La r��dition, en d�cembre 2010, de Band on the Run, album de 1973, immense succ�s du groupe Wings conduit par Paul McCartney, avait servi d'annonce � la mise en route de la �Paul Collection�. Soit une mani�re de remettre dans les bacs la discographie du bassiste et chanteur avec pr�sentation de belle allure (pochettes cartonn�es, livret photographique, textes des chansons) et possibilit� d'opter, selon le degr� de �fanitude�, pour un album en un CD, deux CD (avec des nouveaut�s et des raret�s), trois CD (encore plus d�in�dits), voire avec un DVD. La suite propose un doubl� logique � d�faut d'�tre chronologique, les deux albums enti�rement jou�s (basse, guitares, claviers, batterie � quelques harmonies vocales de sa femme Linda McCartney morte en avril 1998) et produits par l'ancien Beatles : McCartney sorti le 17 avril 1970 et McCartney II le 16 mai 1980. Deux �performances � en solo marquant la fin de la participation de McCartney � un groupe (The Beatles puis Wings). Dans les deux cas, si la r�ussite artistique n'�tait pas compl�te, on y trouvait quand m�me un savoir-faire, une marque de fabrique qui continuent de faire leur effet. C'est surtout le cas dans McCartney qui contient au moins cinq superbes chansons et dont les petites faiblesses (deux ou trois instrumentaux anodins, le mignonnet The Lovely Linda) sont sans cons�quences. Ainsi That Would Be Something, Every Night, Teddy Boy, et surtout Junk avec sa suite instrumentale Sing along Junket Maybe I'm Amazed sont du parfait McCartney, dans la clart� m�lodique avec un accompagnement instrumental faussement simple (le jeu de basse de McCartney �pate). A la sortie du disque, John Lennon fera remarquer que pour un perfectionniste comme McCartney, il trouvait ce premier album un peu l�ger. McCartney aurait pu lui r�torquer que si quelque chose �tait l�ger, et m�me ridicule, c'�tait bien les enregistrements exp�rimentaux de Lennon avec Yoko Ono �voluant entre vagissements et hurlements parus en 1968 et 1969. C'est qu'avec la sortie de McCartney, il y a la grande affaire de la fin des Beatles. Le bassiste a annonc� quelques jours avant la sortie de son premier solo qu'il ne faisait plus partie du groupe. Raccourci : l'�go�ste McCartney a choisi son petit plaisir personnel plut�t que le plus grand groupe du monde. Reproche qui n'aura pas �t� fait au batteur Ringo Starr dont Sentimental Journey, premier album sous son nom, �tait sorti trois semaines plus t�t le 27 mars 1970. Mais un solo de Ringo Starr tout le monde s'en fout. McCartney II sort dix ans apr�s. Il y a eu le groupe Wings, utopie collective voulue par McCartney rapidement devenue le v�hicule de ses quasi seules chansons. Presque autant de succ�s que les Beatles au milieu des ann�es 1970. McCartney II fait entendre son �poque avec des sons tr�s synth�tiques et McCartney qui mumuse avec des boucles rythmiques � certains audacieux ont voulu y entendre la participation de McCartney au courant new wave alors naissant. Il y a ici toujours le talent d'�criture mais il y manque des chansons vraiment accrocheuses. Coming Up, qui sera un tube, Nobody Knows ou le sobre One of These Days peuvent avoir ce statut. C'est peu.