sets repr�sente un d�fi encore plus grand car il est le plus fort sur le plan physique. Je m'attends � des �changes tr�s longs. Mais je suis pr�t, en forme, et le fait de l'avoir battu quatre fois cette saison va m'aider�, pr�vient le Serbe qui vise un troisi�me sacre en Grand Chelem apr�s ses victoires � l'Open d'Australie en 2008 et 2011. Sa formidable qualit� de relance et son revers � deux mains capable de neutraliser le coup droit de Nadal lui permettent d'y croire lors de cette finale de r�ve opposant, pour la premi�re fois depuis neuf tournois du Grand Chelem et l'Open d'Australie en 2009, les deux premi�res t�tes de s�rie. Pendant cette quinzaine, Nadal a battu trois Am�ricains et mis fin, avec la mani�re, aux espoirs d'Andy Murray et de tout un peuple en demi-finales. Djokovic a, lui, renvoy� trois Fran�ais et tutoy� la perfection par moments face � Jo-Wilfried Tsonga. On s'attend � un bras de fer passionnant entre deux jeunes joueurs (Nadal, 25 ans, Djokovic, 24) r�put�s pour leur rage de vaincre et dont les duels sont d�j� devenus un classique avant m�me l'�pisode num�ro 28 sur le Central londonien. Nadal est exactement dans la m�me position que Pete Sampras en 1999 lorsque l'Am�ricain avait battu Andr� Agassi en finale en sachant que son rival et compatriote allait le supplanter au classement mondial le lendemain. L'Espagnol r�ve d'imiter �Pistol Pete� pour empocher un onzi�me majeur qui le rapprocherait un peu plus du record de seize victoires en Grand Chelem de Federer. �Seize, c'est trop loin, assure-t-il. Surtout que Roger va, � mon avis, en gagner d'autres. Ce que je vois quand je rentre dans ma chambre � coucher ce sont dix troph�es, pas onze ni douze. Franchement ce n'est pas mon objectif.� Mais s'il conserve son ascendant sur Djokovic, �a pourrait le devenir tr�s prochainement.