Quelle attitude les autorit�s observeront-elles face � la marche de la Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie (CNCD) le samedi 19 f�vrier ? C�est la question qu�il convient de poser, apr�s les vagues de r�actions internationales convergeant toutes � appeler le pouvoir � ne pas brimer les manifestations publiques. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Et rebelote ! La Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie a d�cid� dimanche, soit le lendemain de la marche interdite et emp�ch�e du 12 f�vrier, d�appeler � battre de nouveau le pav� alg�rois. L�encha�nement est dans l�ordre naturel de la protestation initi�e dans le prolongement des violentes �meutes du d�but de l�ann�e. Le pouvoir, qui a d� mobiliser plus de 30 000 policiers pour s��viter d�entendre le peuple r�clamer le changement, ne devrait pas �tre surpris par la volont� et la d�termination de la Coordination � aller de l�avant, � renouveler son action. Plus que des aspirations populaires l�gitimes, le changement et la d�mocratie sont, dans le nord-africain, le Moyen- Orient et le monde arabe devenus une n�cessit� historique. Dans ces parties du globe, le cr�puscule des potentats et des despotes est arriv�. Ben Ali, le r�gent de Carthage, a pris la poudre d�escampette, pouss� � l�exil par la r�volte populaire. Moubarak, le Ra�s qui se croyait ind�tr�nable, a fini par s�avouer vaincu par la furia de la place Tahrir. Ailleurs, dans le reste des pays o� les libert�s sont �touff�es, les populations expriment les m�mes envies de d�raciner les syst�mes politiques en place. L�Alg�rie n�est pas en reste. L�ann�e 2010 fut des plus garnies en mati�re de contestations sociales. Pr�s de 10 000 actions de protestation ont �t� r�pertori�es. Ce qui veut dire que le malaise est profond, si profond que ce n�est plus des colmatages qu�il faut pour y rem�dier mais des bouleversements politiques radicaux. C�est pour cela, et � juste titre, au demeurant, que la Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie revendique et milite pour un changement de syst�me. Une revendication que le pouvoir a accueilli avec la matraque. Samedi 12 f�vrier, Alger a connu un d�ploiement sans pr�c�dent des forces anti�meutes. La marche a �t� r�prim�e. Les brutalit�s polici�res ont �t� telles que le monde qui nous observe a r�agi, appelant les forces de s�curit� � la retenue. Le d�partement d�Etat am�ricain, le Parlement europ�en, la France et l�Allemagne ont appel� les autorit�s alg�riennes � laisser les populations s�exprimer pacifiquement. L�Allemagne a parl� du droit de marcher et de manifester comme d�un droit humain. Alger tiendra-t-elle compte de ces remarques diplomatiques et l�chera-t-elle du lest ? C�est la question que d�aucuns se posent, en attendant d��tre �difi� samedi, � l�occasion de la marche de la CNCD.