A l�origine, un bureau d��tudes dont les experts sont venus d�une autre wilaya afin de d�limiter le nouveau trac� du PDAU de la commune d�Ahnif, situ�e � 40 km � l�est de Bouira. Un instrument cens� cerner ce que sera la nouvelle ville. Cela �tait pr�vu dans les textes, mais jamais ces textes de la R�publique n�avaient parl� du m�pris du citoyen ni de l�exclusion de la population dans l��laboration des plans d�urbanisme. Malheureusement, � Ahnif, dans la da�ra de M�chedallah, la chose est arriv�e. Les citoyens, des agriculteurs r�sidant � la p�riph�rie ouest d�Ahnif sont confront�s depuis plusieurs mois � ce ph�nom�ne. Ou plut�t aux ph�nom�nes de l�administration alg�rienne. Ces pauvres paysans vivent exclusivement du produit de leurs terres, les terres de leurs anc�tres, des terres que tout l�or du monde ne pouvait �galer. L�Etat alg�rien a consenti des milliards � ces paysans dans le cadre du d�veloppement agricole en leur octroyant des multiples aides allant des plantations d�arbres fruitiers aux oliviers, en passant par le fon�age des puits. Ils ont r�ussi � fructifier leurs terres et � en faire des paradis, des terres � haut rendement agricole au grand bonheur de la r�gion mais �galement au grand soulagement du minist�re de l�Agriculture qui a encourag� la politique de l�autosuffisance alimentaire. Ces paysans ont appris par hasard que leurs terres viennent d��tre int�gr�es dans le nouveau plan d�am�nagement du chef-lieu de commune. Le choc n�a d��gal que cet ent�tement des responsables � vouloir � tout prix, et sans aucune r�gle logique, �tendre le nouveau PDAU vers l�ouest. Un ent�tement qui n�a aucun fondement logique, puisque la commune d�Ahnif qui s��tale sur 15 900 ha, n�a comme atout dans le domaine de l�agriculture que cette bande qui va le long de la RN5 et de l�oued Sahel depuis les fronti�res avec la commune d�Ath-Mansour jusqu�aux limites avec la commune d�El-Adjiba, sur plus de 17 km de longueur et une largeur de moins d�un kilom�tre. Une bande o� vit une forte communaut� paysanne qui tire profit du travail de cette terre � fort potentiel agricole. Plus on va en profondeur vers le sud, plus on rencontre une terre inculte o� la texture du sol est faite de schiste, d�ardoise et par endroits de pierre bleue. Sur ces terres arides, seuls les oliviers r�ussissent � pousser et � grandir mais avec un aspect nain. Pour les cultures mara�ch�res ou la c�r�aliculture, les quelques agriculteurs qui s�y aventurent sur ces terrains, se retrouvent avec des rendements tr�s faibles pour ne pas dire inexistants. Or, nos augustes experts qui ont �t� d�sign�s pour faire un nouveau trac� prospectif de ce que sera la futur p�le urbain de la commune d�Ahnif n�ont pas suivi les conseils des responsables locaux pour aller en profondeur dans le sens des terres incultes, v�ritable aubaine pour la commune mais bel et bien vers l�ouest o� fleurissent les vastes champs verdoyants. �Pourquoi avoir choisi � la l�g�re ce trac�, somme toute, contest� par la population paysanne qui y vit ? Cette question, le P/APC, Soum Mohamed Salah, se la pose. �Je ne sais pas sur quelle base ces experts d�sign�s par la DUC ont fait leur trac�. Moi-m�me, j�ai � maintes reprises essay� de les convaincre d�aller en profondeur vers les terres incultes, mais j�ai re�u un niet qui frise le m�pris�, dira-t-il. Concernant l�opposition des citoyens pour ce nouveau trac� du PDAU, le maire avoue ignorer tout de cette agitation, mais comprendre la justesse de leurs dol�ances. Pour lui, le bon sens aurait �t� d�aller le long de la RN5 mais du c�t� d�Ath-Mansour ainsi que vers le sud. Notre interlocuteur va plus loin en nous surprenant avec cette confidence : �Un entrepreneur natif de la commune a m�me sugg�r� aux experts d�inclure les terres incultes mitoyennes avec la commune d�Ath-Mansour pour que dans le futur, un centre urbain intercommunal pourrait �tre cr�� surtout entre les communes d�Ahnif et Ath-Mansour, mais les experts d�sign�s n�ont rien voulu entendre.� En outre, le maire nous fera une autre confidence en soulignant le d�doublement de voie inscrit pour le CW11 qui relie le chef-lieu de commune avec l�autoroute situ�e � 7 km au sud, o�, de part et d�autre, subsistent des terres incultes. Des terres incultes o�, si le PDAU avait �t� projet�, pourra �tre �rig� un v�ritable boulevard. Tout cela pouvait faire de la commune un nouveau p�le urbain intercommunal qui viendrait supplanter le manque d�assiettes fonci�res au niveau de deux autres communes, li�es entre elles par des liens historiques, � savoir M�chedallah et Saharidj. �C�est la vision futuriste qui le dicte, loin de toute id�e r�ductrice ou moyen�geuse, des id�es qui r�gnent actuellement de nos jours en ma�tres absolus dans nos contr�es et dans nos communes �, nous dira Kamel, architecte de son �tat et natif de la r�gion. Toutes ces donn�es confortent les paysans dans leur action contre ce nouveau PDAU. Oui, le v�ritable PDAU ne peut �tre que celui qui projettera la commune d�Ahnif dans un futur o� elle sera une v�ritable m�tropole avec des atouts comme l�autoroute Est-Ouest qui la traverse � 7 km au sud, la p�n�trante vers B�ja�a et le d�doublement de voie du CW14 qui passe par le chef-lieu. Le tout avec une RN5 et une voie ferr�e, dont la gare, appel�e commun�ment gare de Maillot, est l�gendaire, qui la traversent sur une quinzaine de kilom�tres et qui passent �galement par le chef-lieu communal. Toute autre vision ne fera que retarder l'avenir prometteur de cette commune appel�e � supplanter la commune m�re qu�est M�chedallah, fourvoy�e elle dans le labyrinthe� des terres agricoles. Aussi, est-il temps pour les citoyens de cette da�ra de voir l�avenir dans une vision globale, pas � partir de ces b�sicles qui ne verront pas plus loin que le bout du nez. Cela �tant, rappelons que pendant que les repr�sentants des paysans, � leur t�te Allouche Hocine et Zeggane Sa�d, m�nent une bataille administrative contre ce projet en envoyant une requ�te sign�e par 147 p�res de famille � tous les responsables, � savoir les ministres de l�Int�rieur, de l�Agriculture et de l�Am�nagement du territoire, le wali, le P/APW, le DSA, le chef de da�ra, le P/APC d�Ahnif, les d�put�s Ali Brahmi et Mme Saoudi et le SG de l�UNPA ; une p�tition dans laquelle les signataires esp�rent trouver une ou�e attentive pour arr�ter le massacre des terres agricoles. L�APC d�Ahnif, instruite par les responsables de la da�ra de M�chedallah, a ins�r� ce jeudi des placards publicitaires dans les journaux aux fins d�annoncer ce PDAU et d�inviter les citoyens de la commune � �mettre leurs observations dans un d�lai de 60 jours � compter de la date de publication de cet avis. Ces observations et autres remarques seront-elles prises en consid�ration d�une mani�re s�rieuse allant jusqu�� remettre en cause le trac� de ce PDAU ? L�avenir nous le dira.