N�e � Tarsift, pr�s de Tigzirt-sur- mer, Malika Arabi prend sa plume pour la premi�re fois pour �crire un ouvrage autobiographique tr�s �mouvant. Apr�s des �tudes primaires � l��cole de Tala Mayache, elle rejoint le lyc�e technique du Caroubier � Alger, en interne. Elle y passe toute son adolescence avant d�entrer � l�ITE de Ben Aknoun pour devenir professeur des coll�ges. Dans ce livre, elle partage avec les lecteurs ses espoirs, ses peines, ses d�ceptions, ses r�voltes� Des ann�es de guerre, elle garde des traces ind�l�biles. Bleus au c�ur, vague � l��me. Inconsolable d�avoir perdu son fr�re a�n� encore adolescent au maquis d�autant plus que son corps n�a jamais �t� retrouv�. �Mon fr�re a �t� tu� sur d�nonciation. Jusqu�� aujourd�hui, nous ignorons encore l�endroit o� il fut enterr�. L�a-t-il seulement �t� ? Ou a-t-il �t� abandonn� et d�vor� par les chacals ?� p. 108. Marqu�e au fer rouge, elle t�moigne de sc�nes insoutenables que ses yeux de fillette ont scann�es � jamais. �A chaque fois que les soldats fran�ais tuaient un fellaga comme ils les appelaient, ils exposaient le corps du d�funt devant le portail de l��cole. Ils poussaient le cynisme jusqu�� le faire asseoir comme s�il �tait vivant. On le laissait l� pendant des jours jusqu�� ce qu�il dev�nt bleu, gonfl� et qu�une odeur de putr�faction se d�gage�t immanquablement du cadavre�� p. 113. Malika Arabi a vu sa famille spoli�e de ses terres et ses membres dispers�s un peu partout. Ses parents ont m�me �t� contraints de changer de patronyme pour �chapper � la mort. Ce n�est que de nombreuses ann�es plus tard que l'auteur d�couvre qu�en r�alit�, elle appartient � la famille des A�t Kaci. Ind�pendante, ambitieuse et pleine de volont�, elle s�est toujours battue contre les pr�jug�s et mentalit�s r�trogrades des gens de son village. Montr�e du doigt, elle �tait au c�ur de tous les comm�rages. �J��tais devenue leur sujet principal de conversation. A la fontaine, elles s�en donnaient � c�ur joie� L�avez-vous vue ? Elle portait une mini-jupe� Tout �tait pass� au peigne fin, rien ne leur �chappait, on en rajoutait m�me. Je ne suis jamais partie quelque part sans me faire chaperonner� � p. 156. Souvenirs de guerre, us et coutumes, tabous, droits des femmes� du v�cu et une introspection dans la soci�t� alg�rienne. Ce sont l� les grandes lignes trac�es par Malika Arabi � travers cette premi�re publication. Sabrinal Eclats de vie de Malika Arabi, 530 DA, l�Ilot �ditions, 2011, 228 pages.