De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari L�apr�s-Gueddafi s�annonce sanglant en Libye et extr�mement rude au plan diplomatique. Le Conseil national de transition, composite, hybride �tait ciment� par le seul ennemi commun, l�ennemi � �liminer, Gueddafi. D�sormais les dissensions, immenses, criantes, b�antes se font jour et iront crescendo. Pro-Am�ricains, pro-Otan, pro-Fran�ais, Pro-Turcs, pro-Russes se livrent, d�j�, une f�roce bataille diplomatico-m�diatique. Abdesselam Jalloud, ex-n�2 du r�gime libyen, de la grande tribu des Grarha, personnage-cl�, semble opter pour l�alliance avec les USA via l�Italie et Berlusconi. Ce qui d�pla�t �norm�ment � l�Elys�e qui ne veut pas perdre les immenses investissements militaires et guerriers consentis depuis plus de six mois en Tripolitaine et en Cyr�na�que. Abdouljalil, pr�sident du CNT, homme de la France, ne para�t pas en mesure de tenir outre mesure aux immenses lobbies qui gravitent autour et dans cette structure dite de transition. Ex-ministre de la Justice de Gueddafi, Abdouljalil a eu � �g�rer� de fa�on atroce mais assum�e le proc�s des infirmi�res bulgares. Ce qui le discr�dite pour longtemps sinon pour toujours. Les Anglais, perfides et avis�s, jouent la carte am�ricaine tout en pr�servant leurs arri�res en ne s�opposant pas, frontalement, aux projets russe, sud-africain et turc. Hilary Clinton, relex d�Obama et de fait num�ro 2 de l�establishment, ne voit pas d�un mauvais �il l�intrusion d�autres puissances autres que la France en Libye. Pour Paris, la Libye de demain �demain c�est, d�j�, aujourd�hui � doit devenir le centre op�rationnel, le poste avanc� dans cet immense d�sert, riche et strat�gique� L�Elys�e veut pi�ger, du moins isoler, en attendant de voir, l�Alg�rie. L�apr�s- Gueddafi est une vraie aubaine pour Sarkozy dans ce sens. Les autres ne sont pas sur la m�me analyse. Rasmussen (Otan), Catherine Ashton, diplomatie europ�enne, M. Barroso, Commission europ�enne, et Van Rompuy, pr�sident du Conseil de l�UE, se contenteront de l��limination d�un trouble-f�te, d�un dictateur impr�voyant, impr�visible et indocile. Une Libye pacifi�e, aux ongles coup�s, sage et bonne pourvoyeuse de gaz et d��nergie, suffit � leur bonheur. Les USA n�ont pas encore tout d�voil� de leur plan. En Libye ou ailleurs. Attendons pour voir. En interne, il est �vident que la Libye n�est pas sortie de l�auberge. Elle n�y est pas m�me entr�e. Hier, � Bruxelles, le secr�taire g�n�ral de l�Otan a parl� concernant la Libye non pas de d�mocratie, de droits de l�homme, de libert�s mais, simplement, de nouvelle �re. Lors de la Seconde Guerre mondiale une fabuleuse bataille dite de El- Alamein opposa les arm�es allemandes dirig�es par Rommel, le renard du d�sert, et le g�n�ral Montgomery. El-Alamein c��tait la Libye, la fronti�re avec l�Egypte. El-Alamein veut dire les deux mondes. Exactement comme pr�sentement. La bataille d�El Alamein constitua un tournant pour l�issue de la Seconde Guerre mondiale. La Libye ayant �t� une grande erreur strat�gique commise par le commandement allemand. Contre l�avis de Rommel, le Renard du d�sert.