Quarante-neuf ans apr�s son ind�pendance, l�Alg�rie est encore � se chercher, h�sitante, voire effray�e devant la perspective d��mancipation d�mocratique que les vents du changement qui soufflent sur les r�gions nord-africaine et moyen-orientale imposent pourtant comme une fatalit� historique. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Plut�t que de prendre acte de la profonde aspiration populaire au changement et agir en cons�quence, le pouvoir alg�rien et le syst�me politique qu�il incarne, soucieux, l�un de sa p�rennit�, l�autre de sa survie, redoublent de ruses et de man�uvres pour maintenir le statu quo. A la revendication d�mocratique et du bien-�tre social, exprim�e largement de mani�re assez r�solue dans le sillage des r�volutions arabes, le pouvoir a oppos� une annonce de r�formes politiques, dont la plus fondamentale devra consister en l�amendement du texte constitutionnel. Un amendement de plus et qui voit d�sormais l�Alg�rie pr�tendre, sinon d�tenir la palme des pays qui ont consomm� le plus grand nombre de constitutions en moins de cinquante ans d�ind�pendance. L�instance Bensalah, qui tient sa lettre de mission du chef de l�Etat qui l�a institu�e pour r�colter les propositions autour des r�formes politiques, fait partie de ces vieilles recettes auxquelles les pouvoirs successifs depuis 1962 ont recouru pour avorter en douce les aspirations populaires. Nombre d�acteurs politiques et d�analystes ont, � juste titre, soulign� que la d�marche participe d�une fuite en avant, laquelle ne ferait, en d�finitive, qu�ajouter de l��paisseur aux s�diments de ratages cumul�s depuis le recouvrement de l�ind�pendance nationale. Une ind�pendance qui, au demeurant, n�est plus c�l�br�e en fanfare comme jadis, lorsque la gouvernance �tait au tout populisme. Le folklore sert de garniture � une date hautement symbolique mais que des contingences politiques intimement li�es � l�exercice et au maintien au pouvoir ont fini par r�duire � une escale ordinaire. Point donc de bilans d��tapes n�cessaires pour les projections sur l�avenir. Point aussi de prospective clairement d�clin�e et ouvertement assum�e. Le chef de l�Etat, � qui la fonction recommande de situer les rivages vers lesquels navigue l�embarcation Alg�rie, fait dans l�expression du v�u au moment o� la nation attend de lui, au moins, de dissiper l�illisibilit� politique ambiante. ` De m�me, la question de la repentance r�clam�e un moment de la France pour ses crimes coloniaux en Alg�rie semble remise dans les tiroirs. Il faut noter que de passage � Alger r�cemment, Alain Jupp�, le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, a r�affirm� le niet d�finitif de l�Hexagone � la dol�ance alg�rienne. Bizarrement, les organisations se r�clamant de la famille r�volutionnaires se sont abstenues de remonter au cr�neau, elles, qui, auparavant, s�excitaient pour moins que �a. Le 5 Juillet 2011 aura donc �t� une journ�e sans grand relief politique. Tout juste une journ�e ch�m�e et pay�e. Pourtant, que de situations interpellent en cette veille du cinquantenaire de l�Ind�pendance nationale, du social au politique en passant par l��conomique. Pour l�exemple, en cinquante ans, la Cor�e du Sud, sans rente p�troli�re, a r�ussi un essor de d�veloppement exemplaire. La Cor�e est � la pointe du d�veloppement technologique, alors que l�Alg�rie est encore � chercher sa voie.