Synthèse de Ghada Hamrouche La famille royale norvégienne, le Premier ministre Jens Stoltenberg et de nombreux autres membres de la Norvège officielle ont pris part hier en fin de matinée dans la cathédrale d'Oslo à une messe en hommage aux victimes des deux attaques qui ont fait 93 morts vendredi. Plusieurs centaines d'anonymes, de tous âges et de toutes origines, se sont également réunis en dehors de l'édifice pour commémorer les victimes de la fusillade et de l'explosion qui ont ensanglanté la Norvège vendredi. Pendant ce temps l'enquête avance. Une opération de police était d'ailleurs en cours hier, en fin de matinée, liée aux investigations sur les attaques. Les enquêteurs en savent également beaucoup plus sur la personnalité du tueur présumé. Anders Behring Breivik, Norvégien de 32 ans, présenté comme un fondamentaliste chrétien, avait parfaitement prémédité son geste. Peu de temps avant de le commettre, il a publié sur internet un manifeste de 1500 pages et une vidéo de propagande. Au cours de son audition, il a qualifié les deux attaques de «cruelles» mais «nécessaires».La police norvégienne a annoncé, par ailleurs, que 97 personnes avaient été blessées dans les deux attaques qui ont ensanglanté la Norvège deux jours plus tôt, et a fait état d'un nombre encore indéterminé de disparus, outre les 92 morts. La police a également fouillé les eaux autour de l'île d'Utoya à la recherche de victimes qui ont sauté à l'eau pour fuir les tirs et auraient péri noyées. Selon la police, 67 personnes ont dû recevoir des soins après la fusillade sur l'île d'Utoya et 30 autres après l'explosion d'une bombe de forte puissance près du siège du gouvernement à Oslo.Selon les dires de la police, Anders Behring Breivik, auteur des deux attentats, est «coopératif», même s'il refuse toujours toutefois d'expliquer son geste. Il a reconnu les faits et dernier élément fourni par la police : le tueur affirme avoir agi seul. Les enquêteurs cherchent toutefois encore à déterminer s'il y avait «un ou plusieurs» tireurs lors de la fusillade. Certains témoignages de survivants laissaient supposer jusqu'à présent qu'il y avait peut-être eu un autre tireur. Ce qui est certain, c'est qu'Anders Behring Breivik n'a pas agi sur un coup de tête. Son opération meurtrière avait été minutieusement mise au point. En fait, le tueur préparait son geste depuis l'automne 2009. C'est ce que révèle la découverte d'un mémoire de1 500 pages qu'il a publié sur Internet. Le texte, rédigé en anglais et intitulé «A European Declaration of Independence - 2083», est signé «Andrew Berwick, Commandeur des Chevaliers Justiciers». Mais dans un passage, l'auteur confirme qu'il est Norvégien et que son nom réel est Anders Behring Breivik. Les motivations islamophobes et antimarxistes y sont omniprésentes. Proche de l'extrême-droite, le Norvégien de 32 ans a reconnu samedi, selon son avocat, être responsable du carnage d'Oslo et de ses environs, le pire acte de violence commis en Norvège depuis la Seconde guerre mondiale.