Anders Behring Breivik, le suspect du carnage de vendredi en Norv�ge, a �t� plac� en d�tention � l'issue de sa premi�re comparution hier devant la justice qui, en d�cr�tant le huis clos, lui a refus� la publicit� qu'il r�clamait d'une audience publique. Lors de cette comparution, Anders Behring Breivik a reconnu avoir perp�tr� le carnage qui a fait 93 morts vendredi en Norv�ge et va �tre plac� en d�tention provisoire pour une p�riode renouvelable de 8 semaines, dont quatre en isolement total, conform�ment aux recommandations de la police, a annonc� le tribunal d'Oslo. Pendant l'audience, le suspect a reconnu les faits sans toutefois plaider coupable et a dit vouloir d�fendre son pays et l'Europe contre l'islam et le marxisme, a d�clar� le juge Kim Heger � la presse. L'audience a pris fin 40 minutes apr�s avoir commenc� en d�but d'apr�s-midi. Selon l'agence NTB, Anders Behring Breivik �tait arriv� au tribunal en empruntant une entr�e situ�e � l'arri�re du b�timent et des personnes se stationnant � proximit� s'en sont pris au v�hicule qui le transportait, une Mercedes blind�e selon les m�dias, en criant �tra�tre� et �salaud d'assassin�. Drapeaux en berne, la Norv�ge avait auparavant rendu hommage aux victimes en observant une minute de silence entre 12h et 12h01 (10h et 10h01 GMT), imit�e par les autres pays nordiques (Finlande, Islande, Su�de et Danemark) et les institutions europ�ennes. Align�s sur le parvis de l'Universit� d'Oslo, tout de noir v�tus, le roi Harald, son �pouse la reine Sonja, arriv�s sous les applaudissements de la foule, et le Premier ministre Jens Stoltenberg se sont fig�s aux 12 coups de midi. Seul le cri des mouettes est venu rompre le silence. �Nous sommes un petit pays mais nous sommes un peuple fier�, avait d�clar� dimanche le chef du gouvernement, assurant que la Norv�ge �n'abandonnera jamais ses valeurs�. Le bilan total des attaques a �t� �tabli dimanche � 93 morts, dont sept dans l'explosion qui a ravag� le quartier des minist�res et 86 lors de la fusillade sur l'�le d'Utoeya, non loin d'Oslo, o� quelque 600 jeunes �taient rassembl�s. Avant sa premi�re comparution, Behring Breivik avait formul� deux souhaits auxquels le juge a refus� de souscrire. Le premier �tait, selon son avocat, que �l'audience soit publique� et le second qu'il (Breivik) puisse � cette occasion ��tre v�tu d'un uniforme�. D�s 8h (6h GMT), de nombreuses �quipes TV venues du monde entier et plusieurs camions �quip�s d'antennes satellite s'�taient rassembl�s devant le tribunal. Grand blond aux cheveux courts, Behring Breivik, 32 ans, a affirm� avoir op�r� seul lors de ses auditions par la police mais il a �voqu� l'existence de �deux autres cellules� dans son organisation, a pr�cis� un greffier du tribunal dans une conf�rence de presse qui a suivi l'intervention du juge. Juste avant la tuerie, Behring Breivik a diffus� sur l'internet un manifeste de 1 500 pages dans lequel il se pr�sente comme un crois� engag� dans une lutte contre l'islam et le marxisme. Dans ce manifeste r�dig� en anglais sous le nom d'Andrew Berwick et intitul� �A European Declaration of Independence - 2083�, il explique avoir d�cid� de passer � l'acte d�s l'automne 2009, d�taillant par avance son modus operandi. Il �voque �l'usage du terrorisme comme un moyen d'�veiller les masses�. �Il consid�re que c'�tait cruel de devoir mener ces actions (les attaques de vendredi, ndlr) mais que, dans sa t�te, c'�tait n�cessaire�, a d�clar� l'avocat, M. Lippestad. En Norv�ge, o� la peine maximale est de 21 ans de prison, des voix se sont �lev�es sur l'internet pour r�clamer le r�tablissement de la peine de mort. Sur l'�le d'Utoeya, le suspect, d�guis� en policier et en possession de deux armes � feu, dont un fusil automatique, a tir� sans rel�che sur les jeunes pendant plus d'une heure. Des rescap�s ont expliqu� comment il avait pris pour cible des jeunes qui tentaient de s'enfuir � la nage, achev� les bless�s et cibl� les tentes dans lesquelles les adolescents campaient. Sur fond d'interrogations sur le d�lai d'une heure entre la premi�re alerte sur la fusillade d'Utoeya et l'arrestation du tireur, la police a fourni dimanche de premi�res explications, soulignant qu'une unit� sp�ciale avait d� venir d'Oslo, � une quarantaine de kilom�tres de l�, et d�barquer en bateau. Le carnage a suscit� une vague d'indignation et de compassion � travers le monde. Le jour des attaques, Behring Breivik a aussi publi� une longue vid�o sur YouTube, o� il affiche sa farouche hostilit� au multiculturalisme. La vid�o d�crit l'islam comme �la principale id�ologie g�nocidaire�. �Avant de commencer notre Croisade, nous devons faire notre devoir en d�cimant le marxisme culturel�, affirme-t-elle. D�crit comme un �fondamentaliste chr�tien� par la police, Behring Breivik a �t� membre jusqu'en 2006 du Parti du progr�s (FrP), une formation de la droite populiste norv�gienne, favorable � une politique d'immigration ultra-restrictive. Afin de contrecarrer la mont�e des id�es d'extr�me- droite en Europe, le Premier ministre espagnol Jos� Luis Zapatero a pr�conis� hier � Londres �une r�ponse politique� concert�e de l'Union europ�enne. Le carnage en Norv�ge �n'est pas un �v�nement de plus�, a soulign� le chef du gouvernement espagnol lors d'une conf�rence de presse conjointe avec son homologue David Cameron, avec lequel il venait de s'entretenir. �C'est quelque chose d'extr�mement grave qui requiert une r�ponse, une r�ponse europ�enne, une r�ponse commune pour d�fendre la libert�, pour d�fendre la d�mocratie (...), pour r�pondre � la x�nophobie.�