L�Union nationale des arts culturels (Unac) et son pr�sident, Abdelhamid Arroussi, encourag�s certainement par l�engouement du public lors de la derni�re Journ�e de l�artiste, ont choisi la ville de Cherchell pour �voquer, la veille du Ramadan, l�histoire de l�art pictural en Alg�rie. Rappelons que l�Unac, sous les auspices du minist�re de la Culture, a entrepris la lourde t�che de faire l�anthologie des artistes peintres � travers la r�alisation d�un recueil de pr�s de 100 pages o� sont recens�s 120 artistes peintres issus de toutes les r�gions d�Alg�rie. Dans la pr�face de ce recueil, Khalida Toumi rend hommage aux artistes peintres : �Un hommage est aussi � rendre � nos galeristes, � Alger, mais aussi dans nos grandes villes, pour leur t�nacit� et leur volont� de maintenir le cap, malgr� les difficult�s de toutes sortes, aussi bien mat�rielles que financi�res, compte tenu de la r�alit� qui caract�rise notre march� de l�art ou plut�t ce qui en tient lieu. Nous avons conscience que dans l�avenir, nos galeries priv�es sont appel�es � devenir le moteur essentiel de notre futur march� de l�art.� La ministre de la Culture a ainsi mis en avant pratiquement un v�ritable programme concernant l�art et la culture en Alg�rie : �Dans les ann�es � venir, l�effort portera essentiellement sur une offre de service �largie aux diff�rentes couches de notre population, le soutien � la cr�ation, le renforcement des collaborations entre acteurs, la formation et la sensibilisation.� Plus loin, la ministre pr�cisera ce programme qui semble �tre en ad�quation avec les pr�occupations des artistes : �Seront aussi encourag�es les manifestations d�envergure � l��tranger, les �changes et les invitations d�artistes� notamment avec les pays arabes et l�espace euro-m�diterran�en dans une perspective de formation d�ateliers et de rencontres. � C�est dans ce contexte particuli�rement favorable � la cr�ation artistique et picturale, que M. Arroussi a tent� �d�inviter � l�histoire de l�art pictural alg�rien. Il dira en substance � un oratoire plut�t critique vis�- vis de l�histoire et du parcours de l�art pictural en Alg�rie : �L�art pictural alg�rien moderne est n� en 1962, dans le suivi des �coles coloniales. L�art alg�rien n��tait m�me pas accept� par ces �coles coloniales. On n�a rien invent�, on a �t� dans le suivi de ces �coles. Notre art n��tait pas admis. C��tait du m�pris, de l�injustice. On �tait per�us comme des exclus, des indig�nes. Malgr� cela, d�s les ann�es 1960, nous avons cr�� une rupture historique, nous avons marqu� notre pr�sence, on a impos� notre originalit� au monde, car on �tait plus d�termin� en mati�re d�art en notre qualit� d�Alg�riens. � L�orateur dira � ce titre que �la peinture alg�rienne a �t� en constant progr�s et qu�elle n�a rien � envier � d�autres exp�riences culturelles, pour la m�me �poque, notamment au Maghreb et dans le reste de la M�diterran�e.� Dans son expos�, M. Arroussi �voquera le mouvement des Aouchem, n� en 1969, marqu� par Adane et d�autres artistes peintres. L�orateur �voqua en outre �les artistes qui continu�rent � s�inscrire dans le sillage de leurs pr�d�cesseurs, tout en exp�rimentant de nouvelles nuances picturales et en assurant une transition entre les miniaturistes � l�image de Omar Racim et Temmam le courant de la pens�e picturale post-ind�pendance�. M. Arroussi identifiera �ceux qui n�h�sit�rent pas � jeter un regard neuf sur les arts plastiques et � se lancer dans des exp�riences picturales et des qu�tes personnelles pour le renouvellement des sens et des significations � l�instar de Khadda, Issiakhem et Louail�. Il n�omettra pas la femme alg�rienne, � l�instar de Baya et Souhila Belbahar, de Kolai Nawal, de Sa�doune Yasmina, de Ababsia Djamila et de Zidani Karima. M. Fendjel, un artiste peintre, interpella l�orateur : �Depuis 1970, consid�r�e comme la p�riode des grands artistes, nous avons constat� que l�art dans la soci�t� alg�rienne a r�gress�, on a constat� un blocage et, partant, un frein de l�art pictural s�ensuivit. A quoi cela est d� ?� M�me si la r�ponse est toute trouv�e par l�orateur qui �voqua l�argument de la d�cennie noire, ce dernier �met au d�fi l�assistance de trouver une galerie op�rationnelle et ouverte en cette p�riode de d�solation, d�affres et d�exode de ville en ville et de la montagne vers la ville�. Un second participant, M. Bensalah, tout en adulant les p�riodes ant�rieures, et en parlant de l�art militant, affirmait que �cet art louait les trois r�volutions�, tout en mettant � l�index ce qui se passe aujourd�hui : �L�art �veille les consciences. Il est un vecteur pour un monde meilleur, sinon cette p�riode se scl�rose. On a donn� la chance aux artistes de r�aliser des fresques publiques, d�exposer leurs �uvres dans la rue. L�art �tait en �veil. Malheureusement aujourd�hui, on encourage plut�t un autre type de culture.� M. Arroussi, interpell� par l�assistance sur le r�le des ing�rences politiques lors des ann�es pass�es, pr�cise : �Depuis les ann�es 1960, 1970 et 1980, le parti unique �tait l� pour cadrer mais ne s��tait jamais m�l�, car l�art n�a jamais eu une orientation politique, sauf � un moment de l�histoire o� il fallait parler de la R�volution agraire, mais aujourd�hui, il y a l�art moderne et l�approche de cet art est admirablement expos�e par les artistes Mesli, Bounoua et Korichi.� L�orateur conclut en affirmant que �notre galerie historique et notre Union doivent leurs existences � des artistes �m�rites qui, d�s les premi�res ann�es de l�ind�pendance, ont cherch� � prendre en charge le pr�sent et ses h�ritages��, en ajoutant que �les derni�res expositions de sculptures et de peinture, par la qualit� des �uvres donn�es � voir au public, t�moignent de la pers�v�rance et de la cr�ativit� de nos jeunes�.